Surveillance de la maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) : prévalence, incidence et mortalité au Québec de 2001 à 2011

La maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) regroupe la bronchite chronique et l’emphysème. Ce trouble respiratoire, causé en grande partie par le tabagisme, est caractérisé par une obstruction progressive et partiellement réversible des voies respiratoires, de l’hyperinflation pulmonaire, des manifestations systémiques et des exacerbations dont la fréquence et la gravité vont en augmentant. La surveillance de la MPOC constitue une priorité de la santé publique, car elle figure parmi les maladies respiratoires les plus prévalentes et elle est associée à une morbidité et une mortalité importantes. 

Des efforts importants ont été déployés par la communauté scientifique internationale afin de mesurer la prévalence de la MPOC dans plusieurs pays. Ainsi, l’étude Burden of Obstructive Lung Disease (BOLD) a, pour la première fois, estimé la prévalence de la MPOC dans 12 pays, dont le Canada. Elle a permis de rapporter une prévalence de la MPOC de 10,1 % à partir de données auto-rapportées et mesurées par des tests de fonction pulmonaire. Cette étude d’envergure a également mis en lumière le problème de variations importantes entre les prévalences auto-rapportées qui sont souvent sous-estimées, et les prévalences mesurées.

En parallèle, l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) a développé le Système Intégré de Surveillance des Maladies Chroniques du Québec (SISMACQ), un système innovateur qui repose sur le jumelage de fichiers médico-administratifs et qui permet la surveillance de plusieurs maladies chroniques dont la MPOC. L’objectif de cette étude est d’effectuer un portrait de la situation de la MPOC au Québec et d’évaluer les tendances temporelles et régionales d’incidence, de prévalence et de mortalité toutes causes par sexe et par groupe d’âge.

Principaux constats

  • En 2011-2012, 9,6 % de la population québécoise de 35 ans et plus était atteinte d’une MPOC, ce qui représente plus de 444 000 personnes. Chez les 65 ans et plus, 20 % des individus étaient atteints. 
  • Plus de 30 000 nouveaux cas de MPOC sont diagnostiqués au Québec chaque année. 
  • Les taux d’incidence et de mortalité toutes causes ont diminué alors que la prévalence s’est stabilisée au cours de la période à l’étude.

Conclusion

Ces estimations québécoises de la prévalence, de l’incidence et de la mortalité dans la MPOC ont permis de dresser un premier portrait de cette maladie et d’observer que son fardeau a augmenté dans la dernière décennie, notamment chez les femmes. La santé publique ainsi que le système de santé devraient continuer à dédier des efforts à la cessation tabagique, au dépistage précoce et à la gestion des stades légers de la maladie. Effectivement, il est possible d’améliorer la santé et les habitudes de vie de la population à risque et de minimiser les conséquences que pourrait engendrer l’augmentation du fardeau de la MPOC.

Auteur(-trice)s
Louis Rochette
Institut national de santé publique du Québec
Type de publication
ISBN (électronique)
978-2-550-77833-2
ISSN (électronique)
1922-1762
Notice Santécom
Date de publication