Profil d’utilisation de l’électroconvulsivothérapie chez l’adulte au Québec : mise à jour 2020

L’électroconvulsivothérapie (ECT) est une intervention médicale utilisée pour certains troubles mentaux sévères qui résistent aux traitements par médicaments tels que la dépression majeure, la schizophrénie, la manie et plus rarement pour quelques conditions médicales graves.

Cette étude portant sur le suivi de l’ECT dresse un portrait détaillé de l’utilisation de cette thérapie au Québec sur une période de vingt ans, soit de 1998 à 2018 :

  • En moyenne, sur 900 000 personnes traitées pour troubles mentaux chaque année au Québec, 827 (0,09 %) d’entre elles ont reçu de l’ECT;
  • L’ECT a été plus fréquemment administrée chez :
    • les femmes et les personnes âgées de plus de 65 ans, reflétant l’incidence relative plus élevée de la dépression majeure et la complexité de la situation clinique pour ces populations spécifiques;
    • les personnes souffrant de troubles affectifs, tels que la dépression majeure;
  • L’examen des comorbidités présentes dans les trois années précédant ou lors de la première séance d’ECT révèle que les personnes recevant cette thérapie souffrent de troubles affectifs (91 % des cas) et de troubles psychiatriques comorbides tels que la schizophrénie et les troubles psychotiques non induits par les substances, de troubles de la personnalité et de troubles d’abus de substances dans 40 %, 20 % et 19 % des cas respectivement. Ceci reflète la complexité et la gravité de la condition clinique des personnes traitées par ECT;
  • La prévalence de l’ECT a baissé de 30 % entre 2002 et 2013 puis est remontée globalement de 22 % jusqu’en 2017 sans atteindre les niveaux observés en début d’analyse. L’augmentation peut être constatée dans toutes les catégories d’âges, majoritairement chez les personnes âgées de plus de 65 ans;
  • La différence d’utilisation de l’ECT entre les sexes s’est amoindrie au cours du temps;
  • L’administration de l’ECT en phase aiguë a relativement diminué durant la période étudiée, contrairement à l’ECT d’entretien qui a légèrement augmenté;
  • L’ECT est administrée dans toutes les régions du Québec mais les variations de l’utilisation de l’ECT persistent entre les régions.

En résumé au Québec, l’ECT est encore un traitement d’exception dont la prévalence est comparable aux autres pays industrialisés. Son profil d’utilisation, concernant le genre, les modes d’administration et les catégories de diagnostics et d’âge est similaire à celui rapporté dans la littérature scientifique et dans les lignes directrices internationales.

Chiffres clés de l’année 2017-2018

  • Au Québec, 1 000 personnes ont reçu de l’ECT soit 14,9 personnes/100 000 habitants.
  • Sur 10 personnes recevant l’ECT, environ 9 souffrent de troubles affectifs.
  • Un traitement aigu et d’entretien comprend en moyenne 8,1 et 3,6 séances d’ECT, respectivement.

Comorbidités chez les Québécois ayant reçu l’électroconvulsivothérapie de 1998-1999 à 2017-2018

Sur dix personnes de l’électroconvulsivothérapie (ECT), huit ont reçu deux à six diagnostics de troubles graves de la santé mentale dans les trois années précédant leur première séance.

Voici les 6 types de diagnostics principalement mentionnés :

  • Troubles affectifs;
  • Troubles anxieux;
  • Schizophrénie;
  • Troubles psychotiques non induits;
  • Trouble de la personnalité limite;
  • Abus de substances;
  • Autres.

Notez que les diagnostics n’étaient pas mentionnés pour 3 % des personnes ayant reçu l’ECT.

Profil d’utilisation de l’électroconvulsivothérapie chez l’adulte  au Québec : mise à jour 2020
Type de publication
ISBN (électronique)
978-2-550-88565-8
ISSN (électronique)
1922-1762
Notice Santécom
Date de publication