Élaboration d'un plan

Élaboration d'un plan d'action : ce qu'il faut savoir

Principes directeurs pour l'élaboration d'un plan d'action en matière d'alimentation et d'activité physique

  • les stratégies devraient être globales et viser, d'un point de vue multisectoriel, tous les risques majeurs de maladies chroniques tenant à l'alimentation et à l'activité physique, et ce, tout au long de la vie
  • les stratégies devraient viser l'égalité explicitement et atténuer les disparités (elles devraient cibler les besoins des communautés et des groupes de population les plus pauvres)
  • les gouvernements devront peut-être s'attaquer simultanément aux questions du déséquilibre nutritionnel, de la suralimentation ainsi que de la sous-alimentation et de la carence en micronutriments, de surpoids et de l'obésité, afin de mettre au point une politique nutritionnelle, agricole et alimentaire plus cohérente
  • les gouvernements ont un rôle central de pilotage et d'administration puisqu'ils doivent lancer l'idée de la stratégie et la mettre au point, veiller à ce qu'elle soit appliquée, faire la surveillance des mesures et en suivre l'impact à long terme
  • chaque gouvernement devrait choisir une combinaison optimale de mesures compatibles en fonction des lois et des capacités et réalités économiques nationales
  • le ministère de la Santé joue un rôle fédérateur crucial compte tenu des nombreux autres ministères qui doivent être activement associés au processus, dont ceux qui sont responsables de l'alimentation et de l'agriculture, de la jeunesse, des sports, de l'éducation, du commerce, de l'industrie et des finances, des transports, ainsi que de l'aménagement de l'environnement et de la planification du développement durable, tout comme les autorités locales et les responsables de l'aménagement urbain
  • les pouvoirs publics devraient travailler en coopération avec le secteur privé, les organes sanitaires professionnels, les groupes de consommateurs, les universitaires, la communauté des chercheurs et autres entités non gouvernementales si l'on veut que le progrès ne fléchisse pas
  • les stratégies doivent s'appuyer fortement sur les normes internationales qui sont une référence pour le commerce international, car il y a des limites à ce qu'un pays peut faire seul pour promouvoir le meilleur type d'alimentation et un mode de vie sain.

Facteurs de succès pour l'élaboration et la mise en œuvre d'un plan d'action

  • Il faut un leadership efficace pour permettre l'action (investissement au niveau politique - ministère à même d'exercer une influence importante au niveau gouvernemental, processus d'advocacy, ressources financières, etc.)
  • il faut que la stratégie soit valable du point de vue physiologique
  • il faut que la stratégie soit politiquement viable
  • il faut que la stratégie soit économiquement applicable (mécanisme de coordination gouvernemental bénéficiant d'un budget)
  • il faut que la stratégie soit culturellement acceptable
  • il faut que la stratégie reconnaisse que la promotion de la santé nécessite un environnement qui soutien les saines habitudes de vie
  • il faut que la stratégie soit bien adaptée à la situation nationale
  • il faut que la stratégie comporte un calendrier d'exécution clair
  • il faut que la stratégie soit financée de façon suffisante
  • il faut une direction compétente pour une action efficace (un bon chef de file)
  • il faut une communication efficace (des problèmes et des solutions possibles)
  • il faut des alliances et des partenariats fonctionnels
  • il faut des environnements porteurs (macroenvironnement et microenvironnement qui facilitent le changement)
  • il faut des ressources humaines importantes (en termes de connaissances, de capacité et de nombre)
  • il faut des données nationales disponibles concernant l'alimentation, la nutrition, l'activité physique et la santé
  • il faut surveiller les régimes alimentaires, l'exercice physique et la charge de morbidité associée (IMC, pratiques alimentaires, groupes vulnérables, allaitement, etc.)
  • il faut permettre aux individus d'effectuer des choix informés, de prendre des mesures efficaces et d'en tirer des conclusions en termes de comportements effectifs
  • il faut tirer le maximum des normes et des lois (faire bon usage des standards et des législations)
  • il faut veiller à ce que chacun ait accès à « un régime sain » (faire en sorte que les ingrédients d'une alimentation saine soient disponibles pour tous)
  • il faut privilégier les initiatives intersectorielles
  • il faut tirer le maximum des services de santé et des professionnels qui les dispensent
  • il faut être capable de traduire les politiques en actions
  • il faut que les objectifs d'une politique soient clairement établis dès le début et être SMART (spécifique, mesurable, appropriée, réaliste, durée dans le temps) - des objectifs clairs et réalistes et la mise en place de priorités à propos des mesures sont nécessaires pour une mise en œuvre réussie de la stratégie et l'évaluation des impacts
  • il faut une collaboration intersectorielle et une assignation au sujet de la responsabilité pour la mise en œuvre de la politique afin d'avoir une politique nationale efficace sur l'alimentation et l'activité physique
  • il faut mettre en place un comité d'accompagnement à même de fournir les conseils scientifiques ad hoc
  • il faut développer des lignes directrices basées sur des recommandations scientifiques (pour la population générale et pour tous les groupes spécifiques)
  • il faut que les gouvernements reconnaissent l'importance d'une approche environnementale pour améliorer la santé, le besoin d'agir sur les plans national, communautaire et individuel et le besoin d'impliquer les acteurs dans la mise en œuvre des politiques
  • il faut prévoir et assurer l'évaluation d'impact.

