5 février 2020

Symptômes et crises d’asthme de 2010-2011 à 2016-2017 au Québec

Article
Auteur(s)
Germain Lebel
M. A., M. Sc., conseiller scientifique, Direction de la santé environnementale et de la toxicologie
Benoît Lévesque
M.D., M. Sc., FRCPC, médecin spécialiste, Direction de la santé environnementale et de la toxicologie
Magalie Canuel
M. Sc., conseillère scientifique, Direction de la santé environnementale et de la toxicologie, Institut national de santé publique du Québec

Résumé

Chez les élèves du secondaire, la prévalence brute des sibilances est significativement plus faible chez les élèves de la 1re secondaire que dans les autres niveaux scolaires, et ce, dans les deux cycles de l’enquête. Il existe une tendance significative à la hausse de la prévalence brute des sibilances en fonction du niveau scolaire dans les deux cycles.Cet article compare les prévalences de l’asthme mesurées chez les jeunes du secondaire lors des deux cycles de l’Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire (EQSJS). Il est possible de constater que la prévalence des sibilances augmente de 2010-2011 à 2016-2017, mais pas les crises d’asthme au cours de la vie. Les variables associées aux sibilances sont : le sexe féminin, le degré scolaire plus élevé, le tabagisme, la sédentarité, le surplus de poids et la présence de symptômes de rhinite allergique. Quant aux variables associées aux crises d’asthme au cours de la vie, il s’agit : du sexe féminin, du tabagisme, du surplus de poids et de l’atopie. L’importance relative entre les multiples facteurs de risque de l’asthme devrait être vérifiée à l’aide d’analyses multivariées.

Objectifs

L’Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire (EQSJS) a été réalisée en deux cycles, soit en 2010-2011 et en 2016-2017. L’objectif premier de cet article est de comparer les prévalences de l’asthme mesurées lors des deux cycles de l’EQSJS. L’objectif secondaire est de comparer les prévalences selon les principaux déterminants documentés, soit : le sexe, le niveau scolaire, la région, le statut tabagique, l’activité physique, le statut pondéral et l’atopie respiratoire. Cet article constitue un complément à trois autres publications utilisant aussi les données de l’EQSJS 1–3.

Éléments méthodologiques

L’Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire

Réalisée par l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) pour le compte du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), l’EQSJS est une enquête de grande envergure. Elle a été réalisée auprès de plus de 62 000 jeunes pour chaque cycle, dans la majorité des écoles des différentes régions du Québec (à l'exception des Terres-Cries-de-la-Baie-James et du Nunavik). Néanmoins, en raison de la méthode de collecte des données, seulement la moitié de ces élèves ont répondu aux questions du volet portant sur la santé respiratoire. L’enquête a ciblé les élèves de la 1re à la 5secondaire inscrits dans les écoles publiques et privées, francophones et anglophones. Une vingtaine de thèmes y ont été abordés, dont le volet sur la santé respiratoire, qui est le sujet du présent article. Le lecteur intéressé par les détails techniques de la réalisation de l’enquête peut consulter le rapport de l’ISQ4.

Toutes les données sont extraites du portail de l’Infocentre de santé publique, accessible au personnel du réseau de la santé et des services sociaux uniquement. Sommairement, les requêtes disponibles permettent de produire un test global du khi-deux lorsqu’une comparaison est demandée, afin d’évaluer s’il existe une relation significative entre l’indicateur et une variable de croisement. Dans le cas où le test global montre une relation significative (valeur-p du test inférieure au seuil de signification de 0,05), des tests d’égalité de proportions deux à deux sont effectués. Les prévalences ajustées, selon la structure d’âge de la population de l’EQSJS 2016-2017 de l’ensemble du Québec, sont utilisées lorsque pertinentes. La sélection des variables de croisement a été effectuée, d’une part, sur les résultats significatifs de l’analyse des données du cycle 2010-2011 de l’EQSJS (2) et, d’autre part, sur un article faisant état d’une revue récente de la littérature pertinente sur les déterminants de l’asthme5.

Dans le cas d’un indicateur à deux catégories seulement, analysé selon une variable de croisement qui ne possède également que deux catégories, le test d’égalité de deux proportions est utilisé comme test global. Le test global du khi-deux pourrait aussi s’appliquer et donnerait en général un résultat similaire6. C’est pour cette raison que seul le test d’égalité de deux proportions est effectué. Il est à noter que les méthodes de calcul des intervalles de confiance ne sont pas les mêmes dans les deux cycles de l’enquête.

