Pertinence et faisabilité d'un programme de dépistage du cancer colorectal au Québec

Les études comparatives randomisées ont démontré que le dépistage peut réduire la mortalité due au cancer colorectal. Toutefois, en raison des difficultés d'implantation observées dans différents pays, les bénéfices escomptés pourraient ne pas être obtenus. Le comité recommande donc que les conditions suivantes soient satisfaites préalablement à la mise en oeuvre d'un programme provincial :

  • Que l'accessibilité à des examens de coloscopie soit régie par la mise en place de normes cliniques, de qualité et de performance, qui seront appliquées à toutes les clientèles dans tous les services offrant cet examen au Québec.
  • Que les personnes à haut risque de cancer colorectal, principalement déterminées par une histoire familiale de cancer colorectal, en soient informées et qu'elles aient accès à un dépistage correspondant à leur risque spécifique.
  • Qu'un projet démontrant la faisabilité d'un programme destiné aux personnes à risque moyen soit réalisé avant la mise sur pied d'un programme à l'échelle provinciale.

L'efficacité du programme de dépistage du cancer colorectal des personnes à risque moyen doit répondre aux impératifs suivants :

  • La population cible doit être restreinte aux personnes âgées de 50 à 74 ans. Chaque personne doit être invitée sur une base individuelle et doit disposer d'informations, d'outils et éventuellement de soutien pour prendre une décision éclairée concernant sa volonté de participer ou non au dépistage.
  • Le programme de dépistage doit être intégré à une politique globale de lutte contre le cancer colorectal, qui inclurait un volet de prévention primaire pour faire la promotion de saines habitudes de vie associées à une réduction du risque de cancer colorectal.
  • Le dépistage doit être basé sur un test de recherche de sang occulte dans les selles (RSOS) tous les deux ans, suivi d'une coloscopie longue si le résultat est positif. Le choix entre le test au gaïac et le test immunochimique devra s'appuyer sur des résultats obtenus au cours du projet de démonstration.
  • Les tests de RSOS doivent être offerts sans être obligé de passer par un médecin de famille. Ils doivent être analysés par un laboratoire central qui respecte des critères élevés d'assurance de qualité.
  • Le programme de dépistage doit prévoir des mécanismes de surveillance et la mesure d'indicateurs de performance et de qualité. Il doit également démontrer l'absence d'effets négatifs significatifs sur les autres aspects de la lutte au cancer colorectal et sur les services cliniques (p. ex. la coloscopie).
ISBN (électronique)
978-2-550-54885-0
ISBN (imprimé)
978-2-550-54884-3
Notice Santécom
Date de publication