20 novembre 2013

Mobiliser une communauté du sud du Québec pour contrer l’herbe à poux

Article
Auteur(s)
Pascale Krzywkowski
Direction de santé publique de la Montérégie
Nolwenn Noisel
Direction de santé publique de la Montérégie
Johanne Groulx
Centre de recherche et développement en horticulture, Agriculture et agroalimentaire Canada
Elisabeth Masson
B. Sc. Responsable de la coordination professionnelle, Direction de santé publique de la Montérégie
Marie-Soleil Cloutier
Institut national de la recherche scientifique – Centre Urbanisation Culture Société
Diane Lyse Benoit
Direction de santé publique de la Montérégie
Jean Lachaine
Université de Montréal
Linda Pinsonneault
Direction de santé publique de l'Estrie
Catherine Beauchemin
Université de Montréal
Marie-Ève Lapierre
Université de Montréal

Analyse des coûts de l’intervention et de ses effets sur la distribution spatiale des plants, du pollen et des symptômes d’allergie chez des adultes

Contexte / Introduction

Le Projet d’évaluation de l’efficacité de la mobilisation pour la lutte contre l’herbe à poux sur la qualité de vie des personnes allergiques 2007-2010 a mis en évidence que l’implication soutenue des organisations locales pour le contrôle de la plante a entraîné la diminution de la densité des plants d’herbe à poux et des concentrations de pollen dans la communauté mobilisée. Une réduction statistiquement et cliniquement significative de l’intensité des symptômes nasaux pour une personne allergique sur deux résidant dans le milieu expérimental (mobilisation intensive et intervention concertée pour le contrôle de l’herbe à poux), de même qu’une amélioration de la qualité de vie ont été observées comparativement à un milieu témoin (ville comparable, absence de mobilisation et intervention minimale non centrée sur le contrôle de l’herbe à poux). Le mode d'intervention concerté, tel qu’appliqué, s’est donc avéré efficace d'un point de vue de santé publique. Cette 1re phase de l’étude constitue une source importante de données environnementales et sanitaires collectées pendant quatre ans.

Cependant, plusieurs questions ont émergé de cette étude : quelles sont les relations entre la distribution des plants d’herbe à poux, les concentrations de pollen, les activités humaines et les manifestations allergiques? Comment en expliquer l’organisation spatiale et temporelle? Quels sont les coûts de modes d’intervention intensifs pour le contrôle efficace de l’herbe à poux ? Ces coûts sont-ils justifiés en regard des bénéfices que peut entraîner cette intervention sur la santé des personnes allergiques? Ne pas investir dans le contrôle de l’herbe à poux a-t-il des conséquences sur la santé des personnes allergiques? Quelles sont les difficultés perçues par les différents acteurs concernant la gestion de la plante et les coûts d’intervention sont-ils acceptables? Une 2e phase à l’étude était ainsi justifiée en vue d’approfondir les connaissances générées quant à la relation entre l’exposition individuelle et l’intensité des symptômes, la pertinence d’une intervention visant l’amélioration de la santé publique au plan économique et au niveau des principaux acteurs de la gestion de la plante. Elle est particulièrement pertinente dans le contexte des changements climatiques, puisque les répercussions de la hausse des températures associées à l’augmentation du CO2 découlent en un allongement de la saison pollinique et en une augmentation des émissions de pollen de l’herbe à poux au Québec.

Objectifs de l’étude

L’objectif principal de l’étude est d’orienter la prise de décision des organisations concernées par la gestion de l’herbe à poux aux niveaux provincial, régional et municipal sur la base des connaissances scientifiques, économiques et sociales les plus à jour.

Afin de répondre à cet objectif, l’étude Herbe à poux Phase II 2011-2012 a été divisée en trois volets : une analyse spatiale, une évaluation économique et une analyse des dimensions sociales associées à la gestion de l’herbe à poux. Chaque volet comporte des objectifs spécifiques.

I- Le volet analyse spatiale vise à identifier le lien entre la répartition spatiale de l’herbe à poux, la concentration du pollen dans l’air et la gravité des symptômes d’allergie chez des adultes en fonction de la réalisation d’interventions visant la réduction du pollen de l’herbe à poux. Plus précisément, les objectifs sont :

  • Identifier les variables géographiques et environnementales pouvant influencer la présence de l’herbe à poux et déterminer la contribution de chacune des composantes;
  • Prédire les concentrations de pollen afin d’attribuer un niveau d’exposition individuel au pollen de l’herbe à poux pour les individus allergiques suivis à la phase I de l’étude;
  • Explorer l’existence d’une association entre le niveau d’exposition individuel et des indicateurs de santé, afin de prédire quelle part de l’amélioration des effets sur la santé peut être attribuable à la réduction de la concentration de pollen.