L’asthme et ses principaux déterminants

L'asthme est une maladie caractérisée par une inflammation plus ou moins importante des voies respiratoires, au niveau des bronches et des petites bronches, les bronchioles. Elle se traduit par une difficulté à respirer, un essoufflement, une respiration sifflante (sibilances) ou une sensation d’oppression dans la poitrine.

L’asthme est une maladie chronique se manifestant le plus souvent par des crises entrecoupées de périodes où la respiration est normale. Chez certaines personnes, cependant, l’asthme induit une gêne respiratoire permanente interférant avec les activités quotidiennes.

Les principaux facteurs de risque de l’asthme se présentent sous deux formes : ceux qui contribuent au développement de la maladie (antécédents familiaux d’allergies/statut d’atopie, exposition à la fumée du tabac, infections respiratoires fréquentes au cours des premières années de vie, surplus de poids, sédentarité, etc.), et ceux qui sont liés au déclenchement de la crise d’asthme, notamment l’exposition à des allergènes (pollens, acariens, moisissures, etc.), à des agents infectieux, à de la fumée de tabac ou à d’autres polluants aériens ou atmosphériques.

Lorsque l’asthme est bien contrôlé, la personne atteinte peut vivre une vie normale. Par contre, la mauvaise maîtrise de la maladie peut entraîner une plus grande fréquence et intensité des crises d’asthme et venir ainsi diminuer la qualité de vie des personnes atteintes (absentéisme à l’école ou au travail, limitation dans la participation aux activités de la vie quotidienne, perturbation du sommeil).

Dans l’EQSJS, les symptômes (ci-après libellés « sibilances ») et les crises d’asthme au cours de la vie sont mesurés par les questions tirées de l’International Study of Asthma and Allergies in Childhood (étude ISAAC)7. Les indicateurs développés sont basés sur des mesures autodéclarées provenant de questions validées internationalement et utilisées dans plusieurs langues (sibilances au cours des 12 derniers mois : HV6_1; crises d’asthme au cours de la vie : HV6_7)8 (voir encadré).

À la suite d’une sensibilisation aux allergènes environnementaux (pollens, acariens, etc.), les enfants atopiques sont plus susceptibles de développer des symptômes cutanés, respiratoires ou oculaires. Les principales manifestations de l'atopie sont la dermatite atopique, la rhinite allergique ou l'asthme. La rhinite allergique est mesurée dans l’EQSJS 2016-2017 par la présence ou l’absence de symptômes de rhinite allergique. Les élèves ayant répondu par l’affirmative aux deux questions (HV6_10 et HV6_11) présentent des symptômes de rhinite allergique (voir encadré).

Extraits des questions du volet sur la santé respiratoire de l'EQSJS

HV6_1 : Au cours des 12 derniers mois, as-tu déjà eu des sifflements dans la poitrine (bruits anormaux ou « râlements » lorsque tu respires), à un moment quelconque?

HV6_7 : As-tu déjà eu des crises d’asthme?

HV6_10 : Au cours des 12 derniers mois, as-tu eu des éternuements, le nez qui coule ou le nez bouché alors que tu n’avais pas de rhume ou de grippe?

HV6_11 : Au cours des 12 derniers mois, ces problèmes de nez étaient-ils accompagnés de larmoiements (yeux qui coulent) et de démangeaisons aux yeux (envie de se frotter les yeux)?

Certaines habitudes de vie, dont le tabagisme, sont associées à plusieurs problèmes de santé. L’asthme n’y fait pas exception. Dans l’EQSJS, le statut de fumeur actuel est défini à partir de quatre questions. Les fumeurs actuels regroupent les catégories de fumeurs quotidiens et occasionnels, c'est-à-dire les élèves qui ont fumé quotidiennement (ou moins souvent) au cours des 30 derniers jours et qui ont fumé au moins 100 cigarettes au cours de leur vie.

Enfin, le niveau d’activité physique de loisir est établi à partir de cinq questions. Elles portent sur les activités physiques de loisir pratiquées à la maison, à l’école ou ailleurs : le sport, le plein air, le conditionnement physique, la danse ou tout simplement la marche. L’activité physique de loisir exclut les cours d’éducation physique, les déplacements actifs (à pied, à bicyclette ou autre moyen) pour se rendre quelque part (à l’école, au travail, au magasin ou autre) et les activités faites dans le cadre d’un travail rémunéré.

Résultats

La prévalence des sibilances au cours des 12 derniers mois et la prévalence des crises d’asthme au cours de la vie pour les deux cycles de l’étude sont présentées ci-après, principalement sous la forme de graphiques, selon : le sexe, le niveau scolaire, le statut tabagique, le niveau d’activité physique de loisir, le statut pondéral, l’atopie respiratoire et oculaire (rhinite allergique) et la région sociosanitaire de l’école.

