Veille analytique en périnatalité, novembre 2021

Les articles présentés dans ce bulletin de veille analytique abordent différents aspects de la santé en contexte périnatal et de petite enfance.

Programmes, services et interventions

États-Unis — Engagement des familles dans les services préventifs suite à un signalement aux services de protection de l’enfance

Contexte

Les résultats provenant de la littérature scientifique sont mitigés quant à l’impact de références vers des services communautaires offrant des interventions fondées sur des données probantes sur la récidive de la maltraitance envers les enfants.

Objectif et méthode

Cet essai randomisé contrôlé avait pour objectif d’évaluer l’impact d’un modèle de référence vers des services communautaires offrant des interventions fondées sur des données probantes sur la réduction des signalements chez les familles ayant déjà fait l’objet d’un signalement aux services de la protection de l’enfance.

Entre 2016 et 2018, des dossiers administratifs ont été utilisés pour identifier les signalements aux services de la protection de l’enfance impliquant des enfants de moins de 5 ans dans un comté de la Californie. Les familles incluses dans l’étude sont celles qui n’ont pas été initialement obligées à recevoir des services. Au total, 4873 familles répondaient aux critères d’éligibilité et ont été randomisées dans l’un de deux groupes (intervention ou contrôle). Les deux groupes présentaient une différence significative quant à leur composition selon la race/origine ethnique des familles.

Les 2231 familles (45,0 %) du groupe intervention ont bénéficié d’un accompagnement personnalisé de la part de prestataires de services communautaires, alors que les 2642 familles (54,0 %) du groupe contrôle ont reçu les services habituels, qui impliquaient l’envoi d’information sur les ressources de la communauté. Parmi les familles du groupe intervention, 811 (36,4 %) ont pu être contactées par un prestataire de services communautaires. Parmi les familles contactées, 145 (18,0 %) familles ont accepté de participer aux services. Les familles ont été suivies pendant une période de 12 mois afin d’évaluer si un signalement subséquent aux services de la protection de l’enfance survenait.

Qu’est-ce qu’on y apprend?

Après la période de suivi de 12 mois :

  • Aucune différence significative n’a été observée entre les deux groupes par rapport à un signalement subséquent.
  • Parmi les familles dans le groupe intervention, aucune différence significative n’a été observée par rapport à un signalement subséquent, lorsqu’analysé selon les niveaux d’engagement dans les services (aucun contact comparé au contrôle; service refusé comparé au contrôle; service accepté comparé au contrôle).
  • Aucune différence significative n’a été observée entre les deux groupes selon les caractéristiques sociodémographiques des familles.

En somme, les résultats démontrent un faible niveau d’engagement des familles dans les services communautaires et une absence d’impact sur la récidive de la maltraitance envers les enfants.

Limites

Les auteurs identifient certaines limites à cette étude. Tout d’abord, aucune information n’est disponible sur l’utilisation de services communautaires chez les familles dans le groupe contrôle. L’obtention de services préventifs chez ces familles peut avoir eu un impact sur le risque de signalements futurs. Les caractéristiques et la disponibilité des services communautaires peuvent également avoir influencé l’engagement des familles dans le groupe intervention (ex. : barrières linguistiques ou culturelles). Enfin, les auteurs mentionnent la possibilité d’un biais de surveillance.

Putnam-Hornstein, E., Prindle, J., & Hammond, I. (2021). Engaging Families in Voluntary Prevention Services to Reduce Future Child Abuse and Neglect : A Randomized Controlled Trial. Prevention Science, 22(7), 856‑865.


Habitudes de vie

Kingston, Ontario — Stigmatisation à l’égard du poids dans des milieux et contextes associés à la pratique d’activité physique prénatale : perception de femmes enceintes avec obésité et stratégies de prévention

Contexte

La stigmatisation à l’égard du poids est prévalente dans les milieux et contextes associés à la pratique d’activité physique, et touche particulièrement les femmes. Des études menées auprès de femmes non enceintes avec obésité observent que la stigmatisation à l’égard du poids dans ces milieux et contextes représente une barrière à leur participation à des activités physiques.

Les lignes directrices canadiennes sur l’obésité maternelle et pendant la grossesse1 et sur la pratique d’activité physique pendant la grossesse2 recommandent aux femmes enceintes avec obésité d’être actives pendant la période prénatale afin de favoriser leur santé et celle de l’enfant. Or, on constate que l’adhérence à ces recommandations est faible. La stigmatisation à l’égard du poids pourrait représenter une barrière à la pratique d’activités physiques pour ces femmes.

