Inégalités sociales de santé

Indice de défavorisation pour l'étude de la santé et du bien-être au Québec : mise à jour 2001

Pour contourner l’absence d’information à caractère socio-économique dans les fichiers administratifs du domaine de la santé et des services sociaux, les chercheurs ont généralement recours à des substituts (ou proxis) de type écologique. Il s’agit d’information puisée dans les recensements nationaux et produite sur la base d’unités territoriales de taille réduite, une information que l’on introduit par la suite dans les fichiers administratifs en établissant la concordance entre ces unités et les codes postaux que l’on retrouve dans les fichiers administratifs. Cette pratique a pris son essor en Grande-Bretagne, mais a essaimé dans la plupart des pays industrialisé, incluant le Canada et le Québec. Aujourd’hui, malgré les limites associées à cette pratique, elle constitue une approche privilégiée pour mesurer les disparités sociales associées à la mortalité, la morbidité sanitaire et sociale, à court et à long termes, et le recours aux services de santé et aux services sociaux.

Développement d'un système d'évaluation de la défavorisation des communautés locales et des clientèles de CLSC

Non seulement la lutte aux inégalités sociales de santé et de bien-être est-elle un enjeu majeur au Québec mais aussi certaines orientations sectorielles indiquent clairement la priorité à donner à une intervention locale auprès des communautés défavorisées. Les CLSC, dont la mission est d'offrir un grand nombre de services de santé et de services sociaux à l'échelle locale, disposent toutefois de peu d'information utile sur la défavorisation de leur population et de leurs clientèles.

Le projet présenté en ces pages visait donc à développer un système d'évaluation qui permet aux CLSC d'estimer le niveau de défavorisation de la communauté qu'ils desservent et des utilisateurs des services qu'ils offrent. Ce rapport présente la méthodologie utilisée dans le développement de ce système, notamment les modifications apportées à l'indice de défavorisation défini à l'échelle du Québec, la construction des indicateurs de desserte et les échanges avec les intervenants et les décideur…

Sondage « Attitudes envers les personnes vivant avec le VIH dans la population générale du Québec »

La stigmatisation associée au VIH/sida se fonde sur des opinions négatives déjà présentent dans les sociétés et les accentue. Par exemple, il n'est pas rare d'entendre dire que les PVVIH ont mérité ce qui leur arrive, leur infection étant associée à des comportements désapprouvés (liés à la sexualité ou encore à des activités illégales). Par exemple, les comportements homosexuels restent pour plusieurs des conduites sociales inacceptables. Pour les femmes infectées par le VIH, elles peuvent être jugées comme étant de mœurs légères. D'autre part, l'épidémie du sida a engendré des attitudes de crainte et de peur de l'infection dans la population générale, souvent alimentées par les médias. Ces opinions et attitudes nourrissent la stigmatisation et la discrimination envers les PVVIH. Une première étude réalisée en 1996 au Québec et financée par le Centre québécois de coordination sur le sida du ministère de la Santé et des Services sociaux, visait à mesurer ces opinions et attitudes en…

Les priorités nationales de santé publique 1997-2002 : une évaluation de l'actualisation de leurs principes directeurs / Le cas du déploiement du programme Naître Égaux - Grandir en santé dans la région des Laurentides

Les Priorités nationales de santé publique 1997-2002, en continuité avec La Politique de la santé et du bien-être de 1992, maintiennent l'objectif, non encore atteint, de réduire la prématurité, l'insuffisance pondérale à la naissance et les problèmes de développement cognitif, affectif et social des enfants. La stratégie privilégiée est celle de services précoces, intensifs et adaptés auprès des jeunes familles en situation d'extrême pauvreté. Suivant les expériences et les premières évaluations réalisées dans les régions d'Abitibi et de Montréal-Centre, précurseurs de l'application du programme, ce sont toutes les régions du Québec que les PNSP convient à la mise en oeuvre de programmes intégrés de type NÉGS, s'adressant à une tranche spécifique de la population, en situation de grande pauvreté et d'exclusion. Les deux premiers effets attendus du programme sont de rejoindre la clientèle visée (50 % des femmes québécoises enceintes, sous-sco…

Inégalités sociales et santé des tout-petits : l'identification de facteurs de protection

Ce document examine l'influence de la position sociale de la famille sur la santé des tout-petits âgés de 5, 17 et 29 mois, de manière à identifier les facteurs protecteurs qui permettront le développement de pistes fécondes pour l'intervention préventive. Il présente de façon condensée les principaux constats d'un rapport de recherche publié récemment par l'Institut de la statistique du Québec : Conditions socioéconomiques et santé, section II - Inégalités sociales et santé des tout-petits : à la recherche de facteurs protecteurs.

Les résultats indiquent que pour un enfant né au Québec à la fin des années 1990, vivre depuis sa naissance dans une famille qui se situe au bas de l’échelle sociale augmente ses probabilités d’être en moins bonne santé. Une position sociale défavorable est notamment associée à une probabilité plus élevée de séjourner à l'hôpital, d'avoir des infections aux voies respiratoires, d’être perçu par sa mère comme n’étant pas en tr…

Espérance de santé et défavorisation au Québec, 1996-1998

L’Institut national de santé publique du Québec a pour mandat, entre autres, de développer des connaissances sur l’état de santé de la population, ses déterminants et ses conséquences. La présente étude met en relation l’espérance de santé, une mesure globale de l’état de santé de la population, et un indice traduisant son niveau de défavorisation matérielle et sociale. Elle montre que 14 années d’espérance de santé séparent la population la plus défavorisée au Québec de celle qui l’est le moins. Cette différence vaut autant pour les hommes que pour les femmes et s’accentue en passant du milieu rural et des villes de taille petite ou moyenne à la région métropolitaine de Montréal.

Ces résultats rejoignent ceux obtenus ailleurs et rappellent que non seulement la durée de vie des personnes à faible revenu, ou peu scolarisées, est plus courte que celle des personnes favorisées, mais que leur durée de vie est aussi plus marquée par la maladie et l’incapacité. Au Québec, c’est en…

Traumatismes et défavorisation au Québec

Des études montrent que les traumatismes, qu’ils soient intentionnels ou non intention-nels, ne sont pas indifférents aux inégalités sociales (Marmot et al., 1999; Leclerc et al., 2000). Cette réalité est cependant peu connue au Québec, car les données sur les traumatismes proviennent surtout de fichiers administratifs (mortalité et hospitalisation) dans lesquels on ne retrouve aucune information permettant de caractériser le niveau socio-économique des personnes concernées.

Le développement récent d’un indice de défavorisation (Pampalon et al., 2000) qui peut être introduit dans les fichiers administratifs permet de pallier, du moins partiellement, à cette lacune. Dans ce court texte, nous verrons comment, au Québec, la défavorisation matérielle et sociale de la population est associée à la mortalité et à l’hospitalisation pour traumatismes intentionnels et non intentionnels.

La défavorisation matérielle et sociale est une réalité profondément associée aux trau-mati…