Les PVVIH ne semblent pas plus à risque de contracter la COVID-19, ni qu'elle soit plus sévère

Veille scientifique ITSS et Covid-19

Avec presque 6 mois de pandémie de COVID-19, des cas de coronavirus sont aussi survenus chez des personnes vivant avec le VIH (PVVIH), qu'elles soient séropositives, mais avec une charge virale indétectable, ou encore en phase de SIDA. La communauté scientifique a maintenant un peu plus de recul pour se prononcer sur la dangerosité du SRAS-CoV2 , et de la sévérité de l'atteinte qui en découle.

  1. On s’attendait à ce que le risque de tomber gravement malade de la COVID-19 soit faible pour une personne séropositive en bonne santé qui suit son traitement, qui a une charge virale indétectable et un compte de CD4+ normal ou presque normal (le traitement est efficace)

    C'est ce qui a été observé. On ne compte pour l'instant pas d'excès de cas parmi les PVVIH, indépendamment d'autres facteurs de risque existant de contracter la COVID-19. Les risques se situent donc en amont, c'est à dire, dans l'approvisionnement en médicaments anti-rétroviraux. Tel qu'observé à plusieurs niveaux, la difficulté d'approvisionnement et donc d'assurer le maintien d'une charge virale indétectable chez les PVVIH, est une préoccupation majeure de la COVID-19 en cette période de partage de ressources en santé.

  2. On s'attendait à ce que les PVVIH non traitées ou avec un traitement inefficace (quelle qu'en soit la raison) seraient plus à risque de présenter des complications importantes une fois atteintes par la COVID-19.

    Ceci reste à confirmer. En effet, que ce soit dans la revue systématique de cas publiés au cours de la pandémie, ou dans l'étude récemment publiée de cas new-yorkais hospitalisés, les PVVIH n'ont pas développé plus de complications que la population générale. Néanmoins, une part importante de ces cas étudiés avaient un traitement efficace, ce qui limite la compréhension de la situation spécifique au fait d'avoir un seul détectable de virus. La présence de comorbidités associées au SIDA déclaré semble beaucoup plus en cause que le fait d'être séropositif.
    Le maintien du traitement reste là aussi l'enjeu majeur, et ce dans de nombreux pays. Au Québec il est recommandé de s'assurer d'avoir 28 jours de traitement d'avance, au cas où on ne soit pas en mesure d'aller récupérer une nouvelle prescription à temps.

Rédigé par
Fannie Defay – Espace ITSS
Date de publication
28 juillet 2020