Relevé des maladies transmissibles au Canada (RMTC) sur les ITSS

La gonorrhée multirésistante

Comme chaque année en février, le journal de l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) consacre son édition aux infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS). La gonorrhée et la problématique de multirésistance font la une de cette édition (en anglais). Nous profitons également de cette manchette pour vous mentionner quelques symposiums ou formations intéressantes à venir.

Aperçu

La bactérie Neisseria gonorrhoeae est devenue résistante à de nombreux antibiotiques, notamment aux céphalosporines de troisième génération et à l’azithromycine, soit la thérapie combinée pour les infections gonococciques recommandée par les Lignes directrices canadiennes sur les infections transmissibles sexuellement. Comme évoqué lors de la journée de résistance aux antibiotiques, la gonorrhée inquiète la Santé Publique et les chercheurs depuis plusieurs années déjà. La menace est étroitement surveillée, mais il n’est pas exclu que les phénomènes d’ultrarésistance, encore rares au Québec et au Canada, prennent de l’expansion. Le premier article de la revue fait donc le point sur la surveillance des résistances de N. gonorrhoeae au Canada, entre 2012 et 2016.

Considérant les taux croissants de gonorrhée et des résistances que la bactérie développe (et conserve), les auteurs du second article alertent sur le peu de temps qu’il nous reste pour améliorer la collaboration entre les différents acteurs et mieux enrayer l’implantation de souches ultrarésistantes. Ils proposent en particulier 4 recommandations principales à mettre en œuvre pour préserver les options de traitement de première intention de la gonorrhée : normaliser et amplifier le dépistage et promouvoir des pratiques sexuelles plus sûres/ prodiguer des conseils avant le départ en voyage/ augmenter l’utilisation de cultures pour le diagnostic et le test de contrôle/ fournir une thérapie combinée à jour pour les patients et leurs contacts. N’hésitez pas à consulter le document pour plus de détails sur ces recommandations.

Le troisième article s’interroge sur les besoins de la santé publique canadienne « d’une surveillance intégrée pour évaluer les syndémies d'infections transmissibles sexuellement et par le sang ». Ceci fait suite à la publication de la proposition de cadre d’action pancanadien sur les ITSS.

Cette édition propose ensuite un état des lieux de la tuberculose au Canada en 2017, ainsi qu’une infographie sur les réticences des Canadiens en matière de dépistage des ITSS. Constat édifiant : 50 % des Canadiens ont indiqué qu’ils n’ont jamais passé de test de dépistage pour une ITSS.

Autres informations pertinentes

  • Le Programme national de mentorat sur le VIH et les hépatites (PNMVH) présente le 15e Symposium de Québec sur les aspects cliniques de l’infection par le VIH qui aura lieu le vendredi 26 avril 2019 prochain à l’hôtel Château Laurier de Québec et le 9e Symposium sur la prise en charge clinique des hépatites virales, qui aura lieu le vendredi 10 mai 2019 à l'hôtel Omni Mont-Royal à Montréal.
  • Et même s’il n’a pas lieu dans la province, le congrès ISSTDR et IUSTI à Vancouver en juillet prochain, sur les ITSS et le VIH, ne manquera pas de sujets très pertinents et innovants. Pour information, les inscriptions précoces se terminent le 5 avril.
  • La plateforme suivante, en anglais car produite par l’équipe ITSS de Nouvelle-Galles-du-Sud en Australie, a attiré notre attention avec les capsules qu’elle propose à l’attention des professionnels de la santé. N’hésitez pas à y jeter un œil : https://www.thinkgp.com.au/stipu
  • Sexplique propose son 28e colloque annuel, intitulé : « Sexe, amour et autres drogues » qui aura lieu le 17 mai 2019 à l’Hôtel Signature de Québec. Le colloque est complet, mais il est encore possible d'y assister en webdiffusion via le lien suivant : Sexplique.productionvideoquebec.com (attention 100 places seulement).

Rédigé par
Fannie Defay
Date de publication
27 février 2019