Évaluation des scores de qualité des images de référence des unités certifiées dans le cadre du Programme québécois de dépistage du cancer du sein

L'objectif du présent rapport est de comparer les scores de qualité des images radiographiques de fantôme obtenus avec les différentes technologies en utilisant la mammographie sur film-écran comme étalon. Le but de l'exercice est de déterminer si cet indicateur de qualité révèle des tendances ou des différences significatives entre le film-écran et les différentes technologies numériques de types CR et DR. Une analyse plus détaillée des résultats par fabricant de CR est également effectuée.

Dans le cadre du Programme québécois de dépistage du cancer du sein (PQDCS), l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) s'est vu confier le mandat de certifier les équipements de mammographie. C'est son Laboratoire de santé publique du Québec (LSPQ) qui réalise les travaux requis à cette fin. La certification est un élément normatif, soit le résultat positif de la rencontre des diverses exigences du contrôle de qualité des installations de mammographie au Québec.

Parmi les critères de performance que les unités de mammographie doivent atteindre, on retrouve la qualité d'une image de référence telle que mesurée par la radiographie d'un mannequin RMI-156, aussi appelé fantôme. Il est employé aux fins de contrôle de la qualité par la grande majorité des physiciens du Canada et son utilisation est largement répandue aux États-Unis. Il est fait d'acrylique et contient une couche de cire dans laquelle 16 groupes d'objets sont insérés, simulant des fibres, des microcalcifications et des masses dont la visibilité, à la radiographie, varie de faible à évidente. Lorsqu'un centre de radiologie remet au LSPQ une copie du rapport d'évaluation d'une unité de mammographie, il inclut aussi l'image radiographique du fantôme obtenue par le physicien lors de son évaluation.

Ainsi de 2007 à 2013, les physiciens du LSPQ ont examiné 1165 images radiographiques de fantôme et ont attribué un score résultant de la visualisation des différents groupes d'objets. Une moyenne a été calculée pour le détecteur classique, dit film-écran, puis pour les technologies numériques en distinguant les détecteurs directs (DR) des détecteurs par plaques photo-stimulables (CR) de 3 fabricants différents, soit Fuji, Kodak et AGFA. Les constats suivants en découlent :

1)  Le passage à la technologie numérique s'est fait dans les dernières années et l'étude actuelle montre que ces technologies ne sont pas toutes équivalentes sur la base de l'analyse des images de fantôme. Par ailleurs, dans les unités certifiées, les scores de qualité minimaux exigés pour la certification étaient tous atteints.

2)  L'analyse des scores de qualité des images radiographiques des fantômes démontre une supériorité statistiquement significative des CR Fuji et des DR par rapport aux films-écran et une diminution des scores avec les CR Kodak. Les CR AGFA n'ont pas montré de différence statistiquement significative des scores par rapport aux films-écran.

3) En appliquant ces constats sur les équipements certifiés au 31 mars 2013, on réalise que 104 équipements (soit 32 DR et 72 CR Fuji) ont amélioré leurs scores de qualité de l'image de fantôme en passant à la technologie numérique, et que 26 autres équipements (les CR AGFA) n'ont pas produit de différence statistiquement significative par rapport aux films-écran. Finalement, seul un petit groupe de 5 équipements (les CR Kodak) fait l'objet d'un recul significatif des scores de qualité de l'image de fantôme.

Type de publication
ISBN (électronique)
978-2-550-69799-2
Notice Santécom
Date de publication