II- Le volet économique consiste à évaluer l’impact économique du mode d’intervention concerté de contrôle du pollen de l’herbe à poux mis en place dans le milieu expérimental de la phase I de l’étude (mode optimal), en comparaison à une intervention régulière des terrains, sans accent particulier sur l’herbe à poux et sans mobilisation de la communauté (mode minimal). L’objectif de l’évaluation n’est pas d’identifier l’alternative la moins coûteuse, mais la plus efficiente. Plus spécifiquement, les objectifs sont :

  • Établir les coûts des modes d’intervention dans une perspective sociétale (coûts associés à la prévention, à l’intervention, aux soins de santé et à la perte de productivité, peu importe le payeur);
  • Comparer les coûts et les conséquences pour la santé des modes d’intervention.

III- Le volet analyse des dimensions sociales associées à la gestion de l’herbe à poux a pour objectif de connaître la perception et l’acceptabilité de certains acteurs organisationnels relativement aux coûts et aux conséquences sur l’environnement et la santé d’un mode d’intervention optimal pour le contrôle de l’herbe à poux.

Méthodologie

1. Volet analyse spatiale

L’évaluation de l’association entre l’environnement proximal et la distribution spatiale des concentrations de pollen repose sur les travaux reliés aux régressions basées sur l’utilisation du territoire (land-use régression ; LUR). Les variables géographiques et environnementales ont été collectées sur les deux territoires à l’étude : elles concernent l’occupation du sol (présence de routes, d’autoroutes, de dépôts à neige, de terrains en construction), la présence de terres agricoles, la distribution des plants d’herbe à poux (inventaires) ainsi que les concentrations polliniques (capteurs Rotorod installés à différents emplacements représentatifs des milieux échantillonnés). Les variables corrélées significativement avec les concentrations de pollen ont été sélectionnées et intégrées pour l’élaboration des modèles LUR pour chaque ville au début et à la fin de l’intervention (2007 et 2010) selon une approche de type « pas-à-pas » (stepwise) (à l’aide d’un logiciel statistique, chaque variable testée séparément est incluse ou retirée du modèle selon le seuil de signification). La variable dépendante est représentée par la concentration pollinique (nombre de grains de pollen par mètre cube) après transformation de type log-base10.

Par la suite, en appliquant les équations de LUR obtenues, il a été possible de prédire les concentrations de pollen en tout point du territoire afin d’attribuer un niveau d’exposition individuel au pollen de l’herbe à poux aux participants de la phase I de l’étude pour lesquels les données de l’intensité des symptômes de la rhinite allergique ont été collectées. Le lieu de résidence de chaque individu a été géocodé (coordonnées géographiques) à partir du centroïde de l’unité d’évaluation municipale de la résidence. Tout comme pour l’étape précédente, les concentrations de pollen estimées sont des données log-transformées.

Finalement, l’existence d’une association entre le niveau d’exposition individuel (estimé par modèles de régression LUR) et des indicateurs de santé est testée à l’aide de régression de type « pas-à-pas », afin d’établir dans quelle mesure les concentrations de pollen permettent de prédire l’importance des symptômes d’allergie, et donc d’en déduire la part de l’amélioration des effets attribuables à la réduction de pollen. Les indicateurs de santé considérés (symptômes nasaux, oculaires et qualité de vie), de même que les variables de contrôle (âge, sexe, tabac, présence d’animaux au domicile, prise de médicaments, etc), sont les mêmes que ceux déterminés dans la phase I de l’étude.

2. Volet analyse économique

Dans le domaine de la santé, le bénéfice d’une intervention se traduit par une augmentation de l'utilité, notamment pour la qualité de vie, plutôt que par un gain monétaire. Ainsi, la méthode préconisée pour l’évaluation économique est une analyse coût-utilité (ACU) [1]. Celle-ci présente l’intérêt d’utiliser un indicateur synthétique servant de comparateur unique, soit le QALY pour « Quality Adjusted Life Year » (ou années de vie ajustées pour tenir compte de la qualité de vie). Un QALY représente une année de vie pondérée par la qualité; des années de vie en bonne santé correspondent à un nombre de QALYs plus élevé que des années dont l’état de santé n’est pas optimal [2].

La première étape a consisté à convertir les résultats (scores) santé et qualité de vie obtenus par le biais du Rhinoconjunctivitis Quality of Life Questionnaire (RQLQ) utilisé auprès des participants lors de la phase I de l’étude, en valeurs estimées d’utilité. Celles-ci sont établies selon trois niveaux de gravité (bon, moyen, mauvais) employés dans le EQ-5D-3L [3] et la méthode de Keiding et Jorgenson [4] (Tableau 1). Le EQ-5D-3L est un questionnaire standardisé portant sur cinq dimensions de santé, codées en trois niveaux, fournissant un profil descriptif simple et un index unique pour un statut sanitaire. Il n’est pas spécifique pour la rhinite allergique comme le RQLQ, mais s’applique à une gamme variée de conditions et de traitements. Deux dimensions n’ont pas été retenues, faute de pertinence avec le sujet de l’étude (mobilité et autonomie de la personne).

