Toxicité suivant la consommation de remèdes traditionnels chinois

Auteur(s)
Guillaume Lacombe
M.D., Médecin résident en médecine d’urgence spécialisée, Université Laval

Résumé

Depuis quelques années, les remèdes traditionnels chinois jouissent d’une popularité grandissante. Toutefois, peu d’études ont évalué les effets secondaires liés à l’utilisation de ces remèdes en Occident. Principalement, la littérature scientifique en matière de remèdes traditionnels chinois est constituée de rapports de cas et d’études rétrospectives asiatiques. De ces écrits il ressort que plusieurs complications peuvent survenir à la suite de l’utilisation de ces remèdes. Chez les patients qui présentent des effets secondaires graves, les troubles hépatiques sont les effets les plus fréquemment constatés. De même, certains remèdes traditionnels chinois peuvent être contaminés par des poussières, des insectes, des moisissures, des pesticides et des métaux lourds. Dans certains cas, le fabricant ou le vendeur peut aller jusqu’à y ajouter des produits médicamenteux afin d’accroître l’efficacité du produit ou de diminuer ses effets secondaires. Certaines substances engendrent plus souvent la toxicité en lien avec la consommation de remèdes traditionnels chinois que d’autres. Parmi ces substances figure l’aconitine. Les personnes intoxiquées par l’aconitine vont initialement présenter des symptômes neurologiques. Elles développent ensuite une cardiotoxicité similaire à celle apparaissant à la suite de l’exposition aux glycosides cardiaques. Lorsque ces personnes sont prises en charge, le personnel soignant effectue une reconnaissance rapide des symptômes et emploie un traitement de soutien. Pour permettre de prendre la meilleure décision possible en lien avec le traitement, il est suggéré au personnel médical d’appeler le Centre antipoison du Québec. Enfin, les professionnels de la santé devraient questionner systématiquement leurs patients sur leur consommation de produits de santé naturels.

Introduction

Au cours des dernières années, la popularité des remèdes traditionnels chinois n’a cessé de croître en Occident. On estime que le nombre de suppléments naturels en vente aux États-Unis est passé de 4 000 produits différents en 1994 à plus de 55 000 produits en 2012 [1]. Par ailleurs, dans ce pays, les ventes de produits de santé naturels totaliseront 14,8 milliards de dollars américains en 2017, soit près du tiers de la valeur des dépenses des ménages en médicaments d’ordonnance [1].

Au Canada, les remèdes traditionnels chinois sont considérés comme des produits de santé naturels et sont assujettis au Règlement sur les produits de santé naturels [2]. Ce règlement encadre la mise en marché de ces produits, de la fabrication et de l’importation jusqu’à la vente au détail.

Le processus d’homologation des produits de santé naturels est différent de celui nécessaire à la mise en marché d’un médicament. Quoique Santé Canada évalue les risques et les bénéfices associés à la consommation d’un produit naturel avant de permettre sa mise en marché, les preuves d’innocuité exigées sont inférieures à celles requises pour un médicament. C’est que le processus d’homologation de ces produits ne fait pas appel à des analyses toxicologiques de manière systématique. De plus, malgré les efforts de Santé Canada, plusieurs produits non homologués restent sur le marché. Par conséquent, il y a bel et bien présence de risques pour la population.

Rapports du coroner

Le rapport d’intérêt a trait au décès d’une dame dans la trentaine d’origine cambodgienne, qui était en excellente forme physique [3].

La veille de son décès, elle consulte un herboriste pour de la douleur aux mollets. L’herboriste la questionne, l’examine et lui prescrit un mélange d’herbes pour soulager ses symptômes.

Le lendemain matin, elle se prépare une infusion avec les herbes prescrites et en boit une demi-tasse. Quelques minutes plus tard, elle se plaint d’une perte de sensibilité aux extrémités et d’un œdème des lèvres.

La patiente est rapidement conduite à un centre hospitalier où son état se détériore. Elle présente de la faiblesse et des douleurs diffuses en plus d’avoir des vomissements ainsi que des troubles respiratoires. Le personnel soignant l’intube et entame la ventilation mécanique. Dans les heures qui suivent, elle présente des arythmies cardiaques réfractaires aux traitements standards. Quant aux électrochocs, ils s’avèrent inefficaces. Puis, elle décède en fin de journée, soit un peu plus de six heures après avoir bu son infusion.

À l’autopsie, l’examen externe ne révèle aucune anomalie ou trace de violence. L’examen interne fait pour sa part état d’un œdème pulmonaire et d’une stéatose hépatique accompagnée d’une nécrose centrilobulaire. Mis à part ces troubles, l’examen ne met en évidence aucune autre anomalie physique comme une thrombose ou une embolie. Par la suite, une analyse toxicologique des échantillons prélevés montre la présence de différentes substances utilisées pour réanimer la victime. Or, aucune des substances détectées ne peut expliquer la présentation clinique de la défunte; c’est que les analyses toxicologiques ne permettent pas de détecter l’ensemble des substances toxiques chez l’humain, puisque plusieurs toxines présentes dans la nature sont rarement recherchées.