Objectif et méthode

Cette étude poursuivait deux objectifs : 1) explorer les sources de stigmatisation à l’égard du poids dans les milieux et contextes associés à l’activité physique et 2) identifier des stratégies pour prévenir cette stigmatisation. Une approche qualitative a été utilisée pour répondre à ces objectifs en s’appuyant sur la perception de femmes enceintes avec obésité.

Huit femmes avec obésité ont été recrutées pendant leur troisième trimestre de grossesse. Les huit recevaient des soins prénataux spécialisés pour l’obésité et ses comorbidités dans un centre de santé de Kingston, Ontario. Des entrevues téléphoniques semi-structurées ont été menées entre janvier et avril 2020. L’entrevue comprenait des questions sur les sources de stigmatisation à l’égard du poids dans les milieux et contextes associés à l’activité physique, les stratégies pour prévenir la stigmatisation, la pratique d’activité physique des femmes pendant leur grossesse courante, ainsi que leurs caractéristiques socio-démographiques.

Qu’est-ce qu’on y apprend?

L’analyse de contenu a permis d’identifier deux sources de stigmatisation à l’égard du poids selon la perception des participantes :

  • L’absence de représentation visuelle de femmes enceintes avec obésité dans les ressources (virtuelles ou à l’intérieur des cliniques) visant à encourager la pratique d’activité physique pendant la grossesse;
  • L’absence d’individualisation ou d’adaptation des recommandations concernant la pratique d’activité physique pour les femmes enceintes avec obésité, qu’il s’agisse de recommandations disponibles en ligne ou dispensées par leur professionnel de la santé.

En réponse à ces sources de stigmatisation, les femmes ont identifié diverses stratégies qui permettraient, selon elles, de prévenir la stigmatisation à l’égard du poids :

  • L’inclusion de tous les types de corps, notamment de femmes avec obésité, dans les ressources faisant la promotion de l’activité physique prénatale;
  • L’utilisation d’une approche centrée sur la personne lors de la prescription d’activités physiques par les professionnels de la santé, impliquant notamment la prise en considération :
  • de leurs objectifs de santé;
  • de leur historique d’activité physique;
  • de leurs besoins en connaissances;
  • des barrières physiques associées à l’obésité et des risques associés.

Les auteurs soulignent également l’importance d’inclure des recommandations spécifiques aux femmes avec obésité dans les lignes directrices sur l’activité physique prénatale.

Limites

La petite taille de l’échantillon, le fait que celui-ci soit plutôt homogène, ainsi que la provenance géographique similaire de toutes les participantes représentent des limites identifiées par les auteurs. De plus, la saturation des données n’a pu être atteinte en raison du début de la pandémie de COVID‑19, qui a occasionné une réorganisation du réseau de santé et mis un frein au recrutement de participantes.

Nagpal, T. S., Liu, R. H., Myre, M., Gaudet, L., Cook, J., da Silva, D. F., & Adamo, K. B. (2021). Weight stigma and prenatal physical activity: Exploring the perspectives of pregnant women living with obesity. Midwifery, 103186. 

1 Maxwell, C., Gaudet, L., Cassir, G., Nowik, C., McLeod, N.L., Jacob, C., Walker, M., 2019. Guideline No. 391-Pregnancy and Maternal Obesity Part 1: Pre-conception and Prenatal Care. Journal of obstetrics and gynaecology Canada: JOGC 41(11), 1623-1640.10.1016/j.jogc.2019.03.026.

2 Mottola, M.F., Davenport, M.H., Ruchat, S.M., Davies, G.A., Poitras, V., Gray, C., Jaramillo Garcia, A., Barrowman, N., Adamo, K.B., Duggan, M., Barakat, R., Chilibeck, P., Fleming, K., Forte, M., Korolnek, J., Nagpal, T., Slater, L., Stirling, D., Zehr, L., 2018. No. 367-2019 Canadian Guideline for Physical Activity throughout Pregnancy. Journal of obstetrics and gynaecology Canada: JOGC 40(11), 1528-1537. 10.1016/j.jogc.2018.07.001.


