La mortalité au Québec : une comparaison internationale

Le Québec montre depuis le début des années 80 un important recul de la mortalité. L'espérance de vie s'est accrue de plus de trois ans chez les hommes et de deux ans chez les femmes. De plus, la mortalité infantile a diminué de façon importante. Ces gains sont le résultat d'une chute spectaculaire de la mortalité liée aux maladies de l'appareil circulatoire et aux traumatismes non intentionnels. Cependant, certaines causes de décès ont enregistré une progression inquiétante, comme le cancer du poumon et les maladies de l'appareil respiratoire chez les femmes ainsi que le suicide chez les hommes. Ainsi, le tabagisme des dernières décennies a actuellement des répercussions importantes sur la mortalité des femmes.

Parmi les 21 pays retenus, toutes causes de décès confondues, le Québec se classe pour les deux sexes au milieu du classement. Le rang qu'occupe le Québec varie cependant selon la cause de décès. La comparaison est avantageuse pour les maladies de l'appareil circulatoire, tant chez les hommes que chez les femmes, et pour les traumatismes non intentionnels chez les hommes. Cependant, pour les tumeurs malignes en général et pour les principaux cancers, les hommes et les femmes du Québec se retrouvent au bas du classement avec des taux parmi les plus élevés. Le Québec se positionne également très désavantageusement pour le suicide.

L'espérance de vie des Québécois s'est accrue au même rythme que l'espérance de vie moyenne des hommes des 21 pays. Par contre, les Québécoises ont bénéficié d'une augmentation moins forte que celle de l'ensemble des pays. Si le taux québécois de mortalité infantile a chuté de 37 %, la baisse a été encore plus spectaculaire pour le taux moyen des 21 pays, qui a plongé de près de 50 %. En général, les progrès ont été plus importants au Québec qu'ailleurs pour les maladies de l'appareil circulatoire et moins importants pour les tumeurs malignes et les maladies de l'appareil respiratoire.

Pour que le Québec se classe parmi les trois pays ayant les niveaux les plus bas de mortalité, ses taux devraient diminuer de plus de 30 %, tant chez les hommes que chez les femmes, pour le cancer du côlon et du rectum, le cancer du poumon, les cardiopathies ischémiques et les maladies de l'appareil respiratoire et spécifiquement chez les hommes, pour le suicide.

Le classement des différents pays fluctue en fonction de la cause. Si chez les hommes le Japon bénéficie de l'espérance de vie à la naissance la plus longue, c'est la Suisse qui affiche le plus souvent, d'une cause à l'autre, une position favorable au classement. Chez les femmes, les Japonaises se démarquent nettement pour l'espérance de vie à la naissance, devançant par près de deux ans les Françaises, au 2e rang. Ce sont cependant ces dernières, avec les Espagnoles et les Suissesses, qui se classent au haut du classement pour le plus grand nombre de causes de décès.

Les comparaisons de la mortalité entre le Québec et le reste du Canada montrent en général une situation plus avantageuse pour cette dernière région. Les disparités sont plus importantes chez les hommes que chez les femmes. Les causes où la surmortalité du Québec par rapport au reste du Canada est la plus importante sont, tant chez les hommes que chez les femmes, le suicide, le cancer du poumon, le cancer du côlon et du rectum et la bronchite, asthme et emphysème. Pour deux causes, pneumonie et grippe et maladies vasculaires cérébrales, la mortalité des hommes et des femmes du Québec est plus faible que celle des autres canadiens et canadiennes.

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ISBN (imprimé)
2-550-40884-5
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