Profil toxicologique du 2,4-D et risques à la santé associés à l'utilisation de l'herbicide en milieu urbain

Le Code de gestion des pesticides interdit actuellement l'utilisation du 2,4-D ainsi que certains autres pesticides sur les surfaces gazonnées des espaces verts publics, parapublics et municipaux et il est prévu que la même interdiction s'applique pour les surfaces gazonnés des espaces verts privés et commerciaux dès le mois d’avril 2006. Or, l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA) a évalué cet herbicide en 2005 et considère qu’il ne présente pas de danger pour la santé humaine lorsqu’il est utilisé sur les gazons et ce, même si plusieurs incertitudes persistent encore sur l’innocuité de ce produit. Considérant les résultats de cette nouvelle évaluation, le ministère de la santé et des services sociaux du Québec (MSSS) a demandé au Groupe scientifique sur les pesticides de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) de produire un avis sur la toxicité du 2,4-D et sur ses impacts potentiels sur la santé dans le contexte de son utilisation en milieu urbain.

Après avoir fait un rappel de la position exprimée par le Groupe scientifique sur les pesticides de l’INSPQ dans un mémoire adressé au Groupe de réflexion sur les pesticides en milieu urbain en 2001, le document fait état des connaissances actuelles sur la toxicité aiguë et chronique du 2,4-D. À la lumière du profil toxicologique tracé à partir des données les plus récentes concernant ce produit, et parfois la classe chimique des herbicides phénoxys, une nouvelle appréciation de la problématique de l’utilisation des pesticides en milieu urbain sera présentée.

Les données de toxicité aiguë disponibles indiquent que le 2,4-D est faiblement à légèrement toxique  pour les voies d’exposition orale, cutanée ou par inhalation. Lorsque les règles d’utilisation sont respectées, il devrait y avoir peu de risque d’intoxication aiguë à cet herbicide. Or, il apparaît important que ces règles soient connues de la population qui utilise souvent les pesticides sans se soucier de leur exposition. Même quand ce sont des professionnels qui effectuent les tâches de contrôle antiparasitaire, il n’est pas rare de voir de jeunes enfants jouer sur les terrains peu de temps après l’application des produits. 

 

Auteur(-trice)s
Onil Samuel
B. Sc., expert et conseiller scientifique, Institut national de santé publique du Québec
Louis St-Laurent
M. Sc., conseiller scientifique, Institut national de santé publique du Québec
Type de publication
ISBN (électronique)
2-550-47745-6
ISBN (imprimé)
2-550-47744-8
Notice Santécom
Date de publication