22 janvier 2019

La COP24 monopolise l’attention

Brèves d'actualité
Le texte qui suit ne présente pas la position de l’Institut. Il est le résumé d’articles récents parus dans les médias. L’objectif est de porter à l’attention des lecteurs des éléments récents de l’actualité en santé environnementale.

La 24e des conférences annuelles de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (ou « COP24 »), s’est tenue en décembre 2018, à Katowice, en Pologne. La COP24 a monopolisé une bonne partie de l’attention médiatique dans le domaine de l’environnement, incluant ses impacts santé, en fin d’année 2018. Elle visait à définir les modalités de mise en œuvre des résolutions de l’Accord de Paris de 2015 par ses pays signataires. À cette occasion, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, possiblement inspiré par un rapport d’expert publié récemment par The Lancet1, a exhorté les participants à s’entendre puisqu’un échec des pourparlers n’est pas une option, qualifiant au passage de « suicidaire » un tel échec2. Le Canada était d’ailleurs appelé par le Réseau action climat Canada à jouer un rôle de meneur dans ces négociations, par l’entremise de sa ministre de l’Environnement, Mme Catherine McKenna. Peut-être en réponse aux critiques soutenant que le Canada n’en faisait pas assez et n’était pas en voie de remplir ses propres objectifs de réduction des émissions de GES, la ministre a soutenu que le pays était prêt à accentuer ses efforts de réduction en 20203. Étant donné des divergences de positions des différents pays, elle a admit que la définition de règles de mise en œuvre de l’Accord de Paris représentait tout un défi, estimant du même souffle que le Canada pouvait jouer un rôle de meneur pour cette mise en œuvre, comme il y était invité par divers responsables et interlocuteurs4.

Bien que les négociations portant sur les enjeux climatiques relèvent principalement du palier fédéral, le gouvernement du Québec, dont les propres objectifs, rappelons-le, sont de parvenir à une diminution de 20 % des émissions de GES pour 2020 sous les niveaux de 1990, n’était pas en reste, puisque la ministre provinciale de l’Environnement, Mme Marie-Chantal Chassé, était également déléguée par son chef pour participer à la COP24. De plus, le député de l’opposition, M. Sylvain Gaudreault, était également de la partie, preuve peut-être qu’au-delà des divergences politiques, l’enjeu des changements climatiques transcende les allégeances et rejoint toutes les instances politiques du Canada5,6.

Au-delà du contenu des pourparlers tenus à Katowice, la COP24 a eu un effet de locomotive sur diverses annonces gouvernementales et sur l’attention portée par les médias sur plusieurs projets et initiatives concrètes. Notamment, le Canada a finalisé le règlement visant à éliminer progressivement la production d’électricité à partir du charbon d’ici 2030. Les instances canadiennes ont aussi publié le règlement sur les émissions de gaz à effet de serre issues du secteur de la production d'électricité au gaz naturel, qui favorisera l'élimination progressive du charbon et s’assurera que 90 % de l'électricité au pays provienne de sources non émettrices de GES d'ici 20307. Ce faisant, le pays invite également d’autres nations à faire de même8. Enfin, une évaluation réalisée par le groupe Environnemental Defence a également été rendue publique, et concluait, sur la base de quatre indicateurs que sont les gains hebdomadaires, les dépenses de consommation, les indices des prix à la consommation, ainsi que le produit intérieur brut, que l’effet de la taxe carbone sur l’économie était négligeable. Toutefois, selon certains observateurs, cette analyse est réductrice et ne tient pas compte d’autres facteurs importants, comme l’indice de confiance des entrepreneurs9.

Sources :

  1. Watts N. et al. (8 décembre 2018). The 2018 report of the Lancet Countdown on health and climate change: shaping the health of nations for centuries to come. The Lancet, 392(10163) : 2479-2514.  
  2. Le Devoir (Shields, A., 12 décembre 2018). Un échec des négociations climatiques serait «suicidaire» pour l’avenir de la planète.
  3. La Presse (Rabson, M., 12 décembre 2018). COP24: le Canada poussé à jouer un rôle de meneur.
  4. Le Devoir (Shields, A., 12 décembre 2018). Négociations climatiques ardues à la COP24, selon McKenna.
  5. La Presse (Bergeron, P., 13 décembre 2018). COP24: «le Québec repart les mains vides», affirme le PQ.
  6. Ici Radio-Canada Première (12 décembre 2018, entrevue avec Sylvie Gaudreault [audio]). Sylvain Gaudreault veut que les villes en fassent plus pour l’environnement.
  7. Environnement et Changement Climatique Canada (12 décembre 2018). L'élimination progressive de la production d'électricité à partir du charbon au Canada franchit une autre étape importante.
  8. Environnement et Changement Climatique Canada (13 décembre 2018). Le gouvernement du Canada souhaite la bienvenue aux nouveaux membres de l'Alliance : Énergiser au-delà du charbon et annonce du soutien pour faciliter l'élimination progressive de la production d'électricité au charbon au pays et à l'étranger.
  9. Radio-Canada (13 décembre 2018). « La taxe carbone fonctionne comme prévu », affirme l’organisation Environmental Defence.