Journée mondiale de lutte contre le sida 2019

Ressources communautaires, matériel de sensibilisation et nouvelles données québécoises

 

En cette Journée mondiale de lutte contre le sida, l’ONUSIDA adopte le thème Les organisations communautaires font la différence. Sur le plan communautaire au Québec, nous vous présentions récemment la campagne de sensibilisation de CATIE intitulée Zéro transmission. L’organisme COCQ-SIDA a également produit sa propre campagne de sensibilisation, afin d’énoncer le plus clairement possible le fait que lorsque le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) est traité efficacement, il n’y a pas de transmission par voie sexuelle. Le choix retenu est l’équation «1+1=0», pour «VIH + Traitement efficace = 0 transmission sexuelle». Les organismes-membres de la COCQ-SIDA cherchaient un message utilisant des mots simples et accessibles, le terme « indétectable » étant surtout connu des gens travaillant dans le milieu du VIH d’après eux. Un comité de travail a donc été créé à cet effet, impliquant plusieurs organismes : ACCMl’A.R.C.H.E. de l’EstrieBRAS OutaouaisIRIS-Estrie et RÉZO. Cela souligne encore l’importance des organisations communautaires. La mise en commun de leurs expertises spécifiques et souvent locales permet notamment d’aboutir à des actions plus larges.
Le 1er décembre lance aussi une semaine plus spécifique à l’intention des Autochtones : la Semaine de sensibilisation au SIDA chez les Autochtones (en anglais surtout). Le Portail VIH / Sida du Québec propose également de l’information, du soutien et des formations pour les personnes vivant avec le VIH. Il possède une liste très utile des ressources communautaires existantes au Québec https://pvsq.org/soutien-communautaire/, ce qui nous apparait particulièrement intéressant à rappeler dans le contexte de cette journée mondiale de lutte contre le sida 2019.

Afin de participer vous aussi dans votre réseau à la journée mondiale de lutte contre le sida, n’hésitez pas à utiliser le matériel suivant à votre disposition :

Dans le cadre de cette journée, nous vous annonçons également la publication par l’INSPQ du Rapport annuel 2018 du Programme de surveillance de l’infection par le VIH au Québec. Tel qu’annoncé début septembre l’équipe ITSS reprends une publication annuelle du rapport lors de la journée mondiale de lutte contre le sida.

Quelques faits saillants au Québec en 2018

  • Au total, 671 cas d’infections par le VIH sont rapportés pour l’année 2018. Ce nombre comprend 311 nouveaux diagnostics, 353 anciens diagnostics[1] et 7 cas non classés dans l’une ou l’autre de ces catégories.
  • L’épidémie du VIH reste concentrée dans des groupes de populations à risque :
    • La moitié (n = 159) des nouveaux diagnostics sont enregistrés chez des hommes qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes (HARSAH) (52,7 % si on inclut les HARSAH qui s’injectent des drogues). Les deux tiers des nouveaux diagnostics chez les hommes sont enregistrés dans ce groupe de population (69,1 % si on ajoute les HARSAH/UDI (utilisateurs de drogues par injections)).
    • 23,5 % (n = 73) des cas sont enregistrés chez des personnes originaires de pays où le VIH est endémique. Chez les femmes, 59,3 % des nouveaux diagnostics proviennent des immigrantes originaires de pays où le VIH est endémique.
    • 17,6 % (n = 55) des nouveaux diagnostics sont rapportés chez des personnes hétérosexuelles originaires du Canada ou d’autres pays où le VIH est non endémique;
    • Une faible proportion (5,8 %, n = 18) des nouveaux diagnostics provient des UDI (7,4 % si on ajoute les HARSAH/UDI);
  • Le virus est toujours actif au Québec et une proportion relativement élevée de cas est diagnostiquée tardivement et ne semble pas bénéficier d’un traitement précoce.

Cible 90-90-90 pour 2020 : état mondial 2018 (données de l’ONUSIDA)

En lien avec les objectifs de l’OMS d’atteindre la cible « 90-90-90 » (90 % des personnes infectées connaissent leur statut au regard du VIH, 90 % des personnes qui connaissent leur statut sont sous traitements, 90 % des PVVIH sous traitements ont une charge virale supprimée), des travaux sont en cours pour permettre de documenter la cascade de soins[2] dans le cadre de la surveillance du VIH au Québec. Sur le plan mondial, l’objectif 90-90-90[3] ne semble pas en voie d’être atteint :

  • En 2018, 79% [67%– 92%] vivant avec le VIH connaissaient leur statut.
  • Parmi les personnes qui connaissaient leur statut, 78% [69%– 82%] avaient accès au traitement.
  • Des personnes qui avaient accès au traitement 86% [72%– 92%] ont vu leur charge virale supprimée.
 

[1]       Les anciens diagnostics sont des cas qui ont des tests antérieurs positifs et qui n’avaient pas été enregistrés au moment de ces confirmations antérieures de leur positivité au VIH.

[2]       La cascade de soins est composée d’indicateurs qui incluent notamment le nombre estimé d’individus vivant avec le VIH, le diagnostic, l’arrimage et la rétention aux soins, le traitement et la suppression virologique.

Rédigé par
Fannie Defay (INSPQ)
Date de publication
29 novembre 2019