Mesures de contrôle environnementales visant à prévenir la transmission de Mycobacterium tuberculosis en milieu intérieur au Nunavik

Au cours des dernières années, certaines communautés du Nunavik ont fait face à une recrudescence d'éclosions de tuberculose. Dans ce contexte, la Direction régionale de santé publique (DRSP) du Nunavik a donné le mandat à l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) d'élaborer un avis portant spécifiquement sur les mesures de contrôle environnementales pouvant être mises à profit dans les habitations ou autres lieux de rassemblement concernés.

Ce rapport présente une revue de la littérature scientifique et technique portant sur les équipements d'épuration d'air pouvant être utilisés pour limiter la dispersion des micro-organismes infectieux potentiellement présents dans l'air intérieur d'habitations en milieu nordique.

Les recommandations proposées visent à orienter les professionnels de la santé concernés dans le choix de mesures de contrôle environnementales compatibles en appui aux mesures de base déjà recommandées ou déjà mises en œuvre par les autorités sanitaires du Nunavik. Elles prennent en compte le comportement, les activités des occupants, le type de bâtiment ainsi qu'avec le contexte climatique du Nunavik. De plus, les coûts et les modalités d'installation, d'utilisation et d'entretien devaient être acceptables tant pour les propriétaires que pour les usagers des milieux concernés.

Messages clés

Les gouttelettes infectieuses peuvent persister pour une période relativement longue dans l'air intérieur lorsque toussent les individus atteints de tuberculose. C'est pourquoi la mise en place d'une stratégie de contrôle de la qualité de l'air intérieur peut s'avérer un moyen efficace pour limiter la propagation de ce type d'infection.

L'utilisation d'appareils de ventilation centralisés est largement recommandée dans certains milieux, dont les hôpitaux, par les organismes sanitaires consultés. Les appareils de filtration HEPA (High Efficiency Particulate Air filters), fixes ou portables, pourraient également réduire les risques de transmission d'agents infectieux aéroportés lorsqu'utilisés dans des conditions optimisées. Il faut également considérer que plusieurs appareils pourraient être requis dans une même habitation pour atteindre cet objectif.

Certains critères de performance spécifiques doivent être considérés lors de l'achat d'un tel appareil destiné au contrôle de la tuberculose. L'ajout d'un préfiltre au charbon est également souhaitable, compte tenu de son efficacité à réduire la charge de contaminants gazeux de l'air intérieur.

Une étude exploratoire, effectuée au sein des communautés nordiques, serait pertinente afin de générer des données probantes spécifiques à la problématique puisque cet avis s'appuie sur un nombre limité de données, essentiellement issues d'études en laboratoires et en milieux hospitaliers.

Il demeure nécessaire d'intégrer ces éventuelles mesures dans une démarche de gestion du risque intégrée, incluant des mesures administratives, environnementales et individuelles, et ce, afin de limiter ou de prévenir la transmission de la maladie.

Auteur(-trice)s
Patrick Poulin
Ph. D., conseiller scientifique spécialisé, Direction de la santé environnementale et de la toxicologie, Institut national de santé publique du Québec
Marie-Hélène Bourgault
M. Sc., conseillère scientifique, Institut national de santé publique du Québec
Jean-Marc Leclerc
M. Sc., conseiller scientifique, Institut national de santé publique du Québec
Pierre Chevalier
Ph. D., conseiller scientifique, Institut national de santé publique du Québec
Type de publication
ISBN (électronique)
978-2-550-72416-2
Notice Santécom
Date de publication