Modèle directeur pour guider les efforts d'élimination de l'hépatite C au Canada

A l’approche de la journée mondiale contre l’hépatite (tous les 28 juillet), nous voulions attirer votre attention sur le lancement du Blueprint, proposé par le réseau canadien sur l’hépatite C (CanHepC). Ce lancement a eu lieu le 24 mai dernier, lors du 8ème symposium canadien sur le virus de l’hépatite C à Montréal. Ce document propose un modèle directeur pour guider les efforts d’élimination de l’hépatite C au Canada. Ces travaux s’inscrivent dans la lignée du cadre d’action pancanadien sur les ITSS, mais les chercheurs et experts impliqués dans le réseau CanHepC proposent d’aller plus loin spécifiquement pour l’hépatite C. Vous pourrez trouver en pièce jointe, la version française de la présentation, à faire défiler en revoyant l’intervention du 24 mai dernier (https://youtu.be/myMUSOQwYdU ).

Quelques éléments de contexte :

La Stratégie mondiale du secteur de la santé contre l’hépatite virale 2016-2021 vise à « éliminer d’ici 2030 l’hépatite virale en tant que grave menace pour la santé publique ». Pour répondre à cet objectif, l’OMS a notamment demandé à tous les états de développer des plans d’action nationaux. Au sein des ITSS, l’hépatite C fait figure d’exception pour certains aspects. Le diagnostic est encore sous-optimal, et une grande proportion de personnes ne sait toujours pas qu’elle est atteinte par le VHC. L’INSPQ avait d’ailleurs présenté un avis sur le dépistage des baby-boomers en 2018. L’hépatite C est une maladie chronique, mais elle peut se guérir. Les nouveaux traitements disponibles (les antiviraux à action directe) permettent de guérir plus de 95% des personnes touchées en 8 à 12 semaines, en prenant 1 fois par jour des comprimés avec peu ou pas d’effets secondaires. Mais les stratégies actuelles de prévention et de traitement de l’hépatite C restent fragmentées et hétérogènes au Canada. Certains projets de micro élimination qui ont fait leur preuve sont par exemple mentionnés dans le document, mais ils sont encore trop peu nombreux. La coordination des efforts et le partage de bonnes pratiques entre les régions du pays est cité par les auteurs comme essentiel à l’atteinte des cibles d’élimination par le Canada.

Ce que contient le modèle directeur :

Conscient que l’opérationnalisation des mesures doit être adaptée aux situations particulières de chaque province, le groupe de travail propose plusieurs outils d’information, visant à compléter de manière ciblée le cadre d’action pancanadien sur les ITSS. On y trouve des objectifs mesurables, des cibles, des suggestions d’activités, organisées par groupes de populations vulnérables et prioritaire (personnes qui s’injectent des drogues, peuples autochtones, personnes incarcérées, immigrants, gbHARSAH, baby-boomers). L’importance d’établir des systèmes de surveillances provinciaux y est également soulignée, impliquant par exemple au Québec la possibilité de lier des données de MADO, avec des données médico-administratives et laboratoires, et ainsi pouvoir établir la cascade de soins du VHC. Des bonnes pratiques et des activités sont par la suite proposées pour améliorer la prévention de l’hépatite C, ainsi que les différentes étapes de la cascade (dépistage et diagnostic; soins et traitements). Des indicateurs à considérer dans l’établissement de plan de surveillance se trouvent également listés en annexe du document.

Rédigé par
Fannie Defay
Publication date: 10 juillet 2019