Pratiques en santé environnementale

La santé environnementale à la conférence annuelle de l’ACSP

La conférence 2014 de l’Association canadienne de santé publique, qui s’est tenue du 26 au 29 mai à Toronto, s’est présentée comme « une tribune nationale ouverte au réseautage et à l’échange des connaissances, pour cerner, discuter et diagnostiquer les problèmes de santé publique de l’heure dans un éventail de disciplines et de secteurs ». Deux thèmes du domaine de la santé environnementale ont fait l’objet de sessions thématiques. L’atelier « Pour accorder la priorité aux changements climatiques dans le travail de santé publique » a eu lieu le mercredi 28 mai. Il y a été notamment question des effets actuels et futurs des changements climatiques et des mesures efficaces qui peuvent être prises à divers paliers pour prévenir ou atténuer les effets sanitaires de tels changements. Les conférenciers invités étaient Monika Dutt, médecin-hygiéniste, du Cape Breton District Health Authority et Courtney Howard, urgentologue à l’Hôpital territorial Stanton de Yellowknife et membre de l’…

Déclaration de Paris sur les transports, la santé et l’environnement

Le 16 avril 2014, à l’occasion de la 4e réunion sur les transports, la santé et l’environnement, la Déclaration de Paris a été adoptée par les États membres de la Commission économique pour l’Europe de l’Organisation des Nations unies (ONU) et de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) (région européenne).

Cette nouvelle déclaration s’inscrit dans la foulée de la Déclaration d’Amsterdam (2009), dont la vision est axée sur la mobilité et des transports écologiques et sains dans l’optique de modes de subsistance durables pour tous.

Aux quatre actions prioritaires retenues en 2009 :

contribuer à un développement économique viable et stimuler la création d’emplois grâce à l’investissement dans des transports respectueux de l’environnement et de la santé; gérer une mobilité viable et favoriser un système de transport plus efficient; réduire les émissions de gaz à effet de serre, la pollution atmosphérique et le bruit lié aux transports; Favoriser des…

Évaluation des impacts sur l’environnement – un guide complet pour les professionnels

L’évaluation des impacts sur l’environnement est un processus relativement récent qui a vu le jour aux États-Unis à la fin des années 1960. Son implantation dans les pays francophones a été plus tardive et des pays tel que le Canada et la France y ont joué un rôle de pionnier. Au Québec, l’évaluation et l’examen des impacts sur l’environnement de projets majeurs sont encadrés par la Loi sur la qualité de l’environnement (L.R.Q., chapitre Q-2). Les conseillers en santé environnementale des différentes directions régionales de santé publique sont souvent appelés à prendre part à ce processus et doivent parfois réagir dans un délai très court.

Peu de documentation générale portant sur ce type d’évaluation est disponible en français. Pour pallier à cette lacune, l’Institut de l’énergie et de l’environnement de la Francophonie a produit un livre destiné d’abord à la formation des étudiants universitaires intéressés par l’évaluation des impacts sur l’environnement. Il s’adresse également à toute personne impliquée dans un processus d’évaluation d’un projet en développement, tel qu’un professionnel de l’évaluation des impacts sur l’environnement, un maître d’ouvrage, un décideur, un membre d’une organisation ou un membre du public.

Les professionnels régionaux en santé environnementale : une communauté de pratique?

Le concept de communauté de pratique est souvent évoqué pour décrire des groupes professionnels, notamment quand les apprentissages ou le développement des ressources humaines sont en cause. Dans le cadre récent d’une étude de besoins ciblant certaines compétences des professionnels régionaux en santé environnementale, nous nous sommes interrogées sur l’existence, ou non, d’une communauté de pratique en santé environnementale. La présence d’un tel regroupement pourrait en effet influencer les modalités d’accompagnement et de développement des compétences de ces professionnels.

Récemment, une enquête auprès de directions régionales de santé publique (DSP) a abordé différentes dimensions du travail de santé environnementale en lien avec les études d’impact et les évaluations environnementales. Des questions permettant de documenter la présence de variables associées à la communauté de pratique ont été incluses dans le questionnaire plus large, de type semi-ouvert, que nous avons construit et administré de juin à octobre 2010. Des professionnels régionaux associés à ce type de dossiers ont été sollicités pour répondre à l’enquête : une personne par direction régionale a été choisie aléatoirement, à partir d’une liste fournie par les coordonnateurs des unités de santé environnementale. En cas de refus ou de non-réponse à la suite de plusieurs relances, une autre personne de la même région était contactée.