Obstacles liés à la mise en œuvre des plans d'action

  • la faible priorité donnée à la nutrition au niveau politique (niveau national et local)
  • le manque de ressources, de savoir-faire, de volonté politique ou de coordination intersectorielle empêchent la bonne mise en œuvre des plans d'action et gênent les gouvernements à atteindre leurs objectifs en matière de nutrition et de sécurité sanitaire des aliments
  • le manque d'experts locaux
  • le manque de données
  • la complexité des déterminants causaux implique qu'une grande variété d'interventions potentielles est nécessaire
  • l'absence d'un corpus de preuves bien développé sur l'efficacité des interventions
  • le fait que les réponses nécessaires sont souvent externes aux compétences directes ou du contrôle du secteur de la santé
  • l'insuffisance d'approches en matière de financement, d'évaluation de processus et de monitorage des politiques sur l'activité physique
  • la faiblesse en ce qui concerne la description des rôles et des responsabilités des partenaires ainsi qu'une défaillance apparente pour déterminer concrètement un échéancier qui soit lié aux stratégies de financement et de mise en œuvre
  • l'échec de la politique
  • l'échec de la mise en œuvre
  • la résistance de la population aux changements alimentaires
  • les données inadéquates à propos de la surveillance des objectifs à atteindre.

Constats liés à la mise en œuvre des plans d'action

  • tous les pays perçoivent l'embonpoint et l'obésité comme un problème de santé majeur, une épidémie majeure ou un problème de santé publique;
  • tous les pays se sentent concernés par les niveaux d'obésité et par l'augmentation du problème dans le temps;
  • tous les pays considèrent qu'une alimentation équilibrée et une pratique adéquate d'activité physique sont des éléments indispensables à des habitudes de vie qui conduisent à une bonne santé
  • la plupart des pays utilisent des données et des tendances sur l'embonpoint et l'obésité comme toile de fond pour justifier les actions et les politiques proposées pour attaquer ce problème;
  • seuls quelques pays comparent leur taux d'obésité avec d'autres pays;
  • tous les pays se sentent concernés de la distribution de l'obésité à travers les groupes de la population. De plus, il y a un consensus général entre les pays au fait que les taux d'obésité sont injustement distribués dans la population et sont surtout présent chez les individus ayant un statut socioéconomique défavorisé;
  • les enfants et les adolescents sont perçus comme le groupe cible prioritaire
  • plusieurs pays se sentent concernés par le fardeau associé à l'obésité, mais seulement le Canada et le Royaume-Uni ont calculé les coûts directs et indirects des maladies chroniques reliés au poids et les coûts pour le système de santé qui sont reliés à l'activité physique;
  • la plupart des pays se fient sur la littérature existante ou sur les rapports de l'OMS pour identifier les racines du problème. Il y a un accord commun sur le fait que l'épidémie est causée par une combinaison et des interactions de facteurs environnementaux, comportementaux, biologiques, sociaux et héréditaires. Toutefois, il n'existe aucun point de vue commun sur qui doit être responsable de la santé des individus et de leurs choix en matière d'habitudes de vie. En effet, tous les pays s'entendent pour dire que différents acteurs partagent cette responsabilité;
  • les réponses des gouvernements à la Stratégie mondiale pour l'alimentation, l'exercice physique et la santé de l'OMS sont influencées par le contexte local et des variations considérables se dégagent des documents consultés
  • les gouvernements s'attaquent au problème de l'obésité à travers différentes stratégies et ces derniers publient des documents qui visent soit spécifiquement l'obésité, incluent la prévention de l'obésité dans une stratégie sur l'alimentation et l'activité physique ou selon une approche de santé globale
