Impact des conditions de travail et d’hébergement des travailleuses et travailleurs étrangers temporaires sur leur santé

Alors que plusieurs travailleuses et travailleurs étrangers temporaires sont recrutés par des employeurs québécois pour pallier la pénurie de main-d’œuvre, trois publications de l’Institut national de santé publique du Québec se penchent sur leurs conditions de travail et d’hébergement.

Le secteur agroalimentaire constitue l’un des principaux secteurs d’activités dépendant de l’apport de ces personnes venues au Canada par le biais du programme fédéral de travailleurs étrangers temporaires.

Les résultats du rapport de l'enquête terrain et de la synthèse des connaissances permettront de guider les autorités de santé publique dans l’identification de leviers pour protéger la santé de ces travailleurs, dont l’élaboration de réglementation encadrant leur hébergement au Québec. 

De multiples facteurs de risque pour la santé

Ces publications révèlent que les conditions de travail et d’hébergement des travailleuses et travailleurs étrangers temporaires du secteur agroalimentaire présentent de multiples facteurs de risque susceptibles d’affecter leur santé physique et psychologique.

Les principaux facteurs identifiés par ces études sont d’ordre psychosocial (charge de travail intensive, faible autonomie décisionnelle, faible reconnaissance au travail), d’ordre physique (exposition à la chaleur) et d’ordres ergonomiques (postures exigeantes, mouvements répétitifs). 

Par exemple, les travailleurs et employeurs interviewés estimaient entre 60 et 90 heures par semaine le temps travaillé. Celui-ci peut inclure de nombreuses heures au soleil ou dans des serres où la température est très élevée. Sans compter que le travail est souvent exécuté debout pour des durées prolongées. 

Il a été observé de grandes disparités dans les conditions d’hébergement entre les différents milieux de travail visités. Le surpeuplement constitue un des principaux facteurs de risque, pouvant notamment affecter la qualité de l’air et la salubrité. 

La majorité des travailleuses et travailleurs étrangers temporaires détiennent un permis de travail lié à un employeur unique et sont logés par celui-ci. En raison de leur statut migratoire, cette situation peut entraîner une précarité qui limite la prévention des accidents, la reconnaissance de leurs droits en matière de santé et de sécurité au travail et l’accès aux soins de santé. 

À la lumière des constats et des résultats publiés, quatre pistes d’action sont proposées :

  1. informer, encadrer et accompagner les employeurs et les travailleurs dans la prévention des risques de santé et sécurité du travail;
  2. encadrer les pratiques en matière d’hébergement;
  3. tenir compte du statut migratoire dans les politiques publiques et les interventions en santé et sécurité du travail;
  4. identifier des moyens pour améliorer et faciliter un accès adéquat aux services de santé.
19 juin 2025