Selon le sexe

Chez les élèves du secondaire au Québec, la prévalence ajustée des sibilances a légèrement augmenté de manière statistiquement significative entre les deux cycles de l’enquête. Pour le total des garçons et des filles, la prévalence passe de 18,3 % à 20,2 %. Chez les filles, elle varie de 20,9 % à 23,7 %. Enfin, dans les deux cycles de l’EQSJS, les prévalences chez les filles et les garçons sont statistiquement différentes.

Figure 1 — Prévalence ajustée et intervalle de confiance à 95 % des sibilances au cours des 12 derniers mois chez les jeunes du secondaire, selon le sexe et le cycle de l’EQSJS

Prévalence ajustée et intervalle de confiance à 95 % des sibilances au cours des 12 derniers mois chez les jeunes du secondaire, selon le sexe et le cycle de l’EQSJS

La prévalence des crises d’asthme au cours de la vie n’a pas varié entre les deux cycles de l’enquête. Elle est d’environ 18 % chez les élèves du secondaire. Elle est légèrement plus élevée chez les filles (19 %) que chez les garçons (17 %) (valeur-p < 0,05).

Figure 2 — Prévalence ajustée et intervalle de confiance à 95 % des crises d’asthme au cours de la vie chez les jeunes du secondaire, selon le sexe et le cycle de l’EQSJS

Prévalence ajustée et intervalle de confiance à 95 % des crises d’asthme au cours de la vie chez les jeunes du secondaire, selon le sexe et le cycle de l’EQSJS

Selon le niveau scolaire

Chez les élèves du secondaire, la prévalence brute des sibilances est significativement plus faible chez les élèves de la 1re secondaire que dans les autres niveaux scolaires, et ce, dans les deux cycles de l’enquête. Il existe une tendance significative à la hausse de la prévalence brute des sibilances en fonction du niveau scolaire dans les deux cycles.

Figure 3 — Prévalence brute et intervalle de confiance à 95 % des sibilances au cours des 12 derniers mois chez les jeunes du secondaire, selon le niveau scolaire et le cycle de l’EQSJS

Prévalence brute et intervalle de confiance à 95 % des sibilances au cours des 12 derniers mois chez les jeunes du secondaire, selon le niveau scolaire et le cycle de l’EQSJS

La distribution de fréquence de la prévalence des crises d’asthme au cours de la vie indique une augmentation progressive de la 1re secondaire à la 5e secondaire en 2016-2017. Cette hausse n’est pas observée en 2010-2011. Une tendance statistiquement significative à la hausse selon le niveau scolaire est observée dans le deuxième cycle de l’EQSJS seulement.

Figure 4 — Prévalence brute et intervalle de confiance à 95 % des crises d’asthme au cours de la vie chez les jeunes du secondaire, selon le niveau scolaire et le cycle de l’EQSJS

Selon le statut tabagique

Dans les deux cycles de l’enquête, la prévalence ajustée des sibilances au cours des 12 derniers mois est beaucoup plus élevée chez les fumeurs actuels que chez les non-fumeurs. Il n’y a pas de différence significative entre ces prévalences selon le cycle.

Figure 5 — Prévalence ajustée et intervalle de confiance à 95 % des sibilances au cours des 12 derniers mois chez les jeunes du secondaire, selon le statut tabagique et le cycle de l’EQSJS

Prévalence ajustée et intervalle de confiance à 95 % des sibilances au cours des 12 derniers mois chez les jeunes du secondaire, selon le statut tabagique et le cycle de l’EQSJS

Dans les deux cycles, les prévalences ajustées des crises d’asthme sont significativement plus élevées chez les fumeurs actuels que chez les non-fumeurs. Ces prévalences n’ont pas varié de manière importante d’un cycle à l’autre de l’EQSJS.

Figure 6 — Prévalence ajustée et intervalle de confiance à 95 % des crises d’asthme au cours de la vie chez les jeunes du secondaire, selon le statut tabagique et le cycle de l’EQSJS

Selon le niveau d'activité physique de loisir

Dans le cycle 2010-2011, la prévalence des sibilances chez les élèves moins actifs est significativement plus élevée que chez les élèves moyennement actifs. Dans le cycle 2016-2017, la prévalence des sibilances chez les élèves moins actifs (ou plus sédentaires) durant l’année scolaire est significativement plus élevée que chez les élèves actifs et moyennement actifs.

