Niveau de protection respiratoire requis chez les professionnels et le personnel soignant pratiquant en cabinet dentaire en lien avec la grippe A(H1N1) 2009 : 3 décembre 2009

Les recommandations formulées dans le présent document proviennent d'avis d'experts et se fondent sur l'épidémiologie et les connaissances actuelles sur la souche émergente de la grippe A(H1N1) 2009. Elles tiennent compte de celles produites par le Comité sur les infections nosocomiales, rédigées pour les milieux de soins, et de celles des Centers for Disease Control and Prevention, adaptées aux soins dentaires. Elles tiennent également compte des travaux et des recommandations de l'Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et sécurité du travail qui portent spécifiquement sur les bioaérosols en cabinet dentaire. Ces recommandations pourraient être révisées au besoin, en fonction de l'évolution de la situation épidémiologique.

Le contexte pandémique actuel de même que l'expérience de transmission du Syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) en milieux de soins mettent en évidence la nécessité de mettre en place des mesures de prévention et de contrôle appropriées lors d'un risque d'exposition professionnelle à des agents pathogènes infectieux aéroportés en cabinet dentaire. Le port du masque de procédure/chirurgical ou d'un appareil de protection respiratoire (APR) N-95 accompagné d'autres équipements de protection personnelle (gants, protection oculaire, blouse) contribuent à prévenir la transmission des infections.

Dans la situation épidémiologique actuelle liée à la circulation de la souche émergente de la grippe A(H1N1) 2009, des questions se posent sur le niveau de protection respiratoire requis et, plus spécifiquement, en ce qui a trait à la protection adéquate des professionnels et du personnel soignant pratiquant en cabinet dentaire et exposé aux bioaérosols potentiellement infectieux. La sélection judicieuse des équipements de protection individuelle (EPI), en particulier du masque de procédure/chirurgical ou d'un APR N-95 certifié NIOSH repose sur l'évaluation des risques de transmission d'infection et des incertitudes qui persistent sur le plan des connaissances scientifiques au regard des modes de transmission de la grippe A(H1N1) 2009. L'exercice doit être d'autant plus rigoureux qu'il pourrait entraîner des changements majeurs dans la pratique de la profession.

Plusieurs facteurs sont à considérer lors de l'évaluation du risque encouru par les professionnels et le personnel soignant pratiquant en cabinet dentaire. Sommairement, ce sont la présence d'un agent infectieux pathogène en quantité suffisante, sa virulence et ses modes de transmission, l'organisation des lieux physiques, dont la ventilation des locaux lorsqu'il est question de transmission aéroportée, les activités réalisées, selon qu'elles génèrent ou non des aérosols, la grosseur des aérosols générés, cette caractéristique leur permettant d'être inhalés (transmission par voie aérienne) ou non et d'atteindre des récepteurs spécifiques dans les voies respiratoires, et finalement, la vulnérabilité de l'hôte à développer l'infection.

Puisque certaines activités réalisées en cabinet dentaire génèrent des aérosols et qu'il est possible que l'influenza se transmette par des aérosols dans certaines circonstances, il est nécessaire de procéder à une analyse du risque relié à la projection d'aérosols de plus grand diamètre sous forme de «  gouttelettes » et de petits aérosols comme les « noyaux de gouttelettes  » pour l'ensemble des professionnels et du personnel soignant pratiquant en cabinet dentaire en présence autant de patients atteints ou non de la grippe A(H1N1) 2009, symptomatiques ou asymptomatiques. Un comité d'experts de différents domaines tels que la microbiologie, la santé publique, la santé et sécurité au travail, les infections nosocomiales et la médecine dentaire a été formé pour évaluer ce risque et émettre des recommandations sur ce sujet. Les experts ont consulté des articles scientifiques ainsi que des positions et recommandations d'autres organismes (CDC, CINQ, IRSST). Ces positions ont été utilisées à titre de considérations afin d'émettre les présentes recommandations. De nouvelles connaissances peuvent expliquer les positions qui divergent dans le temps entre les organismes.

Auteur(-trice)s
Maurice Poulin
Institut national de santé publique du Québec
Michèle Tremblay (1953-)
Direction de santé publique de Montréal
Type de publication
ISBN (électronique)
978-2-550-57903-8
ISBN (imprimé)
978-2-550-57902-1
Notice Santécom
Date de publication