Brèves d'actualité

La Stratégie québécoise sur les pesticides

Le 19 février 2018, dans le cadre de la mise en œuvre de la Stratégie québécoise sur les pesticides, la ministre du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, madame Isabelle Melançon, a annoncé une modernisation des règlements encadrant l’utilisation et la vente des pesticides les plus à risque. Ces produits sont jugés plus à risque en raison de leurs effets négatifs sur la santé humaine et animale. Il s’agit de cinq pesticides, soit : atrazine, chlorpyrifos et trois néonicotinoïdes (clothianidine, imidaclopride et thiaméthoxame). Un nouveau concept de prescription agronomique est désormais introduit. Ainsi, ces pesticides ne pourront désormais être achetés et utilisés que si leur application est justifiée et prescrite au préalable par un agronome membre de l’Ordre des agronomes du Québec (OAQ).

La nouvelle réglementation vient également…

La pollution de l’air

Le 17 avril 2018, l’Health Effect Institute (HEI) a publié son rapport State of Global Air 2018 (1). Il s’agit de la première mise à jour de ce rapport annuel et du site Web interactif lancé en 2017. Pour la première fois, des estimations mondiales de l'exposition et des impacts sanitaires liés à la pollution de l’air intérieur provenant de l’usage de combustibles solides (notamment pour s’éclairer, se chauffer et cuisiner) sont disponibles.

Selon le State of Global Air 2018, la pollution de l'air est la principale cause environnementale de décès dans le monde. En 2016, 7 milliards de personnes, soit plus de 95 % de la population mondiale, ont été exposées à des concentrations de pollution de l’air excédant les normes de l’Organisation mondiale de la Santé. L'exposition à long terme à la pollution de l'air intérieur et extérieur aurait contribué à 6,1 millions de décès prématurés, ce qui représente la 4e…

Les radiographies : un moyen diagnostique surutilisé?

La Presse adresse la délicate question des risques associés à l’exposition aux rayons X à une série de spécialistes œuvrant dans le domaine de la santé dentaire et de la radioprotection. Selon Santé Canada, près de 14 millions de Canadiens passent une radiographie dentaire chaque année. Cet examen engendre une exposition aux rayons X susceptibles d’endommager l’ADN des cellules saines et potentiellement induire un cancer. Il y a un fort consensus voulant que les radiographies doivent être prises en fonction des besoins et non de façon routinière ou systématique. Alors que la décision de prendre ou non une radiographie doit reposer sur le jugement clinique du dentiste, les clients des cliniques dentaires doivent être attentifs à la surutilisation de cet outil diagnostique. Bien que la dose associée aux radiographies dentaires standards demeure faible, il y a des risques associés à l’exposition cumulative aux radiations ionisantes. C’est afin de répondre à ces…

Champs électromagnétiques : nouvel avis d’expert de l’Anses

Depuis plusieurs décennies, les risques et les effets sanitaires potentiellement engendrés par l’exposition populationnelle aux champs électromagnétiques (CEM) constituent une importante préoccupation sociétale. Au Canada comme à l’étranger, les autorités sanitaires déploient des mesures pour documenter et encadrer ce type d’exposition. De plus, la littérature scientifique et grise rapporte fréquemment les résultats de nouvelles études de cas portant sur divers symptômes attribués à l’exposition aux CEM. C’est dans la foulée de ses précédents rapports, et dans l’optique de procéder à une analyse détaillée de cette question, que l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) de France a réalisé un nouvel avis portant sur l’hypersensibilité électromagnétique, diffusé le 28 mars dernier. Bien qu’aucune preuve solide ne puisse établir de lien de causalité entre les symptômes rapportés et l’exposition aux CEM, les auteurs…

Suivi du dépistage du radon dans les écoles au Canada

Le 27 novembre 2017, CAREX Canada a publié un rapport de suivi portant sur le dépistage du radon dans les écoles canadiennes. CAREX (CARcinogen Exposure) est un projet de recherche multi-institutionnel qui combine l’expertise de chercheurs universitaires et de professionnels du gouvernement pour générer un programme de surveillance des cancérogènes au Canada. Sous la direction de la professeure Anne-Marie Nicol, l’équipe de CAREX a d’abord mené une enquête auprès des responsables des provinces et territoires afin de brosser un portrait de l’état du dépistage et de la mise en œuvre des travaux d’atténuation menés dans les écoles, où des concentrations de radon excédant la ligne directrice fédérale (200 Bq) ont été observées.

