GMF sous les projecteurs - Des économies réalisées grâce aux GMF : oui, mais…

Les GMF ont permis de réduire certains coûts liés à l'utilisation des services chez la clientèle inscrite vulnérable2 sur cinq ans. C'est ce que nous révèle l'étude réalisée par Erin Strumpf, professeure à l'Université McGill, en collaboration avec l'ESPSS. Cette étude comprend 79 GMF, de première génération, qui ont vu le jour entre le 1er novembre 2002 et le 31 janvier 2005.

Alors que les coûts totaux (figure 1) augmentent dans les cohortes de patients suivis en GMF et en non GMF, l'augmentation est cependant moins forte pour les patients suivis en GMF. Ces économies relatives sont attribuables à une diminution de 1 % des coûts en GMF par rapport aux non GMF en lien avec les visites ambulatoires auprès de médecins spécialistes, et de 2 % en lien avec les visites auprès des médecins de famille. On observe toutefois aucune réduction de coûts liés aux hospitalisations et aux visites à l'urgence pour les patients inscrits vulnérables au sein des 79 GMF à l'étude.

Les grandes lignes de l'étude

L'équipe de recherche a construit une banque de données longitudinales médico-administratives (RAMQ et MSSS) de tous les patients vulnérables, de la province de Québec, inscrits vulnérables entre 2002 et 2005 auprès d'un omnipraticien pratiquant en GMF (n=122 677) ou non (n=674 571). La banque de données permet de suivre les individus, leur état de santé et leur utilisation des services de santé deux ans avant leur inscription comme patient vulnérable et cinq ans après.

Économies brutes vs économies nettes

L'équipe de recherche estime que les GMF ont permis d'économiser, en termes d'utilisation des services, 79 $ par patient vulnérable sur cinq ans. Ces gains, calculés en dollars constants de 2002, doivent toutefois être contrastés avec les coûts d'implantation et de maintien des GMF pour le MSSS, également calculés en dollars constants de 2002. Ces coûts, incluant notamment les frais d'installation et les équipements, le salaire des infirmières et les forfaits versés aux médecins, sont estimés 76 $ 3 par patient vulnérable sur cinq ans. Les économies nettes par patient vulnérable sont donc de 3 $ sur les cinq années de suivis postimplantation.

Conclusion

Les GMF de première génération ont eu un impact significatif sur les coûts liés à l'utilisation des services dans le système de santé sur les cinq années de suivis postimplantation. Néanmoins, lorsque contrastées aux coûts d'implantation et de maintien de la réforme, les économies nettes ne sont pas substantielles.

Type de publication
ISBN (électronique)
978-2-550-69136-5
ISBN (imprimé)
978-2-550-69135-8
Notice Santécom
Date de publication