États-Unis — Facteurs parentaux associés à l’exposition aux écrans chez les enfants de 6 mois

Contexte

La présence et l’utilisation des écrans sont de plus en plus importantes dans l’environnement quotidien des familles. Un nombre important d’études suggère que l’exposition aux écrans et l’usage de ceux-ci pendant la petite enfance peuvent entraîner des difficultés développementales. Bien qu’il existe des lignes directrices officielles sur l’utilisation des écrans selon l’âge des enfants, leur application par les parents varie selon leur connaissance de ces recommandations, ainsi que selon leurs propres attitudes face aux écrans. Dès lors, il importe de cerner les facteurs parentaux associés à l’exposition et à l’usage des écrans chez les jeunes enfants.

Objectif et méthode

Cette étude visait deux objectifs : déterminer si le niveau d’éducation parental et le stress maternel sont des facteurs associés à l’exposition aux écrans chez les enfants de six mois, et décrire les différents aspects de l’exposition. Les participantes étaient des femmes new-yorkaises engagées dans une étude longitudinale allant de la période de la grossesse jusqu’aux trois ans de l’enfant. Les données d’un sous-échantillon (n = 82) ont été récoltées à deux moments : lors du recrutement initial pendant la grossesse, et lorsque l’enfant était âgé de six mois.

Le niveau d’éducation parental était établi selon la moyenne des années de scolarité de la mère et du père. Le niveau de stress maternel était mesuré aux six mois de l’enfant, à l’aide du questionnaire Perceived Stress Scale (PSS) portant sur la perception des évènements stressants durant le dernier mois. Les mères ont également indiqué si leur enfant avait été exposé aux écrans depuis sa naissance, et dans l’affirmative, ont complété le ScreenQ. Ce questionnaire documente certains aspects de l’exposition, comme l’incidence et la durée (ex. : combien d’heures par jour l’enfant regarde-t-il un écran?), ainsi que le type d’implication du parent durant ces activités (ex. : à quelle fréquence interagissez-vous avec votre enfant lorsqu’il regarde un écran?). Les téléphones intelligents, tablettes et télévisions étaient pris en compte.

Qu’est-ce qu’on y apprend?

  • La moitié des mères (n = 40) ont indiqué que leur enfant avait été exposé à au moins un type d’écran avant l’âge de 6 mois.
  • Le niveau d’éducation parental est inversement associé au statut d’exposition aux écrans de l’enfant. Plus précisément, les mères ayant un niveau d’éducation moins élevé (moyenne de 13,3 ans) ont rapporté plus fréquemment une exposition aux écrans avant 6 mois, comparativement aux mères ayant un niveau d’éducation plus élevé (moyenne de 16,1 ans).
  • Le stress maternel n’est pas associé au statut d’exposition aux écrans de l’enfant.
  • Parmi les enfants exposés aux écrans, la durée quotidienne moyenne d’exposition est de 2,9 heures, et la majorité des mères affirment qu’elles interagissent régulièrement avec leur enfant durant ces activités. L’utilisation des écrans pour calmer l’enfant et lors des repas est rapportée par plus de la moitié des mères.

Limites

Quatre limites sont mentionnées par les auteurs. En premier lieu, l’échantillon est de petite taille, spécifiquement en ce qui concerne le groupe d’enfants exposés aux écrans (n = 40). Deuxièmement, l’outil de mesure du stress porte uniquement sur les évènements des 30 derniers jours. Une troisième limite concerne le contenu des écrans utilisés par les enfants. Effectivement, le questionnaire ScreenQ ne discerne pas une utilisation interactive (ex. : voir un grand-parent sur Skype) d’une utilisation non interactive (ex. : écoute d’une émission). Finalement, l’étude ne permet pas d’évaluer l’étendue des connaissances parentales quant aux impacts des écrans sur le développement de l’enfant.

Wiltshire, C. A., Troller-Renfree, S. V., Giebler, M. A., & Noble, K. G. (2021). Associations among average parental educational attainment, maternal stress, and infant screen exposure at 6 months of age. Infant Behavior and Development, 65, 101644


Négligence et maltraitance

Revue systématique — Maltraitance envers les enfants en contexte de pandémie de COVID-19

Contexte

Pendant la pandémie de COVID-19, l’arrêt de services et la pression accrue sur les parents ont affecté les enfants. La situation a pu notamment exacerber le phénomène de la maltraitance. Les premières recherches en la matière ont mis en évidence le besoin d’adapter les politiques et les pratiques au contexte pandémique.

