Les variants de la COVID-19 se propagent rapidement au Québec

L’Institut national de la santé publique du Québec (INPSQ) estime que les prochaines semaines seront cruciales pour contenir la montée des variants de la COVID-19 au Québec.

Des projections modélisées par l’équipe de Mathieu Maheu-Giroux, épidémiologiste à l’Université McGill, en collaboration avec Marc Brisson, professeur titulaire à l’Université Laval confirment que les variants du SRAS CoV-2 qui font actuellement l’objet d’une surveillance mondiale rehaussée vont devenir dominants au Québec d’ici le début du mois d’avril.

Les chercheurs et collaborateurs à l’INSPQ ont présenté aujourd’hui leurs conclusions lors d’un breffage technique sur la propagation des variants du SRAS-CoV-2 au Québec.

Selon ces modélisations, les variants B.1.1.7 (le plus présent) et B.1.351 vont bientôt représenter plus de 50 % des nouvelles infections de COVID-19 au Québec. Ces variants se propagent rapidement en raison de leur meilleure capacité à se transmettre d’une personne à une autre.

Actuellement, il y a plus de 4 682 cas cumulatifs de variants au Québec.

Depuis le début de la pandémie, l’INSPQ effectue un suivi du taux de reproduction effectif du SRAS-CoV-2. C’est ce qu’on appelle le Rt. Il représente le nombre moyen d’individus infectés par une personne avec le SRAS-CoV-2 dans une population où certains individus sont immunisés.

Afin de mieux comprendre l’impact des variants sur la transmission, les chercheurs ont calculé ce Rt spécifiquement pour les variants à surveillance rehaussée en utilisant la proportion des tests avec criblage positif.

« Les estimations actuelles montrent que les variants sous surveillance rehaussée connaissent une croissance rapide par rapport aux autres souches du virus. Alors que les souches historiques sont contrôlées par les mesures actuelles, les variants poursuivent leur croissance dans l’ensemble du Québec », explique Mathieu Maheu-Giroux.

Le Rt des variants sous surveillance rehaussée est présentement estimé à 1,31 alors que celui des autres souches du virus est de 0,92. Cela signifie qu’une personne infectée par un variant sous surveillance rehaussée infecte 1,31 personne alors que pour les autres formes du virus, une personne infectée en infecte environ une seule. Un Rt supérieur à 1 signifie que l’épidémie est en croissance.

Ces données modélisées au Québec confirment ce qui est observé ailleurs dans le monde : les variants sous surveillance rehaussée se transmettent environ 40 % plus efficacement comparativement aux autres souches du virus. Ils sont en quelque sorte plus rapides à se propager et possèdent donc un avantage sélectif par rapport aux autres souches du virus.

L’effet des variants sur l’épidémie

« L’augmentation des cas de variants sous surveillance rehaussée que l’on constate signifie que le niveau actuel d’application des mesures de prévention est insuffisant pour contenir leur transmission et maîtriser l’épidémie, du moins jusqu’à ce qu’une très grande proportion de la population québécoise soit vaccinée », explique le Dr Gaston De Serres, médecin épidémiologiste à l’INSPQ.

La dominance des variants parmi tous les cas de COVID-19 au Québec est inévitable. On peut cependant agir dès maintenant pour limiter l’impact des variants sur les hospitalisations et les décès.

Une forte adhésion aux mesures sanitaires et un dépistage/traçage intensif des contacts pourrait ralentir la progression du variant au Québec, le temps que la campagne de vaccination produise son effet.

Les prochaines semaines sont critiques pour ralentir la hausse anticipée des cas, des hospitalisations et des décès. Il est donc important de maintenir les mesures de prévention pour éviter les conséquences graves d’une éventuelle troisième vague de pandémie de COVID-19.

Pour en savoir plus

Données COVID-19 au Québec et taux de reproduction des variants sous surveillance rehaussée : Variants de SRAS-CoV-2 sous surveillance

Page d’information sur les variants au Québec : Les variants du SRAS CoV-2

Foire aux questions : Les variants du SRAS-CoV-2 : pourquoi s’en préoccuper?

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26 mars 2021