3 avril 2019

Pollution de l’air dans l'est de l’île de Montréal : des études à venir

Brèves d'actualité
Le texte qui suit ne présente pas la position de l’Institut. Il est le résumé d’articles récents parus dans les médias. L’objectif est de porter à l’attention des lecteurs des éléments récents de l’actualité en santé environnementale.

En réponse aux demandes des élus de l’opposition officielle à l’Hôtel de Ville de Montréal et des groupes de pression citoyens (1), la Direction de santé publique (DSPublique) de Montréal s’est engagée à mettre à jour les études portant sur la qualité de l’air dans l’est de l’île de Montréal (2).

Les émissions des industries sont au cœur des préoccupations en lien avec la qualité de l’air dans l’est de Montréal. Notamment, un avis de santé publique (3) daté du 21 août 2018 et concernant les émissions atmosphériques en lien avec les activités de l’affinerie CCR à Montréal-Est mettait en évidence des dépassements de la norme d’air ambiant pour l’arsenic du Règlement sur l’assainissement de l’atmosphère (RAA). Plus précisément, pour l’année 2018, la valeur maximale des concentrations moyennes annuelles modélisées pour l’arsenic dans l’air ambiant en zone résidentielle à proximité de l’industrie a été estimée à 6 nanogrammes par mètre cube (ng/m3), ce qui est deux fois plus élevé que la norme annuelle du RAA fixée à 3 ng/m3. Cette norme annuelle est établie sur la base d’un excès de risque de cancer du poumon associé à une exposition chronique à l’arsenic dans l’air.

En septembre 2018, l’information concernant les dépassements avait d’ailleurs fait la manchette, soulevant des inquiétudes dans la population (4, 5). Néanmoins, il importe de souligner que la DSPublique de Montréal concluait dans son avis que le risque pour la santé de la population résidant à proximité de l’affinerie était, somme toute, faible (3). Comme la population ne devrait pas être exposée à des concentrations plus élevées que la norme, la DSPublique a recommandé l’instauration de mesures d’atténuation visant la réduction des émissions par l’industrie et la validation de l’efficacité de celles-ci. De plus, elle conseillait l’ajout de nouvelles stations d’échantillonnage pour le suivi des concentrations ambiantes des métaux, principalement l’arsenic, en milieu résidentiel à proximité de l’industrie (3).

Mentionnons que depuis, l’affinerie CCR s’est dotée d’un nouveau dépoussiéreur. Selon les dirigeants de l’entreprise, le nouvel équipement, mis en marche à la fin du mois de novembre 2018, devrait permettre d’améliorer la situation en lien avec les concentrations d’arsenic (5). Néanmoins, le suivi des concentrations d’arsenic dans l’air ambiant, sur une période de temps suffisante, permettra de corroborer l’efficacité du nouveau dépoussiéreur et le respect de la norme pour l’arsenic dans l’air ambiant.

Sources :

  1. La Presse (18 février 2019). Qualité de l'air dans l'est de Montréal : des élus réclament des études.
  2. Le Journal de Montréal (19 février 2019). Les études sur la qualité de l'air seront mises à jour dans l'est de Montréal.
  3. CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal (21 août 2018). Avis de santé publique sur les émissions atmosphériques de l’affinerie de cuivre CCR de Montréal-Est.
  4. Le Journal de Montréal (8 septembre 2018). Émanations d’arsenic préoccupantes.
  5. Cogeco Nouvelles (8 septembre 2018). Émanations importantes d'arsenic dans Montréal-Est.
  6. Journal Metro (29 novembre 2018). Arsenic dans l’air: l’usine CCR dotée d’un nouveau dépoussiéreur.