Objectif et méthode

L’objectif de cette étude était de recenser et d’analyser les données sur la maltraitance en période de pandémie de COVID-19 à l’échelle internationale. Pour ce faire, une revue systématique a été réalisée. Elle inclut les articles publiés sur le sujet de mars à octobre 2020. Des 56 articles repérés, 24 correspondaient aux critères d’éligibilité.

Qu’est-ce qu’on y apprend?

L’analyse des articles retenus montre que la pandémie de COVID-19 a eu un impact sur la maltraitance des enfants de plusieurs façons :

  • À l’échelle internationale, les signalements de maltraitance ont globalement diminué de mars à octobre 2020. La diminution la plus marquée concerne les signalements provenant de personnes travaillant en éducation auprès des enfants.
  • Cependant, les témoignages en ligne liés à la maltraitance, les blessures causées par de mauvais traitements chez les enfants et les appels aux lignes d’écoute/assistance ont augmenté.

Cette contradiction peut s’expliquer par la difficulté des personnes travaillant en éducation auprès des enfants à observer les familles en contexte de confinement et/ou à distance, dans le but de repérer des signes de maltraitance.

  • Les facteurs de risque associés à la maltraitance ont augmenté chez les parents interrogés dans les études sélectionnées, notamment le stress parental, les problèmes financiers et les enjeux de santé mentale. Une augmentation de mauvais traitements envers les enfants a également été rapportée par certains parents vivant un stress important, le plus souvent une perte de revenus.
  • Certaines initiatives ont été mises en place pour pallier les difficultés liées à la situation, dont voici deux exemples :
  • Un outil de dépistage et d’intervention a été développé et implanté pour les professionnels travaillant en protection de la jeunesse afin de les aider à mieux comprendre les situations spécifiques des familles.
  • Une plateforme en ligne destinée aux éducateurs pour prévenir la violence et les mauvais traitements, par le maintien d’une connexion avec les enfants, a été implantée.

De façon générale, les enjeux sanitaires au début de la pandémie ont éclipsé les besoins des enfants victimes de maltraitance ou susceptibles de l’être. Selon les auteurs, il est essentiel de continuer à soutenir les familles dans une optique de diminution des facteurs de risque de maltraitance en contexte de pandémie.

Limites

Les auteurs mentionnent que les données recueillies ont été colligées sur une période restreinte. La qualité des études sélectionnées n’a pas été évaluée, mais toutes les études provenaient de revues révisées par les pairs. Les définitions de la maltraitance variaient d’une étude à l’autre. Enfin, tous les contextes à travers le monde ne sont pas représentés, vu la sélection d’articles en anglais.

Marmor, A., Cohen, N., & Katz, C. (2021). Child Maltreatment During COVID-19 : Key Conclusions and Future Directions Based on a Systematic Literature Review. Trauma, Violence, & Abuse, 15248380211043818.


Politiques et législation

États-Unis — Association entre la durée du congé de maternité et l’allaitement

Contexte

Un retour au travail peu de temps après l’accouchement s’accompagne de défis susceptibles d’entraver la continuité de l’allaitement. Parmi ces défis, il y a d’une part la séparation avec l’enfant, et de l’autre, le manque de temps et d’espace adéquat sur le lieu de travail pour exprimer le lait maternel. Des études montrent que, de façon générale, les femmes bénéficiant d’un long congé de maternité allaitent plus longtemps, que celles qui bénéficient d’un congé de courte durée. Toutefois, des études réalisées sur une base populationnelle à large échelle, et qui prennent en compte le congé rémunéré ou non, sont plutôt rares.

Objectif et méthode

Cette étude avait pour but d’examiner l’association entre la durée du congé de maternité et quatre indicateurs de l’allaitement : le taux d’initiation de l’allaitement et le taux d’allaitement à 1 mois, à 2 mois, et à 3 mois. L’échantillon est constitué de 12 301 femmes américaines ayant donné naissance entre janvier 2016 et décembre 2018, qui avaient un emploi avant l’accouchement et qui ont repris le travail (ou planifient le faire). Les données proviennent d’un système de surveillance populationnel (Pregnancy Risk Assessment Monitoring System-PRAMS) mis en place au niveau national. Par l’entremise de ce système, les femmes remplissent un questionnaire 2 à 6 mois après l’accouchement.

