Les risques à la santé associés à la présence de moisissures en milieu intérieur - Document synthèse

Ce document a été réalisé à la demande du ministère de la Santé et des Services sociaux afin de soutenir l'établissement d'une position québécoise de santé publique quant aux risques associés à la présence de moisissures dans les habitations et les édifices publics. Basé sur une revue de la littérature scientifique et sur l'opinion d'organismes mondialement reconnus, le rapport scientifique résume les connaissances actuelles sur le sujet en abordant la biologie des moisissures, leurs effets sur la santé humaine, la démarche d'investigation des cas de contamination, de même que les mesures préventives et correctives à apporter.

La présence de moisissures en milieu intérieur est devenue un sujet de préoccupation tant pour les professionnels de la santé que pour la population en général. En effet, au cours des dernières années, de plus en plus d’études effectuées en Amérique du Nord et en Europe ont fait ressortir un lien possible entre la présence de moisissures en milieu intérieur et diverses atteintes à la santé.

À la lumière des données recueillies par le présent groupe de travail, il y a lieu, dans une perspective de santé publique, de se préoccuper des problèmes de prolifération de moisissures en milieu intérieur tout comme des conditions favorisant leur croissance. Par conséquent, le Groupe de travail sur les moisissures de l’Institut national de santé publique du Québec est d’avis :

  • qu’un milieu intérieur contaminé par les moisissures constitue un risque pour la santé des occupants qui y sont exposés, particulièrement pour les personnes à risque;
  • que la fréquence et la sévérité des atteintes associées à ce risque varient selon le type de problème de santé :
    • le risque d’irritation et de symptômes respiratoires non spécifiques, qui sont généralement de peu à modérement sévères, est celui qui touche le plus fréquemment la population exposée;
    • le risque de réactions allergiques et asthmatiques, problèmes de santé pouvant être occasionnellement sévères, ne touchent que les sujets prédisposés à l’atopie;
    • les réactions d’hypersensibilité, qui sont souvent sévères, sont pour l’instant peu souvent rapportées en milieu résidentiel et en milieu de travail non industriel.
  • qu’en milieu hospitalier, le risque à la santé est accru étant donné la présence d’une population à haut risque d’infection opportuniste. Il s’agit d’infections rares mais souvent fatales. Dans ces circonstances, l’urgence de l’intervention doit tenir compte du type de patients, des secteurs de soins et de l’existence de procédures à risque (particulièrement les procédures invasives);
  • que toute contamination fongique en surface ou derrière les matériaux dans un environnement intérieur de même que toute condition la favorisant (ex. : infiltrations d’eau, présence d’eau stagnante, condensation sur les structures, inondation) sont des situations inacceptables du point de vue de la santé publique qui doivent être par conséquent corrigées.
Auteur(-trice)s
Marie-Alix D'Halewyn
Institut national de santé publique du Québec
Jean-Marc Leclerc
M. Sc., conseiller scientifique, Institut national de santé publique du Québec
Norman King
M. Sc., Direction de santé publique de Montréal
Marcel Bélanger
Direction de santé publique de Lanaudière
Michel Legris
M. Sc. , Hygiéniste du travail, Direction de santé publique de la Capitale-Nationale
Yves Frenette
CLSC Lac Saint-Louis
Type de publication
ISBN (imprimé)
2-550-40066-6
Notice Santécom
Date de publication