Avis de l'Institut national de santé publique du Québec : les vaccins contre le virus du papillome humain

En septembre 2007, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) du Québec annonçait l’implantation d’un programme de vaccination contre le virus du papillome humain (VPH) pour l’automne 2008.

Le Comité sur immunisation du Québec (CIQ) a déposé en octobre 2007 le rapport « Prévention par la vaccination des maladies attribuables aux virus du papillome humain au Québec ». Au moment de la rédaction du rapport, seul le vaccin Gardasil était homologué au Canada. Ce rapport ne faisait pas la comparaison directe entre les vaccins Gardasil et Cervarix.

Compte tenu de l’homologation probable du vaccin Cervarix, la Direction générale de la santé publique du MSSS a demandé le 19 décembre 2007 à l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) de produire un avis sur la question suivante : « Est-ce que les deux vaccins contre le VPH sont considérés équivalents pour l’atteinte du but énoncé pour le programme d’immunisation, soit de réduire l’incidence et la mortalité entraînées par le cancer du col utérin? ».

La comparaison adéquate entre le Gardasil et le Cervarix pose un problème inhabituel. Les deux vaccins cherchent à prévenir les infections par les génotypes 16 et 18 de VPH, qui sont les deux génotypes les plus souvent associés aux cancers ano-génitaux, dont le cancer du col utérin. Au niveau mondial, le génotype 16 serait associé à 55 % des cancers du col utérin, et le génotype 18 à 16 % de ces cancers2. Les proportions exactes pour le Québec ou le Canada n’ont pas été établies. Cependant, le Gardasil contient aussi les VPH 6 et 11, qui sont associés principalement à des maladies non cancéreuses, comme les condylomes ano-génitaux et la papillomatose respiratoire récidivante (PRR). Bien que moins prioritaires comme cibles d’intervention, ces maladies contribuent à alourdir le fardeau des maladies associées aux VPH.

Les deux vaccins ne peuvent donc pas être considérés comme équivalents.

La prévention des cancers étant une priorité de santé publique supérieure à la prévention des maladies non cancéreuse, les informations utiles à la prise de décision qui sont disponibles dans la littérature scientifique sont beaucoup plus nombreuses pour les cancers. Pour la même raison, la démarche de prise de décision pour les programmes de vaccination où l’on documente systématiquement les 13 composantes du modèle Erickson-De Wals3 n’a pas encore été menée pour les maladies non cancéreuses associées aux VPH. Ce n’est pas l’objet de cet avis de faire une telle analyse. Cependant, un très court regard sur le fardeau et la prévention des maladies reliées au VPH 6 et 11 est présenté dans la section 3 de cet avis.

Type de publication
ISBN (électronique)
978-2-550-53467-9
Notice Santécom
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