Figure 7 — Prévalence ajustée et intervalle de confiance à 95 % des sibilances au cours des 12 derniers mois chez les jeunes du secondaire, selon le niveau d’activité physique de loisir et le cycle de l’EQSJS

Prévalence ajustée et intervalle de confiance à 95 % des sibilances au cours des 12 derniers mois chez les jeunes du secondaire, selon le niveau d’activité physique de loisir et le cycle de l’EQSJS

En 2010-2011, aucune différence significative de la prévalence des crises d’asthme au cours de la vie n’est observée selon le niveau d’activité physique des élèves. Au cycle 2016-2017, la prévalence des crises d’asthme au cours de la vie est significativement plus faible chez les élèves qui sont plus sédentaires.

Figure 8 — Prévalence ajustée et intervalle de confiance à 95 % des crises d’asthme au cours de la vie chez les jeunes du secondaire, selon le niveau d’activité physique et le cycle de l’EQSJS

Prévalence ajustée et intervalle de confiance à 95 % des crises d’asthme au cours de la vie chez les jeunes du secondaire, selon le niveau d’activité physique et le cycle de l’EQSJS

N.B. : Les mêmes lettres dans deux histogrammes (d’un même cycle) indiquent les différences significatives au seuil de 5 % dans les comparaisons deux à deux.

Selon le statut pondéral

Dans les deux cycles de l’EQSJS, la prévalence des sibilances est significativement plus élevée chez les élèves qui présentent un surplus de poids, comparativement à ceux qui déclarent un poids insuffisant ou un poids normal.

Figure 9 — Prévalence ajustée et intervalle de confiance à 95 % des sibilances au cours des 12 derniers mois chez les jeunes du secondaire, selon le statut pondéral et le cycle de l’EQSJS

Prévalence ajustée et intervalle de confiance à 95 % des sibilances au cours des 12 derniers mois chez les jeunes du secondaire, selon le statut pondéral et le cycle de l’EQSJS

Il en est de même pour les crises d’asthme au cours de la vie. Elles sont plus élevées chez les élèves qui présentent un surplus de poids, comparativement aux autres élèves, et ce, dans les deux cycles de l’EQSJS.

Figure 10 — Prévalence ajustée et intervalle de confiance à 95 % des crises d’asthme au cours de la vie chez les jeunes du secondaire, selon le statut pondéral et le cycle de l’EQSJS

Prévalence ajustée et intervalle de confiance à 95 % des crises d’asthme au cours de la vie chez les jeunes du secondaire, selon le statut pondéral et le cycle de l’EQSJS

N.B. : Les mêmes lettres dans deux histogrammes (d’un même cycle) indiquent les différences significatives au seuil de 5 % dans les comparaisons deux à deux.

Selon les symptômes de rhinite

En 2016-2017, la prévalence des sibilances au cours des 12 derniers mois ainsi que des crises d’asthme au cours de la vie sont significativement plus élevées en présence de symptômes de rhinite, lesquels sont souvent associés à l’atopie. Ces observations sont valides chez les garçons, les filles et le total des deux sexes. Ces données ne sont pas disponibles pour le premier cycle de l’enquête.

Figure 11 — Prévalence ajustée et intervalle de confiance à 95 % des sibilances au cours des 12 derniers mois chez les jeunes du secondaire, selon le sexe et la présence de symptômes de rhinite allergique au cours des 12 derniers mois, EQSJS 2016-2017

Prévalence ajustée et intervalle de confiance à 95 % des sibilances au cours des 12 derniers mois chez les jeunes du secondaire, selon le sexe et la présence de symptômes de rhinite allergique au cours des 12 derniers mois, EQSJS 2016-2017

Figure 12 — Prévalence ajustée et intervalle de confiance à 95 % des crises d’asthme au cours de la vie chez les jeunes du secondaire, selon le sexe et la présence de symptômes de rhinite allergique au cours des 12 derniers mois, EQSJS 2016-2017

Prévalence ajustée et intervalle de confiance à 95 % des crises d’asthme au cours de la vie chez les jeunes du secondaire, selon le sexe et la présence de symptômes de rhinite allergique au cours des 12 derniers mois, EQSJS 2016-2017

Selon la région sociosanitaire de l'école

Les tableaux 1 et 2 présentent les prévalences par région sociosanitaire (RSS) pour les sibilances au cours des 12 derniers mois et les crises d’asthme au cours de la vie.

D’une part, pour la prévalence des sibilances au cours des 12 derniers mois, les prévalences des RSS du Bas-Saint-Laurent, de Montréal et de l’Outaouais présentent des prévalences significativement plus élevées en 2016-2017, comparativement au cycle 2010-2011 (tableau 1). D’autre part, pour le cycle 2016-2017, aucune RSS ne se démarque de manière significative de la prévalence des sibilances du reste du Québec (valeur-p du test global d’indépendance = 0,5657). En comparaison, pour le cycle 2010-2011, les prévalences des RSS de la Montérégie et de la Côte-Nord étaient significativement plus élevées que celles du reste de la province (valeur-p du test global d’indépendance = 0,02). Davantage de disparités sont constatées dans les répartitions régionales des deux cycles de l’EQSJS (tableau 1).

