Santé et vulnérabilités : l’INSPQ à l’heure des Fiertés

La période estivale est une occasion annuelle pour de nombreuses personnes issues des communautés lesbiennes, gaies, bisexuelles, trans*, intersexes, bi-spirituelles ou alliées de se rassembler et de rappeler à la société québécoise, canadienne et internationale que leurs luttes sont encore nombreuses. Militantes ou festives, les activités sont autant d’événements qui rappellent que les droits humains ne sont pas universellement innés et que des enjeux de vulnérabilité persistent pour les minorités, particulièrement en santé.

Comme nous le rappelle l'actualité, des obstacles persistent. En effet, les crimes homophobes, transphobes ou lesphobes sont encore nombreux et la peur de vivre des violences fait encore partie du quotidien de nombreuses personnes issues des communautés minoritaires. De plus, la criminalisation de la non-divulgation du statut sérologique pèse encore trop lourd sur les épaules des personnes vivant avec le VIH.


Des avancées du côté du VIH

D'un côté plus positif, il est encourageant de constater que des avancées majeures font maintenant consensus, notamment concernant le VIH. Il est maintenant établi que :

  • la suppression de la charge virale d’une personne qui vit avec le VIH prévient la transmission sexuelle à des partenaires séronégatifs;
  • l’accès à un traitement antirétroviral efficace et durable permet d’avoir une espérance de vie équivalente à la population générale;
  • les traitements prophylactiques en pré-exposition préviennent efficacement une infection au VIH.

Combinées à des initiatives de riposte globale à l’épidémie du VIH, telles les Villes sans sida, le Fonds Mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme ou les actions au quotidien des communautés et des professionnels qui les soutiennent, il devient possible maintenant de rêver à un monde sans sida. Plus près de nous, 2017 montrait déjà des baisses significatives (diminution de 35% à Montréal, par exemple) des nouveaux diagnostics dans les communautés des hommes qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes.


De la surveillance à la formation

Depuis 1998, l'INSPQ collabore activement avec les directions régionales de santé publique, le ministère de la Santé et des Services sociaux et de nombreux professionnels de la santé ou psychosociaux pour favoriser, entre autres, l’implantation des pratiques et des outils les plus efficaces dans la prévention et le contrôle des infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS). En plus de la production annuelle des portraits des ITSS ou du programme de surveillance du VIH, l’INSPQ offre un programme de formation national aux différents professionnels qui pratiquent notamment auprès des communautés LGBTQIA2+, afin de les soutenir face aux enjeux de santé auxquels ils font face. De plus, une journée de formation se tiendra le 27 novembre 2019, dans le cadre des Journées annuelles de santé publique, et intitulée : Comprendre la diversité sexuelle et de genre pour mieux intervenir.

Enfin, depuis presque une décennie et grâce au soutien financier du Bureau de lutte à l’homophobie du ministère de la Justice, une équipe de formateurs de l’INSPQ sensibilise les professionnels du réseau à la diversité des sexes, genres et orientations sexuelles, mais également à développer une approche inclusive et exempte de stigmatisation dans leurs services de première ligne.

L’INSPQ joint sa voix à toutes les personnes qui soutiennent les communautés de la diversité sexuelle et de la pluralité des genres au Québec. 

Bel été, bonnes fiertés.

26 août 2019