Voici les principales conclusions de l’enquête :

Des mesures de radon ont été effectuées dans toutes les écoles de la Saskatchewan, du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse, de l’Île-du-Prince-Édouard et du Yukon; Des mesures de…

De l’aide pour soutenir les propriétaires aux prises avec la mérule pleureuse

La ministre responsable de la Protection des consommateurs et de l'Habitation, madame Lise Thériault, confirme que le Gouvernement du Québec investira près de 5,6 millions pour lutter contre la mérule pleureuse. La mérule pleureuse (Serpula lacrymans) est un champignon lignivore, également nommé « cancer du bâtiment », parce qu’il détruit aussi bien le bois œuvré que les matériaux contenant de la cellulose (papier et carton) lorsque les conditions sont propices à sa prolifération. En marge de cette annonce diffusée le 3 avril dernier, la ministre soulignait que cette somme permettrait de mettre sur pied un programme d'intervention pour soutenir les propriétaires de résidences touchées par ce type de contamination fongique, sous forme de prêt ou de garanties de prêt. De plus, le gouvernement versera 180 000 $ à un organisme pour accompagner les propriétaires dans leur démarche de réclamation, 200 000 $ seront consacrés à un projet de recherche sur…

Plaidoyer pour une politique de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme

Une centaine de représentants de la société civile se sont réunis le 20 février dernier, à Québec, pour réfléchir à une Politique nationale de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme. La notion d’aménagement est complexe et regroupe sous un même chapeau différents ministères et textes législatifs, et a des répercussions sur différentes sphères de la société, que ce soit la santé, les transports, l’environnement, etc. Lors de cette rencontre, les participants ont manifesté leur désir de voir la question de l’aménagement du territoire mieux coordonné, moins éparpillé, moins travaillé en silo pour une vision plus claire. Au-delà de plaider pour une politique, ces acteurs ont profité de cette première rencontre pour réfléchir à la forme que pourrait prendre une telle politique.

Référence :

Emond EP. Une politique nationale pour l'aménagement du territoire et l'urbanisme réclamée. Le Devoir [En ligne]. 2018. Disponible :…

Frontières 2017 : questions émergentes d'ordre environnemental

Dans cette deuxième édition des questions émergentes, le Programme des Nations unies pour l’Environnement (ONU Environnement) met en évidence six problématiques environnementales qui mobiliseront les décideurs des gouvernements, du secteur privé et de la société civile, soit la résistance aux antimicrobiens, les nanomatériaux, les aires marines protégées, les tempêtes de sable et de poussière, l’énergie solaire et les déplacements environnementaux. Le rapport Frontières 2017 : questions émergentes d'ordre environnemental vise à fournir à ces décideurs les connaissances nécessaires à une action rapide et à proposer des solutions. Élaboré par un réseau mondial constitué de scientifiques et de spécialistes, le document soulève des questions susceptibles d’avoir des effets considérables sur la société, l’économie et l’environnement. Certaines d’entre elles sont des…

L’ONU Environnement trace le chemin vers une planète sans pollution

L’ONU Environnement a lancé en septembre 2017 Vers une planète sans pollution, un rapport visant à appeler les gouvernements, les entreprises, les autorités locales, la société civile et les individus à prendre des mesures pour éviter et réduire la pollution et assainir la planète. Le rapport insiste sur les cinq messages principaux suivants :

Un pacte mondial sur la pollution ferait de la prévention de la pollution une priorité pour tous. La gouvernance environnementale doit être renforcée à tous les niveaux. La consommation et la production durables, grâce à l’amélioration de l’efficacité des ressources et à un changement des modes de vie, devraient être encouragées; la réduction et la gestion des déchets doivent être prioritaires. Les investissements dans la production et la consommation propres aideront à contrer la pollution. Les collaborations et partenariats multipartites sont…

Les défis de la santé environnementale: combler l'écart entre les preuves et les règlements

Le journal PLOS Biology a publié, en décembre 2017, une série de sept articles sous la thématique Les défis de la santé environnementale: combler l'écart entre les preuves et les règlements (ou Challenges in environmental health: closing the gap between evidence and regulations). Cette série d’articles met en évidence certaines connaissances scientifiques, certains concepts et récents progrès en santé environnementale qui demeurent négligés ou encore difficiles à intégrer dans les politiques et règlements visant à protéger la santé publique. Notamment, les auteurs discutent de certains concepts clés en toxicologie, tels que l’absence de seuil et la non-linéarité des relations concentrations-réponses. L'évaluation des risques pour les composés ayant une courte durée de vie, l’exposition multiple et simultanée aux contaminants chimiques…