Les informations recueillies permettent de distinguer les mères qui n’ont pas eu recours à un congé de maternité, celles qui ont bénéficié d’un congé rémunéré et celles qui ont eu recours à un congé non rémunéré. La durée du congé de maternité a fait l’objet de deux catégories : courte durée (moins de 3 mois) et longue durée (3 mois et plus). Des modèles de régression logistique ont été élaborés pour estimer l’association entre les indicateurs de l’allaitement et la durée du congé de maternité. Dans un premier temps, les résultats ont été ajustés selon les différentes caractéristiques de la mère. Ensuite, des tests d’interaction ont été effectués pour identifier d’éventuels facteurs modérateurs de l’association entre l’allaitement et la durée du congé de maternité.

Qu’est-ce qu’on y apprend?

Concernant le congé de maternité :

  • La presque totalité des mères rapporte avoir eu recours à un congé de maternité (97,8 %). Parmi ces dernières, 42,1 % ont bénéficié d’un congé rémunéré, 37,5 % ont eu recours à un congé non rémunéré et 18,2 % ont combiné des périodes de congé rémunéré et non rémunéré.
  • Seulement le tiers des femmes (33,8 %) a eu recours à un congé de longue durée (3 mois et plus). Cette proportion diffère selon les caractéristiques des femmes. Elle est notamment plus importante chez les mères âgées de plus de 34 ans (78,0 %) et celles qui ont un niveau d’études élevé (61,2 %). Elle est également plus élevée chez les femmes bénéficiant d’un congé rémunéré (37,2 %), comparativement à celles qui ont recours à un congé non rémunéré (29,6 %).

Concernant l’allaitement :

  • De façon générale, une proportion importante de femmes (91,2 %) rapporte avoir amorcé l’allaitement. La proportion de mères qui continuent à allaiter 1 mois après la naissance de l’enfant est de 81,2 %. Elle passe à 72,1 % et à 65,3 % aux 2 mois et 3 mois de l’enfant, respectivement.
  • Un congé de maternité de courte durée est associé à de moins bons indicateurs de l’allaitement, et ce indépendamment du fait que le congé soit rémunéré ou non. En effet, comparativement aux mères ayant eu recours à un congé de maternité de 3 mois ou plus, celles ayant eu recours à un congé moins long sont relativement moins nombreuses à amorcer l’allaitement (90,4 % contre 93,2 %), à continuer à allaiter à 1 mois (79,7 % contre 84,5 %), à 2 mois (70,1 % contre 76,2 %), et à 3 mois (63,2 % contre 69,8 %). Les différences observées restent significatives après ajustement selon les caractéristiques de la mère.
  • On n’observe pas d’effet modérateur des facteurs suivants sur l’association entre l’allaitement et la durée du congé : âge gestationnel, parité, âge maternel, état matrimonial, lieu de résidence, niveau d’éducation de la mère et revenu du ménage.

Limites

Les auteurs rapportent que des informations sur des aspects susceptibles d’influencer la durée de l’allaitement n’étaient pas disponibles, comme : le temps de travail (temps partiel par rapport à temps complet) ou l’intention des femmes d’allaiter ou non. Il n’y avait pas non plus de données sur le caractère exclusif ou non de l’allaitement. La population à l’étude est constituée uniquement de femmes qui retournent au même emploi qu’avant l’accouchement, et n’incluait donc pas celles qui ont changé d’emploi. En ce sens, l’échantillon pourrait ne pas être représentatif de l’ensemble des femmes qui reprennent le travail après avoir donné naissance.

Kortsmit, K., Li, R., Cox, S., Shapiro-Mendoza, C. K., Perrine, C. G., D’Angelo, D. V., Barfield, W. D., Shulman, H. B., Garfield, C. F., & Warner, L. (2021). Workplace Leave and Breastfeeding Duration Among Postpartum Women, 2016–2018. American Journal of Public Health, e1‑e10


Rédacteurs

Stephani Arulthas
Marie-Ève Bergeron-Gaudin
Élise Jalbert-Arsenault
Andréane Melançon
Mamadou Mouctar Sow

Sous la coordination de
Julie Laforest, chef d’unité scientifique

Mise en page
Marie-Cloé Lépine

Équipe Périnatalité, petite enfance et santé reproductive
Unité Stratégies préventives et parcours de vie
Direction du développement des individus et des communautés

L’inclusion des articles présentés dans ce bulletin de veille ne signifie pas leur endossement par l’Institut. Le jugement professionnel demeure essentiel pour évaluer la valeur de ces articles pour votre pratique. Vous pouvez également consulter la méthodologie de la veille scientifique en périnatalité.