Tableau 1 - Prévalence ajustée des sibilances au cours des 12 derniers mois chez les jeunes du secondaire, selon la RSS de l’école et le cycle de l’EQSJS

Région sociosanitaire de l'école Cycle 2010-2011 CYCLE 2016-2017

Prévalence

ajustée (%)

(I.C. à 95 %)

PRÉVALENCE

AJUSTÉE (%)

(I.C. À 95 %)

01 Bas-Saint-Laurent

17,7a

(15,8 – 19,8)

20,6a

(18,4 – 23,0)

02 Saguenay–Lac-Saint-Jean

19,6

(17,6 – 21,7)

20,6

(18,9 – 22,4)

03 Capitale-Nationale

16,9

(15,0 – 18,9)

18,2

(16,7 – 19,8)

04 Mauricie et Centre-du-Québec

20,1

(18,0 – 22,1)

20,3

(18,2 – 22,6)

05 Estrie

17,7

(15,7 – 19,3)

19,1

(17,4 – 21,0)

06 Montréal

16,7b

(14,6 – 18,9)

20,2b

(18,4 – 22,1)

07 Outaouais

18,7c

(16,8 – 20,7)

21,6c

(19,8 – 23,5)

08 Abitibi-Témiscamingue

19,4

(17,2 – 21,6)

22,3

(20,4 – 24,2)

09 Côte-Nord

21,3 (+)

(19,3 – 23,3)

22,8

(20,5 – 25,2)

10 Nord-du-Québec

18,4

(14,5 – 22,7)

17,9

(14,2 – 22,3)
11 Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine 19,8 (18,0 – 21,6) 20,1 (18,2 – 22,2)
12 Chaudière-Appalaches 17,4 (15,5 – 19,4) 19,7 (17,9 – 21,5)
13 Laval 17,1 (15,1 – 19,2) 19,9 (17,9 – 22,2)
14 Lanaudière 19,0 (17,0 – 21,1) 21,1 (18,9 – 23,5)
15 Laurentides 18,8 (16,9 – 20,7) 20,1 (18,2 – 22,2)
16 Montérégie 20,1 (+) (18,2 – 21,9) 20,8 (18,6 – 23,1)

I.C. : intervalle de confiance.
(+) : prévalence régionale significativement supérieure (p < 0,05) à celle du reste de la province.
a, b, c : la différence des prévalences aux deux cycles de l’EQSJS est statistiquement significative.

Le tableau 2 présente les prévalences régionales des crises d’asthme au cours de la vie selon les deux cycles de l’EQSJS. Les prévalences régionales des crises d’asthme au cours de la vie sont assez différentes selon le cycle. En 2010-2011, trois RSS affichaient des prévalences de crises d’asthme au cours de la vie significativement plus élevées que pour le reste de la province, soit, par ordre d’importance, les RSS des Laurentides, de la Montérégie et de la Côte-Nord. Pour le cycle 2010-2011, les prévalences des crises d’asthme au cours de la vie étaient significativement plus faibles en Chaudière-Appalaches et au Bas-Saint-Laurent que dans le reste de la province. La région du Bas-Saint-Laurent est la seule qui présente des prévalences statistiquement différentes entre les deux cycles de l’EQSJS, la prévalence ayant augmenté en 2016-2017. En 2016-2017, les RSS de Chaudière-Appalaches et de la Mauricie et Centre-du-Québec affichaient une prévalence des crises d’asthme au cours de la vie significativement plus faible que le reste du Québec. Dans ce deuxième cycle, il faut souligner des prévalences plus élevées dans les RSS de l’Outaouais et du Nord-du-Québec, alors que les RSS de Chaudière-Appalaches et de la Mauricie et Centre-du-Québec avaient des prévalences significativement plus faibles.

