Surveillance des souches de Neisseria gonorrhoeae résistantes aux antibiotiques dans la province de Québec : rapport 2014

Le LSPQ chapeaute le programme de surveillance provincial en laboratoire des infections gonococciques. Dans un contexte où les souches de N. gonorrhoeae résistantes aux antibiotiques sont considérées comme un pathogène urgent à surveiller selon les CDC et que des échecs de traitement aux céphalosporines de troisième génération (céfixime et ceftriaxone) ont été rapportés, le LSPQ réalise les épreuves de sensibilité aux antibiotiques chez les souches isolées au Québec pour les antibiotiques pouvant être utilisés comme traitement (céfixime, ceftriaxone, azithromycine et ciprofloxacine). Ce rapport présente le bilan de la surveillance en laboratoire des souches de Neisseria gonorrhoeae pour l’année 2014.

En 2014, le programme de surveillance a permis de mettre en évidence les faits suivants :

  • parmi les laboratoires participants, 51 ont rapporté au moins un cas d’infection à N. gonorrhoeae;
  • parmi l’ensemble des souches analysées, 43 % présentaient une résistance;
  • on retrouve 37 % de souches résistantes à la ciprofloxacine;
    • les souches résistantes à la ciprofloxacine se retrouvent majoritairement (67 %) chez les hommes âgés de 15 à 39 ans;
    • plus de la moitié des souches (62 %; 207/332) résistantes à la ciprofloxacine ont été isolées chez des individus de la région de Montréal;
  • une augmentation de la résistance à l’azithromycine (6,7 %) a été notée en 2014; elle était de moins de 2 % auparavant;
    • la majorité des souches (53/61) ont été isolées chez des hommes (32 souches de la région de Montréal, 9 souches de la région de la Montérégie et les 12 autres souches de 4 autres régions);
    • parmi les souches résistantes à l’azithromycine, 4 (6,6 %) sont également résistantes à la ciprofloxacine;
  • aucune souche non sensible à la ceftriaxone ou à la céfixime n’a été observée en 2014;
    • pour la céfixime, des CMI s’approchant de la valeur seuil de non-sensibilité ont été observées chez 59 souches (6,5 %) : 0,12 mg/L (n = 57) – 0,25 mg/L (n = 2);
    • les deux souches dont la CMI se situe à 0,25 mg/L correspondent à la définition de sensibilité réduite selon l’OMS;
    • la proportion de souches ayant une sensibilité réduite (CMI de 0,12 mg/L) à la ceftriaxone est passée de moins de 0,5 % entre 2010 et 2013 à 3,9 % (35 souches) en 2014;
    • aucune souche n’a présenté une sensibilité réduite simultanée aux deux C3G;
  • depuis 2012, des données sont disponibles au Québec pour certains antibiotiques alternatifs (ertapénème et gentamicine) en cas de résistance ou contre-indications aux choix habituellement recommandés;
  • les données épidémiologiques actuelles sont limitées à l’âge et au sexe des individus. Il serait nécessaire de pouvoir mieux corréler les données de laboratoires aux données épidémiologiques et cliniques afin de mieux comprendre la situation et orienter de façon optimale les options thérapeutiques.
Type de publication
ISBN (électronique)
978-2-550-75474-9
ISSN (électronique)
1921-670X
Notice Santécom
Date de publication