Surveillance des souches de Neisseria gonorrhoeae résistantes aux antibiotiques dans la province de Québec : rapport 2018

En 2018, le programme de surveillance a permis de mettre en évidence les faits suivants :

  • Parmi les 82 laboratoires participants (79 laboratoires du réseau public et 3 laboratoires privés), 52 ont rapporté au moins une souche de N. gonorrhoeae;
  • Parmi les 1847 souches retenues pour analyse (1 souche/personne/14 jours), 1526 avaient été isolées chez des hommes, 308 chez des femmes et 13 chez des personnes dont le sexe n’était pas disponible;
  • Des analyses de sensibilité aux antibiotiques ont été faites pour 1836 souches (1521 hommes, 302 femmes et 13 personnes dont le sexe n’était pas disponible);
  • Parallèlement au programme de surveillance du Laboratoire de santé publique du Québec, selon le fichier des maladies à déclaration obligatoire, 7520 cas ont été déclarés au Québec en 2018 (5844 chez des hommes, 1652 chez des femmes et 24 chez des personnes dont le sexe n’était pas disponible). Des souches ont donc été obtenues pour 26 % des cas déclarés chez les hommes et pour 19 % des cas déclarés chez les femmes;
  • Une résistance à au moins un antibiotique testé a été notée pour 80 % des 1836 souches pour lesquelles l’antibiogramme a pu être réalisé;
  • La sensibilité à la ciprofloxacine se situe à 26 % (477/1836);
    • Une résistance à la ciprofloxacine a été retrouvée chez 76 % des souches isolées chez des femmes (228/302) et 73 % des souches isolées chez des hommes (1113/1521);
  • La sensibilité à l’azithromycine (≤ 1 mg/L) a diminué à un rythme inquiétant depuis 2013. Entre 2008 et 2013, elle était à plus de 98 %, baissant à 93 % en 2014, 88 % en 2015, 80 % en 2016, 69 % en 2017 et 72 % en 2018;
    • Des souches résistantes ont été retrouvées dans 14 des 18 régions du Québec;
    • La résistance à l’azithromycine a été détectée chez 35 % des souches isolées chez des femmes (107/302) et 26 % des souches isolées chez des hommes (394/1521);
    • Parmi les souches résistantes à l’azithromycine, 468 (93 %) sont également résistantes à la ciprofloxacine;
  • Bien qu’en 2018 toutes les souches soient sensibles aux céphalosporines de troisième génération (C3G) :
    • Des CMI s’approchant de la valeur seuil de non-sensibilité à la céfixime ont été observées pour 46 souches (2,5 %) : 0,12 mg/L (n = 40) – 0,25 mg/L (n = 6);
    • Ces 46 souches ont été isolées chez 22 hommes et chez 24 femmes;
    • Les 6 souches dont la CMI envers la céfixime se situe à 0,25 mg/L correspondent à la définition de sensibilité réduite selon l’OMS;
    • Une souche a présenté une sensibilité réduite simultanée aux deux C3G : CMI ceftriaxone de 0,12 mg/L et CMI céfixime de 0,25 mg/L.
Surveillance des souches de Neisseria gonorrhoeae résistantes aux antibiotiques dans la province de Québec : rapport 2018
Type de publication
ISBN (électronique)
978-2-550-86448-6
ISSN (électronique)
1921-670X
Notice Santécom
Date de publication