Tableau 2 - Prévalence ajustée des crises d'asthme au cours de la vie chez les jeunes du secondaire, selon la RSS de l’école et le cycle de l’EQSJS

Région sociosanitaire de l'école Cycle 2010-2011 CYCLE 2016-2017

Prévalence

ajustée (%)

(I.C. à 95 %)

PRÉVALENCE

AJUSTÉE (%)

(I.C. À 95 %)

01 Bas-Saint-Laurent

14,5a (-)

(12,8 – 16,5)

17,1a

(15,5 – 18,9)

02 Saguenay–Lac-Saint-Jean

19,2

(17,0 – 21,3)

19,6

(17,7 – 21,6)

03 Capitale-Nationale

17,3

(15,6 – 19,0)

16,7

(14,8 – 18,7)

04 Mauricie et Centre-du-Québec

17,5

(15,6 – 19,4)

16,0 (-)

(14,3 – 18,0)

05 Estrie

16,8

(15,1 – 18,3)

16,6

(14,8 – 18,5)

06 Montréal

17,4

(15,8 – 19,3)

19,2

(17,6 – 20,8)

07 Outaouais

18,2

(16,4 – 20,3)

20,5 (+)

(18,3 – 22,9)

08 Abitibi-Témiscamingue

18,2

(16,4 – 20,0)

18,0

(15,9 – 20,3)

09 Côte-Nord

20,9 (+)

(18,7 – 23,0)

19,1

(17,1 – 21,3)

10 Nord-du-Québec

18,3

(14,1 – 22,5)

23,5 (+)

(19,3 – 28,4)
11 Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine 18,7 (16,9 – 20,3) 18,4 (16,5 – 20,5)
12 Chaudière-Appalaches 13,6 (-) (12,0 – 15,2) 13,7 (-) (12,3 – 15,1)
13 Laval 18,4 (16,5 – 20,3) 17,6 (15,8 – 19,6)
14 Lanaudière 19,3 (17,5 – 21,0) 18,0 (16,2 – 20,0)
15 Laurentides 20,1 (+) (18,3 – 22,1) 19,6 (17,7 – 21,6)
16 Montérégie 20,5 (+) (18,9 – 22,2) 19,6 (17,8 – 21,5)

I.C. : intervalle de confiance.
(+) : prévalence régionale significativement supérieure (p < 0,05) à celle du reste de la province.
(-) : prévalence régionale significativement inférieure (p < 0,05) à celle du reste de la province.
a : la différence des prévalences aux deux cycles de l’EQSJS est statistiquement significative.

Discussion

En 2016-2017, la prévalence des sibilances chez les élèves du secondaire au Québec, comme documentée par l’adaptation française du questionnaire de l’étude ISAAC, était de 20,2 %, en croissance par rapport aux dernières données de comparaison (18,3 %, 2010-2011) (figure 1). Globalement, une augmentation de 0,33 % par année est observée. Pour les adolescents de 13-14 ans, l’étude ISAAC a également montré une augmentation globale de la prévalence des sibilances de 0,06 % par année parmi les centres internationaux de l’enquête, vérifiée par le questionnaire écrit, entre 1994-1995 (phase I) et 2001-2003 (phase III)8. De plus, en Amérique du Nord, une augmentation de 0,12 % par année de la prévalence des sibilances était observée entre les phases I et III. La prévalence chez les 13-14 ans s’établissait quant à elle à 21,5 % lors de la phase III8, soit du même ordre de grandeur que la proportion documentée par l’EQSJS.

La prévalence des crises d’asthme au cours de la vie est demeurée stable entre les deux cycles de l’enquête (2010-2011 : 18,2 %; 2016-2017 : 18,3 %) (figure 2), légèrement en deçà des résultats de la phase III de l’enquête ISAAC pour les participants en Amérique du Nord chez les 13-14 ans (22,5 %), et en augmentation de 0,71 % par année entre les deux phases8. Aucun résultat plus récent utilisant ces indicateurs (sibilances lors des 12 derniers mois; crises d’asthme au cours de la vie) pour la population québécoise ou canadienne n’a pu être documenté.

En se basant sur l’autodéclaration d’un diagnostic d’asthme fait par un professionnel de la santé, Lawson et al. (2014) ont documenté, chez un échantillon représentatif de la population canadienne, une proportion de 14,4 % de jeunes canadiens de 12 à 18 ans (n = 956) qui ont été identifiés comme asthmatiques sur une période de 12 ans à partir de 1994-1995. L’incidence globale a été de 10,2 par 1 000 personnes-années et elle était significativement plus élevée chez les filles que chez les garçons (filles : 13,2/1 000 personnes-années, I.C. à 95 % : 9,7 – 18,2; garçons : 6,6/1 000 personnes-années, I.C. à 95 % : 4,5 – 9,8), montrant un rapport de risque ajusté de 2,13 (I.C. à 95 % : 1,26 – 3,62). En effet, les auteurs concluaient, à tort ou à raison, que les efforts de prévention concernant l’asthme chez les adolescents devaient viser en priorité les jeunes filles. L’étude actuelle montre également une prépondérance des sibilances et des crises d’asthme au cours de la vie chez les jeunes filles (figures 1 et 2).

