Le bruit environnemental : un enjeu de santé publique

L'Institut national de santé publique du Québec publie aujourd’hui une première étude extensive  sur le bruit environnemental et la santé au Québec. Celle-ci fait notamment le point sur :

  • les effets du bruit environnemental sur la santé et sur la qualité de vie;
  • l’exposition des Québécois au bruit environnemental;
  • les interventions pouvant guider les différents paliers de gouvernement pour en atténuer et prévenir les effets.

Le bruit environnemental est l’une des formes de pollution les plus répandues et représente un enjeu environnemental majeur. Bien que longtemps considéré comme une simple nuisance, le bruit environnemental est maintenant considéré comme un risque à la santé, particulièrement en milieu urbain, où il peut affecter un grand nombre de personnes.

Sources

Le bruit environnemental est défini par l’Organisation mondiale de la Santé comme le bruit émis par toutes sources, excluant celles en milieu de travail. Le bruit environnemental inclut donc le bruit provenant de la circulation routière, du transport ferroviaire et aérien, celui des industries, des commerces, de chantiers de construction et des travaux et services publics ainsi que des activités culturelles de loisirs et de sports. Il comprend aussi les sources de bruit intérieur ou domestique, telles que les systèmes de ventilation ou de climatisation, les appareils ménagers et celles issues du voisinage.

Effets

La recension des études scientifiques montre que le bruit peut avoir de multiples conséquences tant physiques (perturbations du sommeil, maladies cardiovasculaires, soit l’hypertension artérielle pour le bruit routier et aérien et l’infarctus du myocarde pour le bruit routier, ainsi que perte d'audition et acouphènes) que psychosociales (nuisance – gêne et dérangement – et difficultés d’apprentissage en milieu scolaire).

Dans notre société, le bruit environnemental est une source de plaintes et de poursuites judiciaires qui soulève un enjeu d’acceptation sociale. Des divergences de vision, reliées notamment au modèle de développement du territoire et au besoin de quiétude, en font un sujet de débat. Par ailleurs, pour l’année 2013, les coûts sociétaux des effets du bruit environnemental s’élèveraient à près de 680 M$ par année au Québec, selon une évaluation conservatrice. 

Prévention

Des mesures efficaces et prometteuses de prévention existent et permettent d’agir en amont du problème (aménagement du territoire, horaire d’activités, mobilité durable), sur les sources (pneus et surfaces, avions, freins des trains moins bruyants, limites de vitesse), sur la propagation (écrans antibruit, édifices écran, végétation dense optimisée) et aux lieux de résidence (insonorisation des murs et plafonds, fenêtres)

Par ailleurs, une politique publique serait la mesure la plus optimale pour prévenir et atténuer les effets du bruit. Elle permettrait non seulement de reconnaître l’existence du problème, mais aussi de coordonner les actions de tous ceux qui peuvent agir en la matière (ministères, organismes, municipalités, secteur privé, fabricants, etc.).

Pour plus de détails, consultez l’avis scientifique : Avis sur une politique québécoise de lutte au bruit environnemental : pour des environnements sonores sains

26 novembre 2015