La survie au cancer pour les nouveaux cas déclarés au Québec en 1992

L’objectif principal de la présente étude est de décrire la qualité des données utilisées au Québec pour le calcul de la durée de survie notamment les données de l’incidence, de la mortalité, les raccordements des fichiers nécessaires pour établir le statut vital de la personne et de montrer comment la qualité des données pourrait influencer les résultats sur l’indicateur de survie au Québec. Par ailleurs, cette étude s’inscrit dans le cadre d’une initiative nationale canadienne ayant pour objectif de calculer la probabilité de survie à cinq ans pour les principaux sièges de cancer. Un protocole national canadien sur la survie au cancer a été produit conjointement par le groupe d’analyse de la survie au cancer au Canada et par Statistique Canada. Le protocole utilisé pour la présente étude s’en inspire grandement afin de faciliter la comparaison.

L’indicateur de survie est basé principalement sur le statut vital des personnes dont le cas a été déclaré. Or, le statut vital n’est pas déclaré de façon systématique dans le fichier des tumeurs. Pour le déterminer, il faut apparier le fichier des tumeurs avec le fichier des décès. Malheureusement, l’utilisation du fichier des décès n’est pas suffisante. Un raccordement supplémentaire avec le fichier administratif des personnes assurées à la RAMQ permet de constater qu’il y a environ 4 % des nouveaux cas à l’étude qui sont décédés dans les cinq années suivant le diagnostic, et qui ne sont pas enregistrés dans le fichier des décès dont 2 % sont enregistrés uniquement dans le FIPA et 2 % sont enregistrés dans les FIPA et FTQ. En tenant compte des décès qui proviennent uniquement du FDQ, ces cas non enregistrés seront considérés vivants, et par conséquent la survie sera sur-estimée.

Nous avons aussi constaté que les critères d’appariement sont un facteur très important dans la détermination du statut vital des personnes dont le cas a été déclaré puisque le NAM n’est pas toujours inscrit dans le fichier des décès.

De façon générale, les probabilités de survie relative comparatives à cinq ans pour les principaux sièges de cancer au Québec sont comparables à celles des autres provinces même si la durée de survie au Québec est probablement sous-estimée à cause de deux problèmes principaux. D’une part, le nombre de nouveaux cas de cancer est sous-déclaré dans le Fichier des tumeurs car seuls les cas hospitalisés ou traités en chirurgie d’un jour sont recensés. Les cas diagnostiqués et traités entièrement sur une base externe sont absents ou déclarés à un stade plus avancé de la maladie qui nécessite une hospitalisation. D’autre part, la date de diagnostic au fichier des tumeurs est identifiée par la date de sortie de la première hospitalisation avec le diagnostic de cancer. Ces deux problèmes rendent plus complexe la comparaison de la survie au Québec et dans les autres territoires du Canada.

Le problème de sous-déclaration et de sous-estimation de la durée de survie pourrait être grandement corrigé si le fichier des tumeurs avait accès aux rapports des laboratoires qui effectuent les analyses de prélèvements et confirment la pathologie ainsi que le diagnostic. En plus de recenser tous les cas de tumeurs, le diagnostic et la véritable date du diagnostic seraient précisés.

Aussi, la connaissance de l’ampleur de la sous-déclaration et les caractéristiques des personnes non déclarées au FTQ ainsi que la connaissance de leur probabilité de survie pourraient aider à corriger et à améliorer l’estimation de la survie au cancer au  Québec. Les résultats obtenus laissent croire que l’hospitalisation dépend de la morbidité, la gravité et la durée de survie du cancer et de l’âge de la personne atteinte. Alors, les cas non hospitalisés et par conséquent non déclarés au FTQ sont probablement des personnes qui sont relativement jeunes et atteintes d’un cancer dont la durée de survie est relativement longue.

Auteur(-trice)s
ISBN (imprimé)
2-550-39761-4
Notice Santécom
Date de publication