Lawson et al. (2014) ont également documenté une incidence stable chez les garçons, mais ont noté un effet de cohorte chez les filles, les plus vieilles au début du suivi ayant eu un diagnostic plus fréquemment comparativement aux plus jeunes. Dans l’étude actuelle, une augmentation des sibilances est notée au fil des niveaux scolaires dans les deux cycles (figure 3). La même relation est constatée pour les crises d’asthme durant la vie en 2016-2017, mais pas en 2010-2011 (figure 4).

Dans les deux cycles de l’EQSJS, le tabagisme était fortement associé aux sibilances (figure 5) et aux crises d’asthme (figure 6). La National Youth Risk Behavior Survey (YRBS) réalisée aux États-Unis tous les deux ans auprès des étudiants fréquentant l’école depuis 9 à 12 ans a montré une prévalence de tabagisme plus élevée chez les répondants qui se sont déclarés asthmatiques sur la base d’un diagnostic fait par un médecin entre 2003 et 2017, comparativement à ceux qui ont dit être non asthmatiques9. Au total, en 2017, la prévalence de tabagisme chez les asthmatiques était de 10,7 % contre 8,2 % chez les non-asthmatiques. Lors des 8 enquêtes transversales réalisées durant cette période, seulement 2 de celles-ci montraient une différence non significative au seuil de 5 % entre les deux groupes. Les données pour la consommation de marijuana allaient également dans le même sens. Ces résultats ont incité les auteurs à recommander des efforts supplémentaires pour éduquer les jeunes concernant la consommation de tabac et de marijuana, en particulier chez les asthmatiques9.

Dans les deux cycles de l’enquête, les individus les moins actifs étaient significativement plus affectés par des sibilances (figure 7). Cette relation n’était pas observée pour les crises d’asthme durant la vie. En fait, il n’y avait pas de variation statistique en fonction du niveau d’activité en 2010-2011, et la prévalence des répondants déclarant des crises d’asthme était même significativement plus faible chez les moins actifs en 2016-2017 (figure 8). Même si les auteurs d’une revue de la littérature récente5 ont identifié la sédentarité comme un déterminant associé à l’asthme, d’autres chercheurs10 n’ont pas trouvé de relation entre le niveau d’activité physique et le diagnostic d’asthme chez les jeunes Canadiens.

En ce qui concerne les jeunes en surplus de poids, ils ont déclaré plus de sibilances et de crises d’asthme au cours de la vie, autant en 2010-2011 qu’en 2016-2017 (figures 9 et 10). Ces résultats sont cohérents avec la revue de Beasley et al.5 qui identifie l’indice de masse corporelle élevé comme un facteur de risque pour l’asthme.

L’atopie, comme documentée par les symptômes de rhinite allergique, est significativement associée aux sibilances et aux crises d’asthme dans l’enquête 2016-2017 (figures 11 et 12). C’est un fait reconnu que l’atopie respiratoire est un déterminant majeur de l’asthme autant à international11–13 qu’au Québec14,15.

Finalement, les sibilances et les crises d’asthme ne varient que très peu à l’échelle régionale entre les deux cycles de l’enquête. Néanmoins, en fonction du cycle et de l’indicateur, certaines régions se démarquent significativement de l’ensemble de la province (tableaux 1 et 2). Ces variations peuvent être dues en partie aux aléas de l’échantillonnage, mais également à des fluctuations possibles des déterminants de l’asthme sur le plan régional.

Limites

Comme mentionné dans la section Éléments méthodologiques, il existe des différences d’ordre statistique entre les deux cycles de l’EQSJS. Ces différences obligent à considérer avec circonspection la comparaison des prévalences entre les deux enquêtes. Cependant, les deux indicateurs de l’asthme étudiés dans cet article ne sont pas affectés par la période de collecte. Dans ce cas, l’évolution des indicateurs entre les deux cycles de l’enquête peut être analysée selon la méthode habituelle16.

Les requêtes actuellement disponibles dans le portail de l’Infocentre ne permettent pas de comparer tous les déterminants de l’asthme en fonction du cycle de l’enquête. Cette limite impose l’utilisation d’intervalles de confiance au lieu de tests statistiques plus robustes afin de juger des différences statistiques entre les deux cycles. Il serait souhaitable que ces requêtes permettent la comparaison de toutes les variables de croisement entre les deux cycles de l’enquête.

Même si l’analyse descriptive des données des deux cycles de l’EQSJS offre des renseignements précieux concernant la prévalence de l’asthme au Québec, l’utilisation de comparaisons bivariées dans l’identification des déterminants comporte des limites importantes dans le contrôle de la confusion sur le plan épidémiologique.

