Cannabis : effets psychoactifs

Le cannabis est une plante qui contient des substances psychoactives (SPA). Il est classé dans la liste des perturbateurs - incluant les champignons magiques, la kétamine et l’ecstasy - qui peuvent affecter la perception de l’environnement, du temps et de l’espace et provoquer une plus grande sensibilité aux couleurs et aux sons ainsi qu’une confusion des sens (1).

Le THC est la composante qui entraîne la plus grande partie des effets psychoactifs du cannabis

Terminologie et formes de préparation

La plante de chanvre, Cannabis sativa L. ou Cannabis sativa indica, est la plante à partir de laquelle sont produites diverses préparations psychoactives: la marijuana, le haschich et l’huile de cannabis. Le terme marijuana désigne les sommités florales, les tiges et les feuilles séchées surtout consommées par inhalation sous forme de cigarettes (avec ou sans tabac) appelées « joints ». Le haschich vient de la résine visqueuse produite par les sommités florales, qui a été séchée et mélangée à d’autres parties séchées de la plante pour être ensuite compressée sous forme solide. Le « hash » peut être chauffé sur des couteaux ou émietté et fumé comme la marijuana. L’huile de cannabis est une huile épaisse provenant de la marijuana ou du haschich, obtenue par extraction à l’aide d’alcool. Très concentrée en principes actifs, elle est généralement déposée sur une cigarette ou mélangée à du tabac, puis fumée. Le cannabis peut aussi être transformé sous différentes formes concentrées de THC que l’on nomme dabs (ex. : wax, shatter). Dans ce dernier cas, la teneur en THC peut varier de 75 à 90 %.

Composés organiques

Le Cannabis sativa contient plus de 560 composés organiques, dont certains nommés phytocannabinoïdes. Des 120 phytocannabinoïdes répertoriés, les principaux que l’on retrouve sont le delta‑9‑tétrahydrocannabinol (THC), le cannabinol (CBN) et le cannabidiol (CBD) (2).

  • Le THC est la composante qui entraîne la majorité des effets psychoactifs du cannabis.
  • Le cannabinol (CBN) possède des propriétés psychoactives équivalentes à environ 10 % de celles du THC (3).
  • Le cannabidiol (CBD) n’a pas d’effet psychoactif. Le CBD agit comme modulateur du THC (3), c’est-à-dire que l’augmentation de sa concentration atténue les effets psychoactifs du THC. Plusieurs chercheurs étudient le potentiel thérapeutique de ce phytocannabinoïde (4).

Concentration en THC

De nos jours, les préparations de cannabis sont généralement obtenues à partir de la plante femelle non pollinisée de Cannabis sativa L. Les phytocannabinoïdes ne sont pas uniformément répartis dans l’ensemble de la plante et leurs teneurs sont extrêmement variables (5). Par exemple, la teneur en THC peut varier de 0 à 20 % selon la partie du plant utilisée (5). Les modes de culture sophistiqués, la sélection des plants, le choix entre des plants femelles, permettent d’atteindre des concentrations plus élevées (jusqu’à 30 %) (6). Au Canada, la concentration moyenne en THC des joints de cannabis vendus sur le marché noir est passée de 1,5 % en 1960 à 5 à 11 % de THC en 2014 (3). De nombreux produits offerts par la SQDC dépassent aujourd’hui les 15% de THC.

Effets psychotropes

Le cannabis a des effets sur plusieurs organes et fonctions du corps. Alors que l’usage médical du cannabis s’appuie sur l’effet de celui-ci sur différentes fonctions corporelles, l’utilisation non médicale est pour sa part liée à son effet comme substance psychoactive. Cet effet dépend de la dose consommée, mais aussi de l’individu qui le consomme (expériences antérieures, état physique et mental), du mode de consommation et du contexte social de l’usage. Ils varient aussi selon que la substance a été consommée seule ou en combinaison avec d’autres substances psychotropes.

Les effets du cannabis atteignent leur maximum environ 30 minutes après avoir été inhalé (fumé ou vapoté) et jusqu’à deux heures après avoir été ingéré (préparations culinaires : biscuits, muffins, etc.). Les effets s’estompent environ 2 ½ heures après la dernière dose inhalée et environ 7 heures après la dernière dose ingérée.

Le principal motif pour la consommation du cannabis à des fins non médicales est l’effet d’euphorie qu’il provoque. Des utilisateurs rapportent d’autres effets tels qu’une diminution de l’anxiété et de la vigilance, de l’impudeur, une logorrhée et une augmentation de la confiance en soi et de la sociabilité (5). Le cannabis peut également affecter la mémoire et l’exécution des tâches, comme celles reliées au travail. (6).

Plusieurs analogues synthétiques des cannabinoïdes ont aussi été élaborés dans des laboratoires clandestins. Ils ont une structure moléculaire différente du THC, mais agissent sur les mêmes récepteurs endogènes. Ces analogues sont considérés de 2 à 100 fois plus toxiques que le THC et ils sont toujours illégaux au Canada (7).


  1. Connaître les drogues et leurs effets (Gouvernement du Québec, 2019)
  2. ElSohly MA, Radwan MM, Gul W, Chandra S, Galal A. Phytochemistry of Cannabis sativa L. Prog Chem Org Nat Prod. 2017;103:1‑36.
  3. Les effets du cannabis sur la conduite automobile. Revue de la littérature (INSPQ, 2015)
  4. Ben Amar M. Le Cannabis: Pharmacologie et Toxicologie. Centre Quebecois de Lutte Aux Dependances; Les Presses de l’Université de Montréal : 2018.
  5. Dubé P-A. Les produits de cannabis et les propriétés pharmacologiques du THC. Dans: Brochu S, Fallu J-S, Pelletier M, éditeurs. Cannabis. Les Presses de l’Université de Montréal; 2019. p. 63‑76.
  6. Renseignements destinés aux professionnels de la santé : Le cannabis (marijuana, marihuana) et les cannabinoïdes (Santé Canada, 2018).
  7. Acute Poisonings from Synthetic Cannabinoids — 50 U.S. Toxicology Investigators Consortium Registry Sites, 2010–2015. Morbidity and Mortality Weekly Report. 2016; 65(27):692‑5.
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