Résumé scientifique

S’adapter aux feux de forêt : le souhait des acteurs de santé publique de la Californie

L’État de la Californie, sur la côte ouest des États-Unis, compose actuellement avec une augmentation de l’ampleur des feux de forêt sur son territoire. Depuis les années 2000, cet état a combattu huit des dix plus grands feux de son histoire, dont un particulièrement dévastateur en novembre 2018. Baptisé « Camp fire », ce feu de forêt a provoqué la mort de 85 personnes et détruit plus de 18 000 infrastructures, dont la vaste majorité de la ville de Paradise, qui comptait à l’époque près de 27 000 habitants . Quelques mois après cette catastrophe, soit les 4 et 5 juin 2019, quatre instances formées d’experts de la santé publique – le Forum on Medical and Public Health Preparedness for Disasters and Emergencies; la Roundtable on Population Health Improvement; la Roundtable on the Promotion of Health Equity; et la Roundtable on Environmental Health Sciences, Research, and Medicine – ont organisé des ateliers à l’Université de Californie pour discuter des impacts communautaires et à la santé des feux de forêt, et réfléchir aux meilleures pratiques de réponse et de préparation. Les résultats de ces ateliers ont été publiés récemment sous la forme d’un rapport coordonné par la National Academies of Sciences, Engineering, and Medicine. Intitulé Implications of the California wildfires for health, communities, and preparedness : Proceedings of a workshop, ce rapport de 160 pages aborde les répercussions des feux de forêt et leur gestion à travers huit chapitres calqués sur le programme des ateliers. Plus particulièrement, il présente un portrait passé et actuel des feux de forêt en Californie, ainsi qu’une description des populations touchées et des principaux effets à la santé. Par la suite, les chapitres subséquents se penchent sur les mesures d’urgence et les actions de mitigation et de protection déployées. Au final, le document se termine par de grands constats, et le présent résumé fait plus spécifiquement état de cette matière à réflexion.

Une comparaison des mesures d’imprégnation des contaminants environnementaux entre le Québec, l’Ontario et le reste du Canada

L’Enquête canadienne sur les mesures de la santé (ECMS) est une enquête évolutive conduite depuis 2007 et menée tous les 2 ans dans l’ensemble du Canada. Pour chaque cycle, de 5 500 à 6 500 personnes sont sélectionnées selon un plan d’échantillonnage représentatif à l’échelle canadienne au regard de l’âge, du sexe et du caractère urbain ou rural du lieu de résidence. Les participants sont appelés à fournir des échantillons biologiques dans lesquels la concentration de divers contaminants environnementaux, ou leurs métabolites, sont mesurés. Cette enquête étant déployée sur les territoires de cinq régions distinctes (les provinces maritimes, le Québec, l’Ontario, les Prairies et la Colombie-Britannique), il est possible d’étudier les disparités régionales d’imprégnation aux contaminants dans les mesures populationnelles. C’était là l’objectif poursuivi par Valcke et al. (2020).

Tendances des taux d’incidence du glioblastome au Canada et aux États-Unis comparées à l’Angleterre de 1995 à 2015

Les risques potentiels de l’exposition aux radiofréquences sont l’objet de plusieurs études scientifiques. Pour la population générale, la principale source d’exposition aux radiofréquences est l’utilisation du téléphone cellulaire. Ainsi, la tête est l’une des parties du corps les plus exposées aux radiofréquences. Toutefois, le consensus scientifique actuel est d’avis que l’exposition aux radiofréquences à des niveaux inférieurs aux limites établies n’entraîne pas d’effet néfaste sur la santé, bien que ces dernières soient classées dans la catégorie B – « peut-être cancérogène pour l’Homme » – par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). Néanmoins, si un tel effet existe, il pourrait apparaître au niveau de la tête.

Impacts du taux d’infiltration de l’air extérieur sur l’exposition aux particules fines en milieu intérieur : une situation d’inégalité environnementale?

Les particules fines (PM2,5) représentent une importante composante de la pollution atmosphérique et peuvent avoir des effets néfastes sur la santé des populations exposées. En raison de leur faible diamètre, ces particules pénètrent l’appareil respiratoire plus aisément et plus profondément que les particules de grande taille. Une exposition chronique aux PM2,5 contribue notamment au risque de développer des problèmes cardiovasculaires et respiratoires (ex. : irritation des yeux et des voies respiratoires, aggravation des symptômes d’asthme, maladie pulmonaire obstructive chronique, etc.).

La plupart des études épidémiologiques concernant les impacts de la pollution atmosphérique se contentent d’utiliser les concentrations extérieures pour estimer l'exposition de la population aux PM2,5. Or, une telle approche ne permet pas de tenir compte des variations d'exposition pouvant survenir lorsque les individus passent du temps à l’intérieur, soit près de 90 % de leur temps. Bien que les PM2,5 proviennent généralement de sources extérieures, une certaine proportion peut toutefois s’infiltrer dans l’habitation à travers l’enveloppe du bâtiment (2). Ainsi, les caractéristiques physiques d’un bâtiment (type d’enveloppe, étanchéité à l’air, etc.) jouent un rôle déterminant sur le patron de distribution des PM2,5 pouvant affecter l’exposition des occupants à ce contaminant. Par ailleurs, la localisation résidentielle est étroitement liée aux caractéristiques des bâtiments ainsi qu’au statut socio-économique (ex. : origine ethnique, revenu, niveau de scolarité, etc.).

Changements climatiques et criminalité : y a-t-il injustice environnementale?