Tableau 1. Correspondance des dimensions et conversion scores entre le RQLQ et le EQ-5D-3L

Questionnaire ou outil utilisé

RQLQ

EQ-5D-3L

Correspondance des dimensions

Sommeil

Douleurs / gêne

Symptômes du rhume des foins

Douleurs / gêne

Symptômes nasaux

Douleurs / gêne

Symptômes oculaires

Douleurs / gêne

Problèmes pratiques

Activités courantes

Émotions

Anxiété / dépression

Conversion des scores

Toutes les questions de la dimension ont obtenu un score de 0 ou de 1

Niveau 1

Toute combinaison de scores pour les questions de la dimension

Niveau 2

Toutes les questions de la dimension ont obtenu un score de 6

Niveau 3

Le nombre de QALYs pour chacune des municipalités a pu être estimé à l’aide de l’équation suivante :

QALY = (valeur d’utilité 2010 - valeur d’utilité 2007) x Ht x N; avec :

  • Ht : horizon temporel, soit un mois ou 0,0833 année pour l’analyse principale;
  • N : nombre moyen de personnes allergiques dans les municipalités, correspondant au nombre d’habitants dans les municipalités multiplié par la fréquence de diagnostic médical d’allergie à l’herbe à poux pour la Montérégie en 2008, soit 11 % pour l’analyse principale, d’où un nombre moyen de personnes affectées de 4 340 dans chaque municipalité.

La seconde étape a porté sur la détermination des différents coûts pour le contrôle de l’herbe à poux. Ces coûts comprenaient :

  • des coûts de prévention : activités de communication, sensibilisation et information effectuées par la municipalité et ses partenaires;
  • des coûts d'intervention : mesures de contrôle mises en place, mobilisation et coordination par la municipalité;
  • des coûts d'administration reliée à ces différentes activités (frais salariaux, frais de sous-traitance, frais juridiques).

L’évaluation de ces coûts a été obtenue auprès d’un échantillon d’organisations mobilisées dans le milieu expérimental, soit environ 15 % des acteurs issus des secteurs industriel, commercial, agricole, du transport et municipal. Les coûts attribuables aux interventions des acteurs de santé publique locaux et régionaux (excluant ceux associés au contexte de recherche) ont aussi été pris en compte.

Finalement, le ratio des coûts engendrés par QALY gagné a été calculé puis comparé à un seuil d'efficience. Le ratio coût-utilité incrémental (RCUI) du mode d’intervention concerté comparativement à un mode d’intervention minimal a été estimé selon l’équation suivante :

La robustesse de l'analyse principale a été évaluée en faisant varier plusieurs paramètres selon des conditions compatibles avec des situations réellement rencontrées, tels que l’horizon temporel (Ht) variant de un mois à quatre mois (0,0833 à 0,333), le nombre moyen de personnes allergiques en faisant varier la prévalence de 11 % à 17 %, les valeurs estimées d’utilité (bornes inférieure et supérieure de l’intervalle de confiance à 95 %), les coûts considérés (jusqu’à 1,5 fois le montant) et le seuil de comparaison utilisé (le seuil inférieur valide au Canada de 20 000 $ par QALY [5].

3. Volet acceptabilité (dimensions sociales)

Une approche qualitative, au moyen de la méthode du groupe de discussion (focus group), a été retenue afin d’obtenir, de façon ouverte, les points de vue et perceptions d’acteurs municipaux et de directions territoriales du ministère des Transports du Québec (MTQ) relativement aux coûts et aux conséquences sur l’environnement et la santé d’un mode d’intervention optimal pour le contrôle de l’herbe à poux, ainsi que les enjeux qu’ils peuvent associer à cette question [6-9].

Les notions d’acceptabilité et de coûts décrites dans le cadre d’analyse des politiques publiques du Centre de collaboration nationale sur les politiques publiques et la santé [10] ont orienté l’établissement du schéma d’entretien. Le tableau 2 présente les questions en lien avec l’acceptabilité des coûts d’un mode d’intervention optimal pour contrôler l’herbe à poux (la politique publique) en fonction du cadre d’analyse retenu. L’acceptabilité étudiée était celle des décideurs et représentants gouvernementaux en fonction de leur réalité opérationnelle, mais aussi selon leurs valeurs, intérêts et sensibilité à la problématique. Les entretiens ont aussi permis d’obtenir des données sur les expériences des organisations quant à la gestion de la plante sur le territoire dans lequel ils travaillent.

