Rapport annuel de gestion 2008-2009

Les activités et services offerts par l'Institut sont nombreux et couvrent de vastes champs d'expertise. Voici quelques-unes des réalisations marquantes de l'année 2008-2009.

Listériose

Le Laboratoire de santé publique du Québec a participé activement aux investigations de santé publique associées aux éclosions de listériose qui ont touché le Québec, à la fin de l'été et à l'automne 2008. Les tests de laboratoire effectués avaient pour objectif d'établir un lien épidémiologique entre les bactéries isolées chez les personnes malades et celles isolées dans les aliments. Il a ainsi été possible d'identifier deux éclosions distinctes, dont l'une concernait la Listeria monocytogenes de pulsovar 93 associée à la consommation de fromage. Cette enquête a permis de dénombrer 38 cas de listériose dans huit régions sociosanitaire; 26 étaient des femmes parmi lesquelles 13 étaient enceintes. Au total, il y a eu trois décès périnataux et deux décès chez des personnes âgées. Il s'agit de la plus importante éclosion de listériose documentée au Québec. Quatre autres cas de listériose ont été liés à une éclosion distincte (pulsovar 136) associée à la contamination de produits composés de viandes provenant d'une usine de transformation alimentaire.

Infections transmissibles sexuellement et par le sang

La dernière année a vu les infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS) continuer leur progression parmi la population québécoise. Que ce soit les récentes épidémies de lymphogranulome vénérien et de syphilis infectieuse, l'augmentation de la transmission de la gonorrhée, la prévalence extrêmement élevée du virus de l'hépatite C (VHC) parmi les utilisateurs de drogue par injection ou encore la transmission du virus de l'immunodéficience humaine (VIH) parmi les groupes vulnérables de la population, la situation préoccupe et fera l'objet du prochain rapport du directeur national de santé publique. Depuis janvier 2009, l'Institut participe d'ailleurs activement au comité de projet qui se charge de la préparation de ce rapport.

L'Institut a aussi poursuivi ses activités dans le domaine de la surveillance épidémiologique, de la formation, du contrôle des ITSS et du soutien à la mise en oeuvre de la Stratégie québécoise de lutte contre l'infection par le VIH et le sida, l'infection par le VHC et les infections transmissibles sexuellement. Plusieurs activités de surveillance sont en cours, dont celle du réseau SurvUDI, qui s'intéresse particulièrement à la transmission du VIH et du VHC parmi les utilisateurs de drogue par injection. Du côté de la formation, soulignons que depuis le 1er janvier 2009, l'Institut assure le traitement et le suivi des demandes de formation dans le domaine des ITSS pour l'ensemble des régions du Québec, ce qui représente près d'une centaine de séances et plus de 3 000 participants par année. La création d'un consortium composé de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ), de la Faculté de médecine de l'Université de Montréal, du ministère de la Santé et des Services sociaux et de l'Institut permettra par ailleurs de mieux aider les cliniciens et de soutenir les directions de santé publique dans la promotion des ateliers de formation. Quant au contrôle des ITSS, l'Institut a poursuivi ses travaux en sondant ses partenaires au sujet de la prévention et des soins associés au VIH afin d'optimiser son dépistage, de même que l'accès aux soins et au counseling.

Enfin, conformément au mandat confié par le Ministère en 2005, l'Institut a poursuivi ses activités afin de soutenir une démarche évaluative axée sur la mise en oeuvre de la Stratégie québécoise de lutte contre l'infection par le VIH et le sida, l'infection par le VHC et les infections transmissibles sexuellement. En avril 2008, un séminaire méthodologique a été organisé sur le développement des capacités stratégiques des acteurs en prévention du VIH et du VHC chez les utilisateurs de drogues par injection. Des praticiens et des chercheurs oeuvrant dans le domaine des ITSS, de la santé publique et dans le domaine social ont été conviés à ce séminaire pour explorer les approches et les processus pouvant faire en sorte que la recherche incite les acteurs sociaux à travailler ensemble et qu'elle contribue à développer leurs capacités stratégiques pour optimiser l'action préventive auprès des utilisateurs de drogue par injection. L'Institut a aussi offert son expertise pour accompagner le Ministère dans un exercice de réflexion sur l'implantation de la stratégie québécoise qui a donné lieu à un document de travail intitulé Bilan de la mise en oeuvre de la Stratégie ITSS : une analyse des points de vue du SLITSS, en septembre 2008.