Douze personnes ont répondu à l’enquête et, au total, sur les 17 (ou 18) directions régionales de santé publique (DSP) du Québec, 13 ont été représentées. Deux groupes de discussion ont ensuite été menés auprès de personnes en santé environnementale afin de valider les résultats obtenus : le premier a eu lieu auprès des huit membres de l’unité de santé environnementale de la DSP de la Mauricie et du Centre-du-Québec. Le second a été réalisé auprès de la Table nationale de concertation en santé environnementale (TNCSE), lieu de décision des 17 coordonnateurs de santé environnementale des DSP, à laquelle participent aussi des représentants de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) et du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS).

Le rendez-vous des professionnels de santé environnementale au Québec : les Ateliers de santé environnementale

 Hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), pesticides, plomb dans l’eau potable, risques industriels, pollution atmosphérique, communication du risque, décontamination du mercure, voici quelques-uns des thèmes qui ont été traités depuis près de 20 ans lors de rencontres périodiques d’acteurs du domaine de la santé environnementale, mieux connues sous le nom des « Ateliers de santé environnementale » (ASE).

Ce court texte dresse dans un premier temps le portrait de l’activité autant du point de vue des contenus que de son organisation. Par la suite, une réflexion est amorcée sur cet événement qui utilise le transfert de connaissances dans un but de développement des compétences. Ceci dans un contexte où les problématiques de santé environnementale se multiplient et se complexifient 

faisant appel à de multiples compétences pour y faire face. Parallèlement, on observe des développements théoriques et technologiques majeurs du côté de la pédagogie qui nous interpellent. Comment ces nouveaux outils peuvent-ils nous aider à améliorer la performance des professionnels et celle de leur organisation?

Transfert de connaissances en contexte d'intersectorialité : mobiliser les acteurs concernés par la prévention des cancers de la peau

Dans le Programme national de santé publique, on aborde l’action intersectorielle comme une stratégie indispensable pour améliorer la santé et le bien-être, notamment au regard de la promotion de la santé et de la prévention de nombreux problèmes qui requièrent l’engagement et la participation des acteurs de plusieurs secteurs d’activités (MSSS, 2008).

En octobre 2005, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) confiait à l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) le mandat de mettre en place un Comité intersectoriel sur la prévention des cancers de la peau. La définition de l’intersectorialité sur laquelle la mise sur pied du Comité intersectoriel s’est appuyée est la suivante : « Pratique d’acteurs de plus d’un secteur d’intervention qui se mobilisent et s’engagent en complémentarité d’action pour mettre à profit les compétences de chacune en vue de satisfaire d’un commun accord certains besoins clairement reconnus dans la communauté. » (Lebeau et coll., 1998).

Médecine du travail et de l’environnement : de la pratique clinique à la santé publique

Les problèmes de santé reliés au travail et à l’environnement sont fréquents dans la plupart des pratiques médicales, occupant en fait de 7 à 9 % du temps de pratique1. Pourtant, ils sont peu reconnus par les médecins et lorsqu’ils le sont, leur prise en charge est souvent incomplète. Les problèmes de santé reliés à l’environnement semblent encore plus méconnus que ceux associés au travail. Diverses hypothèses pourraient expliquer ce constat, soit le fait que leurs manifestations ne permettent généralement pas de les distinguer des problèmes de santé vus couramment, que l’environnement ne constitue qu’un facteur contributif parmi d’autres, que la formation médicale aborde très peu ces notions et que les médecins sont très peu enclins à aborder des problèmes de santé pour lesquels ils ne perçoivent pas de contrôle. Ces derniers s’intéressent davantage aux causes biomédicales et comportementales (habitudes de vie) des maladies, facteurs sur lesquels ils ont une plus grande capacité d’action.