Le coroner conclut donc à un décès par arythmie cardiaque, probablement précipité par l’ingestion d’une infusion d’herbes chinoises. Quoique les analyses toxicologiques se soient avérées négatives, la corrélation temporelle entre la consommation de la mixture et le décès foudroyant de la victime laisse croire à un lien de causalité, que ce soit en raison d’une réaction toxique ou allergique.

Discussion

Toxicité

Les effets néfastes liés à l’utilisation des remèdes traditionnels chinois sont variés. Les évidences actuelles se basent principalement sur des études rétrospectives asiatiques [4–10] et sur plusieurs rapports de cas. Néanmoins, peu d’études ont évalué l’impact de ces substances en Occident.

En se basant sur des données de pharmacovigilance recueillies à Singapour, Patel et collab. ont tenté d’analyser et de décrire les données démographiques et la présentation clinique des patients s’étant intoxiqués avec des remèdes traditionnels chinois entre 1998 et 2009 [9]. Sur 627 patients symptomatiques répertoriés, la majorité (71,8 %; 450/627) a dû être hospitalisée, et 22 (3,5 %) patients sont décédés à la suite de leur exposition. Lors d’une réaction secondaire grave, le foie est l’organe le plus souvent touché. En effet, le quart (24,7 %) des patients répertoriés ont souffert de troubles hépatiques, et 10 (1,6 %) patients sont décédés à la suite d’une hépatite fulminante.

Outre les troubles hépatiques, plusieurs autres types de complications peuvent survenir chez les utilisateurs de remèdes traditionnels chinois. Des patients ont présenté des troubles endocriniens (ex. : hypoglycémie, syndrome de Cushing et insuffisance surrénalienne), des problèmes neurologiques (ex. : altération de l’état de conscience, paresthésies, faiblesse et coma), des symptômes cutanés (ex. : urticaire et syndrome de Stevens-Johnson), des désordres métaboliques (ex. : hypokaliémie et hyponatrémie) ou hématologiques (ex. : anémie, neutropénie et thrombopénie), une insuffisance rénale, des réactions allergiques, ou bien ils sont morts [8,9,11-14]. De même, des interactions médicamenteuses, notamment avec la warfarine, sont possibles [6,15]. Cela dit, l’hétérogénéité des symptômes et la grande variété des produits naturels ajoutent à la complexité des études rétrospectives; il est généralement impossible de conclure à un lien de causalité manifeste.

Contamination, falsification et mauvaise préparation

Plusieurs études ont montré un risque de contamination lié à la production des remèdes traditionnels chinois [6,11,16]. Cette contamination peut survenir à plusieurs étapes de la préparation des produits, c’est-à-dire de la culture à la transformation. Une revue systématique d’analyses toxicologiques de produits naturels a, de son côté, mis en évidence une grande variété de contaminants potentiels [11]. Certaines études ont pour leur part révélé la présence de poussières, de moisissures, d’insectes, de parasites, de pesticides, de métaux lourds et même de produits pharmaceutiques [11]. Dans ce contexte, les cliniciens se doivent de maintenir l’exposition aux contaminants dans leur diagnostic différentiel; ils pourront orienter leurs investigations et la prise en charge des patients en conséquence.

Contrairement à la contamination – qui concerne la présence de sous-produits de la culture agroalimentaire, de la transformation ou de la production dans les produits de santé – la falsification a plutôt trait à l’ajout intentionnel de substances pharmacologiques dans le but d’augmenter les effets bénéfiques d’un produit ou de diminuer ses effets secondaires. Tout comme pour les produits contaminés, la toxicité potentielle des produits falsifiés doit être soupçonnée chez tous les patients exposés aux remèdes traditionnels chinois. Par exemple, au cours des dernières années, plusieurs intoxications par la sibutramine ont été observées chez des patients qui consommaient des produits naturels amaigrissants [10,17]. Jusqu’en 2010, la sibutramine était vendue au Canada comme agent suppresseur de l’appétit. Cette année-là, son fabricant l’a retirée du marché canadien, puisque son utilisation était liée à une incidence accrue d’infarctus du myocarde et d’accidents vasculaires cérébraux [18,19].

