Herbe à poux

Adaptation municipale aux problèmes d’allergies liées au pollen de l’herbe à poux : portrait des actions prises à l’échelle des municipalités québécoises

Cette étude dresse le portait des actions entreprises par les municipalités québécoises en lien avec le contrôle de l’herbe à poux (ambrosia artemisiifolia). Les données proviennent d'un questionnaire en ligne envoyé au cours de l'été 2018 à des responsables municipaux de 817 municipalités et arrondissements du Québec (n = 262; taux de réponse = 32 %). Les résultats indiquent qu’environ la moitié des municipalités à l’étude effectuent la coupe des plants pour contrôler l’herbe à poux et qu’environ la moitié ont effectué de la sensibilisation auprès de leurs citoyens. Il appert que les méthodes de prévention de l’établissement de l’herbe à poux sont encore peu utilisées.

Mobiliser une communauté du sud du Québec pour contrer l'herbe à poux : analyse des coûts de l'intervention et de ses effets sur la distribution spatiale des plants, du pollen et des symptômes d'allergie chez des adultes

Ce rapport présente les principaux résultats d'une étude en trois volets (spatio-temporel, économique et social) portant sur la gestion de l'herbe à poux (Ambrosia artemisiifolia). Elle vise à orienter la prise de décision des organisations concernées tant aux niveaux provincial et régional que municipal, sur des bases scientifiques solides. L'étude s'inscrit dans la continuité de quatre années d'évaluation des effets d'un mode d'intervention intégrée pour le contrôle de l'herbe à poux déployé dans une municipalité de la Montérégie. L'utilisation d'un système d'information géographique (SIG) explore les relations entre les données environnementales et sanitaires en lien avec l'herbe à poux. Le recours aux SIG est peu répandu pour l'analyse des aéroallergènes. Ils présentent une avenue intéressante pour l'examen du phénomène. L'évaluation économique démontre que le mode d'intervention intégré est très efficient par rapport au mode d'intervention minimal généralement appliqué au…

Projet herbe à poux 2007-2010 Phase I

La rhinite allergique est fréquemment présente dans la population québécoise, puisque cette pathologie a une prévalence de 17 %. Les pollens en sont les principaux agents étiologiques. Parmi les végétaux relarguant des aéroallergènes (arbres, graminées et mauvaises herbes), l’herbe à poux produit le pollen ayant un des plus forts potentiels allergéniques, essentiellement dû à la protéine Amb a 1.

En 2008, à l’échelle provinciale, environ une personne sur dix (9 %) a reçu un diagnostic d’allergie au pollen de l’herbe à poux. Les effets sur la santé de l’herbe à poux se manifestent principalement par des éternuements et des picotements des yeux et du nez. L’allergie au pollen de l’herbe à poux peut également exacerber l’asthme chez les personnes prédisposées. Les différents symptômes peuvent devenir incommodants et altérer, de façon parfois importante, la qualité de vie des personnes touchées (troubles du sommeil, perturbation des activités quotidiennes et difficultés à travailler, par exemple).

L’ensemble de ces effets engendre des coûts associés aux frais médicaux, à la perte de productivité et à d’autres frais divers, estimés - en 2005 - entre 156 et 234 millions de dollars pour le Québec. Compte tenu des répercussions des changements climatiques, la distribution géographique de l’herbe à poux et la période de pollinisation tendent à s’accroître. Si aucun contrôle de la plante n’est effectué, la durée et l’intensité des symptômes ainsi que la prévalence de l’allergie au pollen de l’herbe à poux augmenteront inévitablement, ce qui contribuera à diminuer de façon notable la qualité de vie des personnes affectées et entraînera des coûts additionnels pour la société.

Mobiliser une communauté du sud du Québec pour contrer l’herbe à poux

Le Projet d’évaluation de l’efficacité de la mobilisation pour la lutte contre l’herbe à poux sur la qualité de vie des personnes allergiques 2007-2010 a mis en évidence que l’implication soutenue des organisations locales pour le contrôle de la plante a entraîné la diminution de la densité des plants d’herbe à poux et des concentrations de pollen dans la communauté mobilisée. Une réduction statistiquement et cliniquement significative de l’intensité des symptômes nasaux pour une personne allergique sur deux résidant dans le milieu expérimental (mobilisation intensive et intervention concertée pour le contrôle de l’herbe à poux), de même qu’une amélioration de la qualité de vie ont été observées comparativement à un milieu témoin (ville comparable, absence de mobilisation et intervention minimale non centrée sur le contrôle de l’herbe à poux). Le mode d'intervention concerté, tel qu’appliqué, s’est donc avéré efficace d'un point de vue de santé publique. Cette 1re phase de l’étude constitue une source importante de données environnementales et sanitaires collectées pendant quatre ans.

Cependant, plusieurs questions ont émergé de cette étude : quelles sont les relations entre la distribution des plants d’herbe à poux, les concentrations de pollen, les activités humaines et les manifestations allergiques? Comment en expliquer l’organisation spatiale et temporelle? Quels sont les coûts de modes d’intervention intensifs pour le contrôle efficace de l’herbe à poux ? Ces coûts sont-ils justifiés en regard des bénéfices que peut entraîner cette intervention sur la santé des personnes allergiques? Ne pas investir dans le contrôle de l’herbe à poux a-t-il des conséquences sur la santé des personnes allergiques? Quelles sont les difficultés perçues par les différents acteurs concernant la gestion de la plante et les coûts d’intervention sont-ils acceptables? Une 2e phase à l’étude était ainsi justifiée en vue d’approfondir les connaissances générées quant à la relation entre l’exposition individuelle et l’intensité des symptômes, la pertinence d’une intervention visant l’amélioration de la santé publique au plan économique et au niveau des principaux acteurs de la gestion de la plante. Elle est particulièrement pertinente dans le contexte des changements climatiques, puisque les répercussions de la hausse des températures associées à l’augmentation du CO2 découlent en un allongement de la saison pollinique et en une augmentation des émissions de pollen de l’herbe à poux au Québec.