Conclusion

L’analyse des différents facteurs de risque de l’asthme disponibles dans les deux cycles de l’EQSJS révèle des similitudes avec les résultats d’études comparables à l’échelle nationale et internationale.

Pour les sibilances, de 2010-2011 à 2016-2017, la prévalence a augmenté de manière significative à l’échelle provinciale. Cette différence n’est cependant pas observée dans toutes les régions sociosanitaires (région de l’école). De plus, la prévalence des sibilances s’avère plus élevée chez les filles que chez les garçons et elle augmente avec le niveau scolaire, la consommation de tabac, la sédentarité et le surplus de poids. Enfin, la prévalence des sibilances est plus élevée en présence de symptômes de rhinite.

La prévalence des crises d’asthme au cours de la vie est demeurée stable entre les deux cycles de l’EQSJS, quoique cette prévalence soit légèrement plus élevée chez les filles. Une augmentation des crises d’asthme au cours de la vie est également observée selon le niveau scolaire (en 2016-2017 seulement). En outre, la prévalence des crises d’asthme au cours de la vie est plus élevée chez les fumeurs et chez les élèves qui ont un surplus de poids. Quant aux symptômes de rhinite, souvent considérés comme le reflet de l’atopie respiratoire, ils sont associés avec une prévalence supérieure des crises d’asthme au cours de la vie chez les jeunes du secondaire.

Afin de valider l’importance relative et les interactions possibles entre ces différents facteurs de risque de l’asthme chez les jeunes, des analyses statistiques complémentaires sont requises. Ainsi, des analyses multivariées devraient être réalisées en considérant le dernier cycle de l’EQSJS. Ces analyses multivariées ne peuvent pas être réalisées à partir des requêtes paramétrables disponibles à l’Infocentre de santé publique.

Remerciements

Les auteurs souhaitent exprimer leur gratitude envers Mme Véronique Boiteau, statisticienne à l’Infocentre de santé publique de l’INSPQ, pour la révision du présent document ainsi que pour ses précieux commentaires.

Pour toute correspondance

Germain Lebel
Unité Évaluation et soutien à la gestion des risques
Direction de la santé environnementale
et de la toxicologie
Institut national de santé publique du Québec
945, avenue Wolfe, 4e étage
Québec (Québec)  G1V 5B3
Courriel : [email protected]

Références

  1. Traoré I, Street M-C, Camirand H, Julien D, Joubert K, Berthelot M. Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire 2016-2017. Résultats de la deuxième édition. TOME 3 : La santé physique et les habitudes de vie des jeunes [En ligne]. Montréal : Institut de la statistique du Québec; 2018. Disponible : http://www.stat.gouv.qc.ca/statistiques/sante/enfants-ados/alimentation/sante-jeunes-secondaire-2016-2017-t3.pdf
  2. Canuel M. Prévalence des symptômes et du diagnostic de l’asthme chez les élèves du secondaire au Québec, 2010-2011. Québec : Institut national de santé publique du Québec; 2020.
  3. Ministère de la Santé et des Services sociaux [En ligne]. Québec : Gouvernement du Québec; 2019. La rhinite allergique en quelques chiffres - Flash Surveillance. Disponible : http://www.msss.gouv.qc.ca/professionnels/statistiques-donnees-sante-bien-etre/flash-surveillance/la-rhinite-allergique-en-quelques-chiffres/
  4. Plante N, Courtemanche R, Berthelot M. Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire 2016-2017. Résultats de la deuxième édition. TOME 1 : Méthodologie de l’enquête et caractéristiques de la population visée [En ligne]. Québec : Institut de la statistique du Québec; 2018. Disponible : http://www.stat.gouv.qc.ca/statistiques/sante/enfants-ados/sante-jeunes-secondaire-2016-2017-t1.pdf
  5. Beasley R, Semprini A, Mitchell EA. Risk factors for asthma: is prevention possible? Lancet Lond Engl. 2015;386(9998):1075‑85.
  6. Institut de la statistique du Québec, Institut national de santé publique du Québec. Guide spécifique des aspects méthodologiques des données d’enquêtes sociosanitaires – Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire 2010-2011, version révisée [En ligne]. Québec : Gouvernement du Québec; 2014. Disponible : http://www.stat.gouv.qc.ca/enquetes/sante/eqsjs-guide-methodologique.pdf
  7. Asher MI, Keil U, Anderson HR, Beasley R, Crane J, Martinez F, et al. International Study of Asthma and Allergies in childhood (ISAAC): Rationale and methods. Eur Respir J. 995;8:483‑91.
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