Enquête de santé auprès des Inuits du Nunavik 2004 : blessures et sécurité dans les transports

Les Autochtones affichent en général des taux plus élevés de décès et d’hospitalisation à la suite d’un traumatisme que le reste de la population. Pour les périodes de 1991 à 1993 et de 1997 à 1998, les résidents du Nunavik se distinguaient de l’ensemble des Québécois par un taux de décès et d’années potentielles de vie perdue beaucoup plus élevé à la suite d’un traumatisme (intentionnel ou non). Les Inuits du Nunavik ont aussi des taux d’hospitalisation plus élevés à la suite de traumatismes que l’ensemble des autres Québécois; les chutes, les accidents automobiles hors route, les tentatives de meurtre et les tentatives de suicide en sont les causes les plus fréquentes. Ce résumé présente les résultats de l’Enquête de santé auprès des Inuits du Nunavik pour les blessures et la sécurité dans les transports. Les résultats recueillis permettent d’établir la prévalence des blessures chez les membres des ménages du Nunavik, telle que rapportée lors de l’enquête de 2004.

Les blessures rapportées par les répondants devaient être survenues au cours des 12 derniers mois et avoir été suffisamment graves pour limiter les activités normales de la personne. Les blessures rapportées dans cette enquête sont relativement rares; celles ayant limité les activités normales de la personne n’ont touché que quatre résidents de la région sur cent (tous âges confondus) (3,8 %). Les hommes sont plus souvent blessés que les femmes et les jeunes sont aussi plus susceptibles de subir des blessures. La prévalence des blessures rapportées n’a pas varié entre 1992 et 2004; elle est par ailleurs beaucoup plus faible que celle observée chez les autres populations autochtones canadiennes, ce qui laisse croire que la prévalence des blessures au Nunavik a pu être sous-estimée.

Les accidents reliés aux transports, incluant ceux associés à la motoneige ou au VTT, constituent la principale cause des blessures rapportées par les répondants. En ce qui concerne la sécurité dans les transports, le quart des motoneigistes affirment circuler parfois ou souvent seul à l’extérieur du village, et les trois quarts des utilisateurs d’embarcations motorisées portent rarement ou jamais un vêtement de flottaison; cette dernière pratique étant plus courante chez les femmes et les résidents de la baie d’Hudson.

La conduite d’un véhicule automobile sous l’influence de l’alcool ou d’autres drogues multiplie le risque d’accident et demeure un comportement fréquent, rapporté au moins une fois dans les douze mois précédant l’enquête par près de quatre conducteurs sur dix. Cette proportion est d’un tiers pour les conducteurs de motoneiges et de VTT, les véhicules les plus utilisés au Nunavik. Les hommes, les jeunes et les personnes qui consomment d’importantes quantités d’alcool en une même occasion (six consommations ou plus) sont plus à risque d’être blessés dans un accident. Les résultats de l’enquête permettent ainsi d’identifier certains groupes à risque qui devraient être ciblés par les activités de prévention.

Auteur(-trice)s
Louis Rochette
Institut national de santé publique du Québec
Type de publication
Notice Santécom
Date de publication