Dépistage des cancers colorectal et du col utérin

L'intérêt du dépistage est fondé sur l'idée que la détection précoce de la maladie est généralement associée à une meilleure survie et à l'utilisation de traitements appropriés en temps opportun. Plusieurs rapports ont été publiés par l'Institut cette année.

Cancer colorectal
Quatre rapports ont été transmis au ministre de la Santé et des Services sociaux en 2009, soit une revue systématique des programmes de dépistage du cancer colorectal de la population à risque moyen, une revue systématique des études cliniques randomisées évaluant l'efficacité du dépistage populationnel du cancer colorectal de la population à risque moyen, une analyse de l'évolution de l'incidence et de la mortalité du cancer colorectal au Québec en comparaison avec le Canada hors Québec et les pays industrialisés, ainsi que les résultats d'une enquête sur les attitudes de la population québécoise envers le dépistage du cancer colorectal. Un avis sur la pertinence et la faisabilité du dépistage du cancer colorectal au Québec, produit par un comité scientifique constitué par l'Institut, a également été produit et transmis au ministre.

Cancer du col utérin
En janvier 2009, l'Institut a transmis un avis au ministre sur l'optimisation du dépistage du cancer du col utérin au Québec. Cet avis a sollicité la collaboration des représentants de toutes les disciplines en lien avec le dépistage, en plus de faire l'objet de présentations auprès de plusieurs organisations professionnelles. Le rapport comprend 13 recommandations portant sur les mesures structurantes, les paramètres du dépistage, les mesures pour améliorer la participation et les mesures de soutien pour améliorer la qualité et ajuster les interventions. Cet avis portait essentiellement sur le dépistage chez les femmes non vaccinées pour les virus du papillome humain (VPH). La détermination de la meilleure stratégie pour les femmes vaccinées devra faire l'objet de travaux ultérieurs. Cet enjeu illustre la nécessaire complémentarité entre le dépistage et la vaccination pour une vision intégrée de la prévention du cancer du col utérin.

Traumatismes chez les enfants et les jeunes

Depuis sa création en 1995, le Réseau francophone international en promotion de la sécurité et en prévention des traumatismes a permis le partage d'expertise et d'expérience chez les acteurs francophones oeuvrant dans ce domaine par la tenue de plusieurs activités scientifiques, dont le séminaire francophone international qui en était à sa huitième édition cette année et avait pour titre : Promouvoir la sécurité et prévenir les traumatismes des enfants et des jeunes âgés de 0 à 18 ans. Fort de son leadership au sein du Centre collaborateur de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) du Québec pour la promotion de la sécurité et la prévention des traumatismes, l'Institut, de concert avec ses partenaires, a fait appel à la communauté francophone internationale pour organiser et contribuer à la tenue de cet évènement à Montréal, les 20, 21 et 22 mai 2009. Ce séminaire était aussi l'occasion de promouvoir la version francophone du Rapport mondial sur la prévention des traumatismes chez l'enfant produit par l'OMS, ainsi que le Rapport sur les traumatismes chez les enfants et les jeunes québécois âgés de 18 ans et moins produit par l'Institut en complément au rapport de l'OMS. Ce dernier document décrit les principaux traumatismes chez les enfants et les jeunes québécois entre 2000 et 2005.

Inégalités sociales de santé

La présence de l'Institut sur la scène francophone internationale a été importante cette année, particulièrement en ce qui a trait aux inégalités sociales de santé. L'Institut s'est en effet associé à des partenaires du Québec et de pays francophones pour organiser et coordonner la première rencontre francophone internationale en Amérique du Nord sur les inégalités sociales de santé tenue à Québec dans le cadre des Journées annuelles de santé publique (JASP). Plus de 850 personnes provenant de 21 pays, dont une soixantaine de boursiers et de boursières d'Afrique francophone, d'Afrique du Nord et d'Haïti, ont assisté à cette rencontre. L'Institut a d'ailleurs pu compter sur l'étroite collaboration de partenaires français, comme l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES) et l'Institut national de veille sanitaire (InVS). Cet événement, qui marque l'aboutissement d'une planification amorcée en 2006, a aussi été le déclencheur d'une série d'activités qui se poursuivront au cours des prochaines années sur la nécessaire réduction des inégalités sociales de santé dont l'OMS a fait sa priorité dans son document Combler le fossé en une génération.

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Type de publication
ISBN (électronique)
978-2-550-56730-1
ISBN (imprimé)
978-2-550-56729-5
ISSN (électronique)
1918-1477
ISSN (imprimé)
1713-9848
Notice Santécom
Date de publication