Les informateurs clés ont été sollicités individuellement par courrier et leur participation était volontaire. Des maires, conseillers municipaux, directeurs généraux, représentants des services techniques (travaux publics, voirie, urbanisme), responsables de services environnementaux, de l’horticulture, des parcs constituaient les groupes municipaux, formés aux deux tiers d’élus et de gestionnaires. Des représentants des services techniques et des responsables de services environnementaux formaient le groupe du MTQ.

Pour encadrer la discussion, une synthèse de la démarche et des résultats de la phase I de l’étude ainsi que ceux issus de l’évaluation économique ont été présentés aux participants. Une analyse de contenu thématique a été réalisée pour chaque groupe ainsi qu’une synthèse de l’ensemble de la démarche.

Six groupes de discussion ont eu lieu en octobre 2012, réunissant 48 informateurs clés. Les municipalités participantes (28) proviennent de quatre régions (Estrie, Laval, Montérégie et Montréal) et représentent des milieux urbain (ville, arrondissement, banlieue) et rural. Six directions régionales du MTQ ont participé à l’étude (Montérégie-Est, Estrie, Laval, Montréal, Outaouais, Laurentides-Lanaudière).

Tableau 2. Cadre d’analyse et schéma d’entretien sur l’acceptabilité des coûts d’un mode d’intervention optimal pour contrôler l’herbe à poux

Cadre d’analyse

Perspectives de l’étude

Schéma d’entretien

A. Acceptabilité de la politique et de ses coûts

Perceptions des conséquences et des coûts du contrôle de l’herbe à poux

  1. Quelle est votre réaction initiale à ces résultats?
  2. Quels éléments d’information vous surprennent?
B. Acceptabilité d’agir sur le problème visé

Contrôle de l’herbe à poux à réaliser

  1. Dans quelle mesure votre municipalité/ organisation serait-elle disposée à adopter une démarche plus rigoureuse de contrôle de l’herbe à poux?
  2. Quels sont les obstacles que vous voyez à son application?
  3. Dans quelle mesure estimez-vous qu’il est rentable de poursuivre des efforts en ce sens?
  4. Qu’est-ce qui vous motiverait à adopter des mesures plus rigoureuses de contrôle de l’herbe à poux?

C. Acceptabilité des acteurs impliqués dans la mise en œuvre

Prise en charge élargie du contrôle de l’herbe à poux

  1. Comment la responsabilité d’appliquer cette démarche devrait-elle être partagée?

Résultats et discussion

1. Volet analyse spatiale

Douze des 15 variables étudiées ont été retenues dans les modèles de régression LUR pour au moins un milieu et une année d’étude (Tableau 3). Globalement, les modèles déterminés pour chaque milieu et chaque année sont tous significatifs (p ≤ 0,01). Les valeurs élevées des coefficients de détermination dans le milieu expérimental (R² compris entre 0,713 et 0,919) montrent que les variables retenues dans le modèle expliquent la majeure partie de la variation des concentrations de pollen. Ceci est plus limité dans le milieu témoin (R² compris entre 0,193 et 0,625).

Tableau 3. Variables environnementales retenues dans les modèles LUR permettant d’estimer la distribution spatiale du pollen

Nom de la variable

Description

Sources

Année

2007

2010

Constante

   

ME : 6 j +
MT : 5 j +

ME : 6 j +
MT : 6 j +

Route importante

Longueur totale de routes importantes à 250 m

Adresse-Québec

ME : 2 j -

 

Nb de plants

Nombre de plants à proximité

AAC

ME : 3 j (500 m) +

ME : 6 j (500 m) -
MT : 3 j (100 m) +

Maïs

% de l’aire en culture de maïs selon l’année à 500 m

Financière agricole

 

MT : 1 j +

 

Soya

% de l’aire à 500 m en culture de soya selon l’année

 

ME : 6 j +

Nb permis

Nombre de permis de construction

Municipalités

ME : 6 j (250 m)

 

MT : 3 j (100 m)

Habitation

% de l’occupation du sol à vocation résidentielle à 500 m

 

MT : 1 j -

 

Industriel

% de l’occupation du sol à vocation industrielle à 100 m

ME : 6 j +

 

Carrière, mine

% de l’occupation du sol à vocation de carrière, mine ou site d’enfouissement

ME : 6 j + (250 m)
MT : 3 j + (250 m)

ME : 6 j + (500 m)
MT : 1 j – (100 m)

Eau, forêt

% de l’occupation du sol couverte par l’eau ou les forêts à 500 m

ME : 4 j -

ME : 1 j -

Non aménagé, friche

% de l’occupation du sol non aménage, en friche ou construction ou cimetière

 

MT : 4 j + (250 m)

ME : 3 j – (500 m)
MT : 3 j + (250 m)

Santé, éducation, religion

% de l’occupation du sol à vocation de santé, d’éducation ou de religion à 100 m

ME : 2 j -
MT : 3 j +

ME : 1 j -
MT : 6 j +

Service public

% de l’occupation du sol à vocation de services publics à 500 m

 

MT : 2 j -

ME : 5 j -

Coefficient de détermination (R²)

   

ME : 0,713-0,849
MT : 0,193-0,342

ME : 0,797-0,919
MT : 0,285-0,625

Notes :
- ME : milieu expérimental, MT : milieu témoin ;
- Le signe (+) ou (-) indique dans quel sens la variable contribue au modèle;
- Le nombre de jour rapporté indique la fréquence à laquelle la variable est significative durant les 6 jours à l’étude de chaque année, c'est-à-dire, du 27 août au 1er septembre 2007 et du 30 août au 4 septembre 2010.