Les changements climatiques entraînent de nombreux effets sur la santé des populations, alors que les communautés sont transformées par les canicules et les inondations, par exemple. L’un des effets indirects des changements climatiques pourrait inclure la criminalité accrue induite par les vagues de chaleur, qui seront plus nombreuses. En effet, de nombreuses études ont montré les effets physiologiques de l’exposition à la chaleur, caractérisés par une augmentation de l’agressivité et des comportements violents, notamment. La criminalité est vécue plus fortement dans les quartiers défavorisés, ajoutant un élément à la trame des inégalités sociales. 

Les composés organiques volatils dans les résidences canadiennes : volatils, mais pas futiles!

La présence de composés organiques volatils (COV) en milieu intérieur demeure, comme plusieurs autres polluants, un important facteur de dégradation de la qualité de l’air intérieur. Comme leur nom l’indique, les COV regroupent une variété de molécules de faible poids moléculaire formées d’un ou de plusieurs atomes de carbone (excluant le monoxyde et le dioxyde de carbone) qui s’évaporent rapidement à température et à pression ambiantes. Les concentrations de COV sont fréquemment plus importantes dans les bâtiments que dans l’air extérieur en raison de la présence de nombreuses sources d’origine domestique. Combinés au fait que la population canadienne passe la majeure partie de son temps à l’intérieur, les enjeux associés à l’exposition des occupants aux COV apparaissent d’autant plus préoccupants. Parmi les sources de COV les plus communes en milieu intérieur, il faut noter les matériaux de construction, les meubles, le chauffage au bois, la cuisson, les assainisseurs d’air, les produits personnels et de nettoyage ainsi que la consommation de tabac et de cannabis. Le corps humain, à l’instar de la majorité des organismes vivants, émet lui aussi, en moindre quantité, certains COV dans son environnement immédiat. Ces sources émettent également d’autres polluants qui s’ajoutent à la problématique de l’exposition aux COV.

Enjeux de variabilité et de classification dans les études épidémiologiques utilisant la biosurveillance pour mesurer l’exposition aux contaminants non persistants

Il est fréquent que les études épidémiologiques portant sur les effets des contaminants environnementaux utilisent la biosurveillance, soit la mesure de ces substances ou de leurs métabolites dans les matrices biologiques, afin de caractériser l’exposition passée ou présente des participants. Pour des raisons de coûts et de logistique, la biosurveillance repose souvent sur la collecte d’un nombre limité d’échantillons biologiques par participant, voire sur un échantillon unique. Dans le cas des dioxines, des furannes ou des pesticides organochlorés qui ont été l’objet des premières études épidémiologiques ayant eu recours à cette approche, le nombre limité d’échantillons n’était pas considéré comme une limite méthodologique importante. En effet, la longue persistance de ces substances dans l’organisme humain, de l’ordre de plusieurs mois ou années, permettait de considérer que l’évaluation de l’exposition à l’aide de cette approche demeurait robuste.

Nouvelles lignes directrices de l’Organisation mondiale de la Santé sur le bruit environnemental : changement d’approche

Le bureau régional pour l’Europe de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a publié le 10 octobre 2018 une mise à jour de ses lignes directrices (LD) sur le bruit environnementalOrganisation mondiale de la Santé. Environmental Noise Guidelines for the European Region [En ligne]. Copenhague : Organisation mondiale de la Santé; 2018. Disponible : http://www.euro.who.int/en/publications/abstracts/environmental-noise-guidelines-for-the-european-region-2018. Ce document succède aux révisions de 1999 (Community Noise Guidelines) et de 2009 (Noise Night Guidelines). En plus du document original en anglais, un résumé en français est disponible (2). Ces LD remplacent toutes les recommandations faites depuis 1999, sauf pour les valeurs de bruit intérieur et les sources de bruit non couvertes par les nouvelles LD (bruit industriel, zones commerciales). Dans ces cas particuliers, les valeurs auparavant applicables demeurent valides. Bien que ces LD soient d’abord destinées à l’Europe, l’OMS mentionne clairement que « les niveaux d’exposition recommandés peuvent être considérés comme applicables à d’autres régions et adaptés au public à l’échelle mondiale ».

Exploration des changements de perception de l’énergie éolienne chez des propriétaires terriens du Michigan (États-Unis) après la construction

L’acceptation sociale des projets de développement éolien est modulée par plusieurs facteurs, tels que le processus décisionnel, les retombées économiques et les effets appréhendés sur le paysage et le milieu de vie (1). Afin de mieux anticiper ces fluctuations, plusieurs chercheurs ont tenté de mettre au jour une trajectoire type, la plus connue étant la courbe en « U » proposée par un expert américain pro-éoliennes des années 1990 (2), laquelle est encore soutenue par des scientifiques contemporains. Cette trajectoire suggère une attitude au départ favorable, qui se détériore avec l’accumulation de renseignements sur les impacts potentiels, et qui redevient à un niveau favorable lorsque les impacts anticipés s’avèrent moins importants que prévu et qu’une familiarité s’installe à l’égard du nouvel environnement. D’autres études observent toutefois d’autres trajectoires et, surtout, mettent en garde contre l’interprétation de la courbe en « U », qui serait plutôt le résultat de l’essoufflement des opposants.

Les insecticides néonicotinoïdes présentent-ils un risque de contamination de l’eau et des aliments?

L’utilisation intensive et croissante des insecticides néonicotinoïdes a fait la manchette plus d’une fois au cours des dernières années. Que ce soit en raison de leurs effets toxiques pour l’environnement en général, pour les abeilles ou encore pour la santé humaine, les inquiétudes soulevées par ces insecticides ont amené le législateur québécois à mieux encadrer l’utilisation de ces produits par une modification au Code de gestion des pesticides