De son côté, la pratique de la médecine du travail et de l’environnement nécessite l’évaluation de l’ensemble des facteurs à l’origine des problèmes de santé d’un patient ou d’un groupe de personnes, en particulier ceux reliés à l’environnement et d’agir sur ces facteurs au bénéfice du patient et de son entourage, voire même de la population générale. En ce sens, la pratique de la médecine du travail et de l’environnement intègre les dimensions clinique et de santé publique, l’approche thérapeutique dépassant le traitement individuel pour inclure des actions préventives et correctrices sur des facteurs externes pouvant nuire à la santé des personnes.

Dans cet article, il sera question de l’état de la pratique de la médecine du travail et de l’environnement, de l’approche développée à la Clinique interuniversitaire de santé au travail et de santé environnementale (CISTE) basée sur l’intégration de la pratique clinique à celle de la santé publique, de la formation médicale et des perspectives d’avenir dans ce domaine.

Insalubrité, syndrome de Diogène et santé publique

De nombreux cas d’insalubrité résidentielle majeure, concernant le plus souvent des individus éventuellement atteints de ce qui est communément appelé le syndrome de Diogène, ont été signalés ces dernières années, notamment par les services d’inspection municipale ou encore par les CLSC, aux professionnels de santé publique de la région de Québec. D’un point de vue de santé publique, il s’avère souvent difficile de déterminer avec précision les impacts à la santé de telles situations et de fournir un avis éclairé en la matière. De plus, les rôles et mandats respectifs des partenaires impliqués, tels que les municipalités, les CLSC, les organismes communautaires et la direction de santé publique ne sont pas toujours clairement établis. Pour leur part, les professionnels de santé environnementale sont interpellés lors de ces signalements dû au fait que ce type de comportement entraîne une situation constituant une nuisance environnementale voire même un risque à la santé et à la sécurité pour les visiteurs (membres de la famille, intervenants, etc.) et pour les personnes habitant les logements avoisinants.

Cet article vise à faire le point sur l’insalubrité morbide, atteinte pouvant se définir comme étant « un état anormal d’insalubrité majeure causée par un dérèglement psychologique ». Pour ce faire, nous débuterons l’article en présentant les notions de salubrité et de syndrome de Diogène, pour ensuite décrire les effets à la santé, sous l’angle des risques biologiques et chimiques, des odeurs et des conséquences psychosociales.

Le projet INTOX – Une ressource internationale en toxicologie médicale et en santé environnementale

Le programme INTOX IPCS (pour International Programme on Chemical Safety) est une initiative globale de promotion de la sécurité chimique qui se traduit par la mise en place et le renforcement des centres anti-poison ainsi que par l’accès universel à de l’information sur les produits chimiques, les circonstances d’exposition et les outils de gestion disponibles.

L’histoire du projet INTOX offre un aperçu intéressant du développement d’un programme de collaboration internationale qui se construit peu à peu, à travers l’implication progressive de professionnels en toxicologie médicale et de santé environnementale. En1978 d’abord, une réunion de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de la Fédération mondiale des centres de toxicologie clinique et des centres anti-poison officialise la collaboration entre ces deux organismes. Par la suite, une enquête réalisée par la Fédération mondiale, l’IPCS et la Commission des communautés européennes sur les centres anti-poison et…

Évaluation de l’exposition environnementale dans le cadre d’études épidémiologiques

L’évaluation de l’exposition est une composante importante des études épidémiologiques qui portent sur le rôle de l’environnement dans l’étiologie de la maladie. Dans cet article, nous avons concentré notre attention sur l’évaluation de l’exposition à l’environnement (ÉEE), celui-ci comprenant des facteurs chimiques et physiques qui se retrouvent soit en milieu de travail, soit dans l’environnement général. Les objectifs de l’ÉEE consistent à mieux comprendre les modèles et les processus sous-jacents à cette exposition afin d’en établir l’intensité et la durée, selon une estimation réaliste. Au cours des dernières années, le domaine de l’ÉEE a connu des progrès substantiels grâce au développement d’outils de collecte de données, de méthodes d’attribution de l’exposition, de techniques d’analyse de données, ainsi que par l’apport de données portant sur la validité et la fiabilité de ces méthodes. Néanmoins, plusieurs défis nous attendent encore en raison en particulier du type d’…