Finalement, la mauvaise préparation des produits naturels par le consommateur est aussi fréquemment mise en cause dans les cas d’intoxication [6,16]. Souvent, les herbes ou les extraits végétaux doivent subir une préparation particulière avant d’être consommés en vue de diminuer leur toxicité. Par exemple, pour diminuer les risques d’intoxication par l’aconitine, les extraits de racines d’Aconitum devraient être trempés et bouillis avant d’être consommés [16]. C’est donc au vendeur que revient la responsabilité de bien informer le consommateur des risques associés à une mauvaise préparation. L’utilisateur quant à lui devrait aussi tenter de s’informer sur les dangers potentiels des remèdes qu’il utilise.

Toxicité de l’aconitine

Selon certaines études, l’aconitine serait l’une des substances qui entraînent le plus fréquemment des effets secondaires graves suivant la consommation d’herbes médicinales chinoises [6,7,16]. Son utilisation est risquée; certaines propriétés thérapeutiques sont attribuées à cette substance lorsqu’elle est consommée, mais seulement lorsque sa consommation se fait de manière contrôlée. En Chine, la population se sert des extraits d’Aconitum pour guérir une multitude de maux. Malheureusement, leur index thérapeutique serait très étroit [20].

L’aconitine est un alcaloïde végétal qui agit en favorisant l’ouverture de canaux sodiques et en augmentant l’excitabilité cellulaire [5,20–22]. Elle affecte principalement les cellules nerveuses et cardiaques, en ralentissant leur repolarisation. Cet alcaloïde est très bien absorbé par les muqueuses digestives; il commence à agir dans les minutes qui suivent son ingestion [20].

Rapidement, le patient intoxiqué par l’aconitine manifestera des symptômes neurologiques variés (paresthésies, faiblesses, altération de l’état de conscience, coma) ainsi que des symptômes gastro-intestinaux peu spécifiques (vomissements, diarrhées) [5,20,22]. La cardiotoxicité apparaîtra au cours des heures suivantes; les patients peuvent se trouver aux prises avec une panoplie de troubles du rythme, de la bradycardie à la fibrillation ventriculaire [5,20–23]. De manière similaire aux patients qui sont intoxiqués par les glycosides cardiaques, certaines victimes peuvent présenter une tachycardie ventriculaire bidirectionnelle [21,24].

Le traitement du patient intoxiqué par l’aconitine demeure toutefois un traitement de soutien [20]. Par ailleurs, si un patient hémodynamiquement instable a consommé des herbes de nature imprécise, le clinicien devrait aussi vérifier l’exposition potentielle aux glycosides cardiaques (digoxine, digitaline, etc.) [20]. Enfin, en cas de suspicion d’une intoxication par l’aconitine, il est recommandé d’appeler le Centre antipoison du Québec (CAPQ).

Conclusion

Au cours des dernières années, la popularité des herbes médicinales chinoises s’est accrue en Occident. Malheureusement, plusieurs études et revues de cas ont mis en évidence la toxicité intrinsèque potentielle de ces herbes en plus des risques liés à leur préparation, à leur falsification et à leur contamination. Il va de soi que les professionnels de la santé devraient questionner systématiquement leurs patients sur leur consommation de produits naturels comme ils le font pour la médication. En effet, plusieurs patients ne considèrent pas les produits de santé naturels comme des médicaments et ne soupçonnent donc pas leurs effets potentiels. Étant donné l’hétérogénéité de ces types de produits et la faible spécificité de leurs effets secondaires, il est probable que les événements indésirables entourant leur consommation soient sous-déclarés. En conséquence, il incombe à Santé Canada d’assurer un contrôle systématique des produits vendus au pays et d’instaurer un processus de pharmacovigilance rigoureux.

Toxiquiz

Veuillez indiquer lequel des énoncés suivants est erroné.

A. L’intoxication par l’aconitine se présente généralement par des symptômes neurologiques, suivis de symptômes cardiaques.

B. Le processus d’homologation des produits de santé naturels est identique à celui des produits médicamenteux.

C. Certains remèdes traditionnels chinois sont falsifiés par l’ajout d’autres substances toxiques comme des pesticides et des métaux lourds.

D. La toxicité hépatique est une présentation clinique classique des remèdes traditionnels chinois.

*Vous voulez connaître la réponse? Voir la section Réponses située à la fin du bulletin en version PDF.

Pour toute correspondance

Guillaume Lacombe
Faculté de médecine
Pavillon Ferdinand-Vandry
Université Laval
1050, avenue de la Médecine, bureau 4633
Québec (Québec)  G1V 0A6
Courriel : [email protected]

Références

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Lacombe G. Toxicité suivant la consommation de remèdes traditionnels chinois. Bulletin d’information toxicologique 2017;33(2):8-12. [En ligne] https://www.inspq.qc.ca/toxicologie-clinique/toxicite-suivant-la-consom…

Numéro complet (BIT)

Bulletin d'information toxicologique, Volume 33, Numéro 2, juin 2017