La présence de cultures de soya en 2010 dans le milieu expérimental semble contribuer fortement aux concentrations de pollen (coefficient compris entre 3,813 et 4,822; résultats non présentés). Les autres variables considérées auraient une influence beaucoup plus faible puisque les coefficients sont inférieurs à 1.

Les équations de LUR ont permis de calculer une concentration de pollen pour chaque coordonnée géographique correspondant à la résidence des personnes allergiques ayant participé à la phase I de l’étude pour lesquelles les données étaient complètes et valides. Du fait de l’absence de capteurs et de données polliniques à certains emplacements sur le territoire à l’étude, il n’a pas été possible de calculer une concentration de pollen pour quelques participants. Finalement, 88 participants dans le milieu expérimental et 112 dans le milieu témoin ont été retenus pour les analyses.

Tableau 4. Concentration de pollen et variation entre 2007 et 2010 pour l'ensemble des participants, par type de milieu

Variable

Milieu expérimental

Milieu témoin

Signification (p ≤ 0,01)

Différence absolue de concentration de pollen (grains / m³) entre 2007 et 2010

-8,00

240,6

0,000*

% de variation de la concentration de pollen

-6,58

160,4

Différence absolue de concentration de pollen (grains / m³) entre 2007 et 2010

12,59

183,0

0,000**

% de variation de la concentration de pollen

40,36

155,4

Notes :
Les valeurs rapportées sont des médianes.
Les valeurs rapportées sont des moyennes arithmétiques.
* Test de la médiane pour échantillons indépendants.
** Test U de Mann-Whitney pour échantillons indépendants.

Le tableau 4 montre que les concentrations de pollen sont en forte hausse dans le milieu témoin entre 2007 et 2010 (de 155 à 160 % d’augmentation), alors que dans le milieu expérimental, elles sont plus contrôlées (variation en -7 et +40 %).

Les régressions visant à prédire les différentes variables de santé (scores des symptômes nasaux, oculaires et qualité de vie), intégrant les variables de contrôle (âge, sexe, habitudes tabagiques, fumée secondaire, présence d’animaux, prise de médicaments, allergies, désensibilisation et problèmes de santé) dans les différents modèles, n’ont pas permis de mettre en évidence d’associations statistiquement significatives avec les concentrations modélisées de pollen. Le manque de puissance statistique, du fait de l’exclusion de plusieurs participants pour les raisons mentionnées ci-dessus et à un potentiel manque de précision des valeurs estimées d’exposition, peut expliquer ce résultat. De même, le choix d’une durée d’exposition de cinq jours ne correspond peut-être pas à la mesure de l’exposition la plus adéquate pour prédire l’intensité des symptômes.

Par ailleurs, les analyses de régression supposent une relation linéaire entre le pollen et les symptômes. Cependant, il existe peu de connaissances sur la forme précise de la relation dose-réponse. À l’instar de plusieurs autres phénomènes biologiques, les symptômes pourraient apparaître à partir d’un seuil minimum d’exposition. Quelques études ont investigué ce seuil [11-13], mais aucune tendance claire ne semble se dessiner [14]. De la même façon, le phénomène de réponse allergique pourrait également présenter un seuil de saturation : il est possible qu’au-delà d’une certaine concentration de pollen, l’intensité des symptômes n’augmente plus. Ainsi, la courbe dose-réponse pourrait avoir une forme de « S » plutôt que linéaire. Ce phénomène ne peut pas être mis en évidence par les modèles de régression linéaire utilisés.

2. Volet analyse économique

Au début de la phase I de l’étude, en 2007 (année de référence), les valeurs d’utilité étaient les mêmes dans les deux milieux, indiquant que les répondants dans les deux municipalités ressentaient, en moyenne, les symptômes d’allergie à l’herbe à poux au même degré. Ceci tend à confirmer que les deux populations étaient similaires pour les variables retenues (Tableau 5). En revanche, la valeur d’utilité tend à augmenter en fonction du temps dans le milieu expérimental, alors qu’elle diminue dans le milieu témoin durant la même période (p≤0,05).

