Pertinence d’une dose de vaccin à ARN messager contre la COVID-19 chez les personnes ayant reçu un vaccin à vecteur viral pour la série primaire

L’objectif de cet avis est de décrire les données concernant l’efficacité des vaccins à vecteur viral (AstraZeneca/Covishield – Vaxzevria ou Johnson & Johnson) et à ARN messager (Pfizer – Comirnaty et Moderna – Spikevax) contre le variant delta du SRAS-CoV-2 et d’évaluer la pertinence d’offrir une dose de vaccin à ARN messager aux personnes ayant reçu uniquement des vaccins à vecteur viral contre la COVID-19.

  • Les données disponibles font état d’une efficacité vaccinale moins élevée des vaccins à vecteur viral pour contrer l’infection au variant delta du SRAS-CoV-2 de même que la COVID-19 symptomatique par rapport aux vaccins à ARN messager. Dans la majorité des études cependant, l’efficacité du vaccin AstraZeneca/Covishield à prévenir une maladie grave est comparable ou seulement légèrement inférieure à celle des vaccins à ARN messager.
  • Plusieurs études ont comparé la réponse immunitaire aux vaccins à vecteur viral et à une combinaison d’un vaccin à vecteur viral suivi d’un vaccin à ARN messager, aussi appelée « calendrier mixte » ou « vaccination hétérologue ». L’ensemble des données disponibles indiquent une réponse supérieure lorsque le vaccin à vecteur viral est suivi d’un vaccin à ARN messager.
  • Puisqu’une série complète des vaccins à vecteur viral AstraZeneca/Covishield ou Johnson & Johnson offre une très bonne protection contre les complications graves de la COVID-19, il apparaît souhaitable que l’ensemble des personnes ayant reçu une telle série primaire soient considérées adéquatement protégées.
  • Le CIQ recommande que les personnes ayant reçu une série primaire des vaccins à vecteur viral AstraZeneca/Covishield ou Johnson & Johnson puissent se voir offrir une dose de rappel de vaccin à ARN messager 6 mois ou plus après la dernière dose reçue puisque l’efficacité des vaccins à vecteur viral contre les formes moins sévères de COVID-19 demeure moins élevée que celle des vaccins à ARNm et certaines études suggèrent une érosion de la protection avec le temps.
  • Les recommandations émises dans ce présent avis seront mises à jour au besoin en fonction des données scientifiques qui deviendront disponibles et de la situation épidémiologique au Québec.