  • les buts et objectifs varient d'un pays à l'autre reflétant les différents besoins. Les approches sont aussi différentes, et particulièrement pour les pays en transition économique et pour ceux qui ont une expérience avec le marché économique. De plus, il y a une préoccupation commune qui touche particulièrement les maladies non transmissibles et l'alimentation
  • tous les pays ont émis des objectifs pour s'attaquer au problème de l'obésité, mais ces derniers ne sont pas quantifiés ou mesurables (d'autres pays n'ont que des objectifs pour la nutrition et quelques pays ont des objectifs spécifiques pour l'obésité ou l'activité physique);
  • les documents varient à propos des détails fournis sur les stratégies et activités proposées
  • seuls quelques pays ont implanté des cibles quantitatives qui peuvent être utilisées pour évaluer l'efficacité
  • les pays adoptent des stratégies qui reconnaissent que la promotion de la santé nécessite un environnement qui soutient les saines habitudes de vie
  • les milieux d'intervention les plus populaires, selon les pays, sont : les environnements communautaires et bâtis, les milieux de travail, les établissements scolaires, les foyers et l'environnement familial, mais la promotion dans les écoles est l'une des approches dominantes pour les interventions
  • la plupart des pays identifient une grande variété d'acteurs dans leur plan d'action;
  • selon les pays, deux types d'organismes prennent principalement le leadership dans l'élaboration de l'énoncé politique concernant l'obésité : le ministère de la Santé ou l'institut national de coordination (organisme qui avise le gouvernement sur le développement, la mise en œuvre, le monitorage et l'évaluation des politiques nutritionnelles, des lignes directrices et des plans d'action);
  • le ministère de la Santé a un rôle de fédérateur et d'autres ministères sont aussi sollicités comme les sports et loisirs, l'éducation, la communication, l'agriculture, le transport et les affaires sociale;
  • tous les pays rapportent l'importance du secteur privé et particulièrement l'industrie agroalimentaire;
  • les gouvernements reconnaissent qu'une politique nationale efficace sur l'alimentation et la nutrition nécessite une collaboration intersectorielle et une assignation au sujet de la responsabilité pour la mise en œuvre de la politique
  • la majorité des pays n'ont pas élaboré sur les rôles et stratégies particuliers qui vont être utilisés pour mobiliser les acteurs concernés; peu d'information est disponible sur la façon dont les acteurs vont contribuer au développement du plan d'action. Il semble que la mobilisation des acteurs soit réservée à la phase de la mise en œuvre et l'absence de documentation sur la phase de planification supporte l'hypothèse que pour la plupart des pays ont adopté une approche descendante (top-down);
  • les gouvernements souhaitent obtenir plus d'informations sur la mise en œuvre et mentionnent que l'efficacité d'interventions spécifiques est importante, mais plusieurs pays se démènent entre l'engagement politique et le manque de ressources
  • la plupart des initiatives rapportées sont souvent mises en œuvre récemment (depuis 2002) et certaines sont encore en attente d'implantation;
  • de toutes les interventions rapportées, il faut préciser que les évaluations ont été planifiées pour quelques unes et les résultats n'ont été produits que pour certaines;
  • l'évaluation des initiatives est surtout conduit par des enquêtes et dans la plupart des cas des questionnaires spécifiques sont élaborés à cette fin;
  • les preuves d'efficacité des interventions sont davantage développées au niveau des microenvironnements, mais sont déficientes au niveau des macroenvironnements
  • l'échange d'expérience et d'habiletés, la collaboration et l'harmonisation entre les activités nationales des différents pays doivent être renforcés.