L’intervention concertée pour le contrôle de l’herbe à poux menée dans le milieu expérimental a généré un nombre de QALYs, calculé à l’aide des valeurs d’utilité, de 10,09 pour l’ensemble de la population allergique. En revanche, le mode d’intervention minimal a conduit à une légère diminution du nombre d’années en bonne santé de la population allergique au terme des quatre années du de l’étude (-0,40).

Les coûts associés au mode d’intervention optimal sont estimés à 60 603 $, tandis que le mode d’intervention minimal n’a pas entraîné de frais reliés à une intervention spécifique sur l’herbe à poux, tel que validé auprès de la municipalité témoin. Les coûts sont attribuables essentiellement aux salaires versés pour les ressources allouées à la mobilisation et au suivi des interventions (57,7 %), ainsi que pour l’ajout d’une coupe (tonte, fauche) des terrains et bords de routes (36,0 %) par la municipalité et la direction territoriale du MTQ.

La prise en compte du budget investi par l’ensemble des acteurs impliqués dans le mode d’intervention concerté permet d’estimer le ratio coût-utilité incrémental (RCUI) à 5 777 $ pour chaque année en bonne santé (5 777 $/QALY). Cela signifie que ce mode d’intervention est une stratégie coût-efficace puisque que le coût par QALY est faible par rapport au mode d’intervention minimal : en effet, au Canada, une intervention est considérée coût-efficace lorsque ce ratio est compris entre 20 000 et 100 000 $/QALY [5], le seuil suggéré étant souvent de 50 000 $/QALY.

Tableau 5. Valeurs d’utilité estimées pour les deux modes d’interventions et ratio coût-utilité incrémental (RCUI)

Valeurs d’utilité

Milieu expérimental

Milieu témoin

Valeur de p

Valeurs d’utilité 2007

0,6860

0,6861

0,991

Valeurs d’utilité 2010

0,7139

0,6850

0,018

Différence de valeurs d’utilité incrémentales entre 2010 et 2007

0,0279

-0,0011

0,029

QALYs

10,09

-0,40

0,018

Différentiel de QALYs (Δ)

10,49

 

Coûts ($)

60 603

0

 

Différentiel de coûts (Δ)

60 603

 

RCUI (Δcoûts/ΔQALY)

5 777

 

Note : Δ représente la différence entre 2010 et 2007 dans le milieu expérimental par rapport à la même différence dans le milieu témoin.

Par ailleurs, les analyses de sensibilité ont montré que le ratio coût-utilité peut varier de 1 445 $ à 8 666 $/QALY. Ainsi, dans tous les cas, le mode d’intervention concerté représente une stratégie coût-efficace par rapport au mode d’intervention minimal. Par ailleurs, le choix de la durée de l’horizon temporel (un mois vs quatre mois) et de la prévalence de la population allergique (11 % vs 17 %) utilisées pour l’analyse coût-utilité principale sous-estime probablement l’efficience de l’intervention.

3. Volet acceptabilité sociale

Toutes les municipalités et les directions territoriales du MTQ ayant participé aux groupes de discussion ont indiqué qu’elles réalisent généralement la tonte ou la fauche de leurs terrains et emprises pour contrôler l’herbe à poux. D’autres méthodes de contrôle sont également utilisées, telles que l’ensemencement, l’arrachage, l’utilisation de l’eau chaude et un produit à base de sel homologué pour détruire l’herbe à poux, malgré une inquiétude quant à l’impact de ce produit sur l’environnement.

Le contexte d’intervention est rarement relié à la période de libération du pollen par la plante (de la fin juillet à la fin septembre), mais plutôt à d’autres impératifs, par exemple, l’entretien préventif de portions de routes pour raison de sécurité; l’application en juin de la norme d’entretien du MTQ sur les bords routiers et autoroutiers; le nettoyage des bords de routes et de terrains publics en prévision d’événements en début de saison estivale.

En outre, l’application d’un règlement visant spécifiquement l’herbe à poux n’est pas une mesure de contrôle largement répandue puisqu’une seule municipalité a rapporté s’être dotée d’un tel règlement. Les autres municipalités possèdent un règlement sur les nuisances dont la portée peut être trop générale pour assurer une gestion adéquate de l’herbe à poux. En fait, certaines municipalités considèrent qu’un règlement visant l’herbe à poux représente un outil de dernier recours, étant donné la difficulté d’application et la possibilité de poursuites contre elles-mêmes en cas de présence d’herbe à poux sur des terrains municipaux.

Certains coûts du contrôle de l’herbe à poux ont semblé élevés aux représentants municipaux, entre autres ceux liés à la mobilisation communautaire appliquée par le mode d’intervention optimal (15 000 $ annuellement pour le milieu expérimental de 40 000 habitants). Les municipalités participantes estiment être dans l’incapacité d’accorder un tel budget pour ce type d’intervention. Cependant, les représentants municipaux perçoivent positivement la méthode de contrôle tonte/fauche, qui permet l’utilisation d’équipements disponibles; cette méthode est perçue comme efficace et peu coûteuse. Au sein des groupes municipaux, les bienfaits de l’intervention dans sa dimension économique ne sont pas toujours bien compris.

