Traitement accéléré des partenaires pour les infections à Chlamydia trachomatis et à Neisseria gonorrhoeae

L’INSPQ vient de publier un avis scientifique sur le traitement accéléré des partenaires (TAP). Le TAP consiste à remettre à une personne atteinte de Chlamydia trachomatis (CT)  ou de Neisseiria gonorrhoeae (NG) une prescription de traitement dit épidémiologique, accompagnée d’information écrite. Les patients  remettent  le tout à leurs partenaires pour qu’ils soient traités sans nécessairement être vus par un médecin ou une infirmière.

Le lecteur trouvera dans cet avis scientifique une synthèse de la littérature abordant les thèmes suivants : efficacité, acceptabilité, barrières et inconvénients, implantation et promotion, enjeux éthiques et lignes directrices.

Le TAP ne semble pas être plus efficace que l’approche passive soutenue, intervention recommandée au Québec. Il peut être utilisé dans certaines situations, en complément à l’Intervention préventive auprès des personnes atteintes d’une infection transmissible sexuellement (ITS) et auprès de leurs partenaires (IPPAP). Notamment pour intervenir auprès des partenaires des personnes infectées lorsqu’il paraît improbable que le partenaire se présentera pour une évaluation clinique et un dépistage.

Le TAP ne doit être utilisé qu’en dernier recours pour les HARSAH et auprès des partenaires enceintes. .

Des recommandations pour l’utilisation du TAP à l’intention du MSSS et du collège des médecins du Québec (CMQ) ont été élaborées :

Le TAP peut être utilisé pour les infections à Chlamydia trachomatis (excluant le LGV et les infections rectales) car le traitement est oral et à dose unique. Il peut également être utilisé pour les infections à Neisseria gonorrhoeae lorsque toutes les conditions suivantes sont réunies :

  • le traitement de premier choix est oral et à dose unique, le partenaire n’a pas eu d’exposition pharyngée,
  • celui-ci n’a pas d’allergies connues à la pénicilline ou aux céphalosporines,
  • des précautions ont été prises concernant la résistance aux antibiotiques.

Des travaux sont en cours au MSSS, à l’ordre des infirmières et infirmiers du Québec et au CMQ pour ajuster les outils actuellement utilisés lors de l’IPPAP, les règles de tenue de dossier ainsi que le protocole sur le traitement des ITSS par les infirmières. Il est recommandé d’attendre la fin de ces travaux et les balises et outils qui en émaneront avant d’implanter le TAP.

‘Le TAP est un nouvel outil qui s’ajoute à ceux dont on dispose déjà. S’il peut être très utile dans certains cas spécifiques, il faut aussi comprendre que le TAP n’est pas la panacée’.   Raymond Parent, chef d’unité scientifique sur les ITSS, INSPQ

 

Rédigé par
Anne Bruneau
Publication date: 12 avril 2018