Les représentants du MTQ jugent avant tout l’efficacité du contrôle de l’herbe à poux par la présence, ou l’absence, de l’herbe à poux après leurs interventions. Ils ne perçoivent pas la fauche des bords de routes comme une méthode efficace, car elle n’empêche pas la floraison de l’herbe à poux. Par contre, les informateurs du milieu des transports apprécient connaître l’impact de l’intervention de contrôle sur la santé, étant donné la différence de qualité de vie estimée pour les personnes allergiques.

Pour les informateurs clés, le contrôle de l’herbe à poux semble présenter un certain niveau de complexité, qu’ils ont exprimé par différents aspects :

  • les croyances erronées ou basées sur des savoirs incomplets (méconnaissance des dates optimales de contrôle, pollen qui se déplace sur une longue distance, impossibilité de contrôler par la tonte/fauche qui n’empêche pas la floraison, terres agricoles comme source importante d’herbe à poux) ;
  • les contraintes liées à la réalité territoriale : l’étendue du territoire à couvrir et l’accès restreint à des entrepreneurs pouvant réaliser l’intervention limitent les possibilités d’agir aux périodes optimales;
  • la difficulté à inviter les commerçants, propriétaires de terrains vacants ou compagnies ferroviaires à contrôler la plante;
  • le manque de coordination (dates d’entretien des routes) entre les municipalités et le MTQ augmente la difficulté de l’intervention sur l’herbe à poux.

L’ensemble de ces limites se traduit par un sentiment d’incapacité pour mener une gestion de l’herbe à poux.

Les discussions ont permis de mettre en lumière les facteurs déterminants l’application d’une gestion concertée sur d’autres territoires que le milieu expérimental de l’étude. Malgré les difficultés contraignant ou limitant la réalisation du contrôle de l’herbe à poux, les participants ont clairement indiqué leur intention d’accentuer leur intervention à la suite de l’étude ou d’intervenir en fonction des paramètres de la biologie de la plante démontrés importants par la phase I. Certaines conditions incitatives, regroupées en trois catégories, pourraient également favoriser l'engagement : 1) l’accès à l’information et aux connaissances sur le contrôle de l’herbe à poux, 2) la vision des organisations au sujet du contrôle de l’herbe à poux et la visibilité publique de leur engagement, 3) le soutien financier, du ministère de la Santé et des Services sociaux notamment, aux acteurs qui agissent pour la santé de la population, l’identification d’un porteur de dossier régional et la coordination des interventions sur le territoire.

Le tableau 6 présente les diverses forces associées, par les informateurs clés, au changement de pratique pour contrôler l’herbe à poux.

Tableau 6. Analyse du champ des forces pour une gestion de l’herbe à poux

Susciter un changement de pratique pour un meilleur contrôle du pollen de l’herbe à poux
par les gestionnaires municipaux et du MTQ

Forces pour le changement

Forces contre le changement

Éléments de réponse

  • Vision partagée d’une responsabilité individuelle et collective
  • Intention de maintenir ou d’accentuer le contrôle
  • Demande plus d’informations, faciles à utiliser
  • Prise de conscience de l’effet du contrôle sur la santé
  • Intérêt pour l’action concertée
  • Constituer un savoir en continu; faciliter les échanges entre intervenants
  • Combinaison de l’expertise du réseau de la santé publique et du savoir-faire municipal
  • Souhait d’un plan d’action du MTQ pour contrôler l’herbe à poux
  • Collaborations souhaitées entre les instances de proximité et entre les instances gouvernementales
  • Manque de connaissances sur la biologie de la plante et les meilleures pratiques de contrôle
  • Connaissances récentes démontrant la pertinence d’une intervention intégrée : priorisation possible des interventions en ciblant certains types de terrains à des dates précises
  • Actions inutiles si les autres acteurs n’interviennent pas
  • Déplacement limité du pollen et des semences : agir localement près des zones densément habitées
  • Difficulté à rejoindre d’autres acteurs (compagnies ferroviaires, propriétaires de terrains vacants, commerçants)
  • Simplifié par la mise en place d’un comité multipartite et d’un plan d’intervention, mis à jour annuellement
  • Coûts de mobilisation et d’intervention trop élevés
  • Frais de mobilisation réduits en ciblant uniquement des partenaires prioritaires
  • Peu de frais additionnels : adaptation du calendrier de coupe
  • Manque de soutien financier du gouvernement provincial
  • Stratégie coût-efficace
  • Problème d’accès à des équipements et services 
  • Modifications mineures de l’équipement existant
  • Mise en commun des équipements
  • Mesures trop compliquées à mettre en place
  • Tonte/fauche simple et efficace
  • Manque de coordination entre les gestionnaires de routes
 
  • Manque de ressources humaines
  • Pas de surplus de tâches pour le personnel responsable
  • Recours possible à des stagiaires
  • Absence de reconnaissance des efforts consentis
 
  • Autres priorités plus importantes à gérer
  • Vision intégrée permet de gérer en une intervention plusieurs priorités

Source : Bennett & Jessani. La boîte à outils pour l’application des connaissances, Centre de recherches pour le développement international [15].

Conclusion

Les différents volets de l’étude permettent d’enrichir les connaissances utiles aux actions de santé publique sur la problématique de l’herbe à poux au Québec. Ces connaissances sont issues de la combinaison de deux recherches évaluatives (spatiale et économique) et d’une plus grande connaissance relativement aux savoirs tacites (accumulation des connaissances et des expériences pratiques) et aux perceptions des décideurs et représentants gouvernementaux (secteurs municipal et des transports) quant aux coûts d’un mode d’intervention intensif pour le contrôle de l’herbe à poux. Elles approfondissent les données du Projet d’évaluation de l’efficacité de mobilisation pour la lutte contre l’herbe à poux sur la qualité de vie des personnes allergiques 2007-2010. Elles s’inscrivent dans un courant de recherche international sur les conséquences de l’herbe à poux sur la santé publique dans un contexte de changements climatiques.

Les résultats de la présente étude, combinés à l’identification de pratiques exemplaires de gestion de l’herbe à poux depuis 2007, semblent définitivement avoir un effet mobilisateur sur les municipalités. Il reste maintenant à soutenir l’actualisation des pratiques efficaces d’intervention en tenant compte du potentiel des organisations - de plus en plus nombreuses à vouloir intervenir adéquatement - et des contextes économiques et administratifs. Celles-ci pourront ainsi continuer à intervenir, voire à améliorer, leur capacité d’intervention pour le bien-être et la santé des personnes allergiques au pollen de l’herbe à poux, et à contribuer à la réduction du fardeau de l’allergie au pollen de l’herbe à poux pour la société québécoise.

Il est peu probable que l’herbe à poux disparaisse du territoire québécois compte tenu de son caractère indigène. Les changements du climat ont déjà un effet perceptible sur l’allongement de la période de pollinisation de la plante, les manifestations allergiques sont de plus longue durée et risquent d’être de plus grande intensité en raison d’interactions potentielles avec d’autres allergènes, tels les polluants atmosphériques. Devant ce constat, la gestion de l’herbe à poux doit viser essentiellement à réduire les concentrations de pollen dans l’air. Une politique publique à l’échelle municipale est une clé importante pour assurer la pérennité d’un contrôle de l’herbe à poux. Les recherches réalisées au Québec soutiennent la nécessité d’une action concertée, tant au niveau provincial, qu’aux niveaux régional et local.

Pour plus de détails sur les différents volets de l’étude, consulter :

1) « Mobiliser une communauté du sud du Québec pour contrer l’herbe à poux : analyse des coûts de l’intervention et de ses effets sur la distribution spatiale des plants, du pollen et des symptômes d’allergies chez des adultes », voir le rapport « Étude des relations spatiales entre la distribution de l’herbe à poux, les concentrations polliniques et les symptômes d’allergies chez des adultes du sud du Québec » dans la section : extranet.santemonteregie.qc.ca/sante-publique/sante-environnementale/nuisance/herbe-a-poux.fr.html

2) « Évaluation économique d’un mode d’intervention concerté dans la lutte contre l’herbe à poux au Québec» dans la section : extranet.santemonteregie.qc.ca/sante-publique/sante-environnementale/nuisance/herbe-a-poux.fr.html

3) « Mobiliser une communauté du sud du Québec pour contrer l’herbe à poux : analyse des coûts de l’intervention et de ses effets sur la distribution spatiale des plants, du pollen et des symptômes d’allergies chez des adultes » ; rapport d’étude, 2013, pp 84. Institut national de santé publique – Direction de la santé environnementale et de la toxicologie; www.inspq.qc.ca 

Références bibliographiques

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  14. 14. Garneau, M., Breton, M.C., Guay, F., Fortier, I., Sottile, M.F., & Chaumont, D. (2006). Hausse des concentrations des particules organiques (pollens) causée par le changement climatique et ses conséquences potentielles sur les maladies respiratoires des populations vulnérables en milieu urbain (p. 133). Présenté au Fonds d'action au changement climatique (FACC), sous composante Impacts et Adaptation, Santé humaine: Accessible au: www.ouranos.ca/media/publication/34_Rapport_Garneau_sante_2006.pdf.
  15. 15. Bennett, G. & Jessani, N. (2011). La boite à outils sur l'application des connaissances. Québec: Presses de l'Université du Québec. p. 290.
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