Rage : prévention et immunisation

Prévention

Pour trouver les conseils préventifs en lien avec la rage, veuillez consulter le site d’information du Gouvernement du Québec.

Immunisation

Vaccination préexposition

Décision de vaccination préexposition en lien avec le voyage :

  1. Vérifier le statut vaccinal du voyageur :
    1. Si le voyageur a reçu une vaccination complète en pré ou en postexposition selon le protocole d'immunisation du Québec (PIQ) :
      • S’il court un risque persistant d’exposition occulte (non détectable) (par exemple : spéléologue, vétérinaire) : effectuer une recherche d’anticorps et si le titre d’anticorps est inférieur à 0,5 Ul/mL, administrer 1 dose additionnelle de vaccin.  Voir le PIQ pour les détails sur la recherche d’anticorps antirabiques et la vaccination.
      • S’il ne court pas de risque persistant d’exposition occulte : pas de vaccination préexposition.
    2. Si le voyageur n’est pas vacciné :
      • Vérifier la catégorie de risque de rage animale selon le pays visité, dans les Recommandations par pays – section rage;
      • S’enquérir des activités prévues en voyage pour établir le niveau de risque d’exposition à des mammifères potentiellement rabiques;
      • Vérifier la disponibilité des RIg et des vaccins dans le pays visité, en consultant les Recommandations par pays – section rage;
      • Proposer la vaccination préexposition au besoin.
  2. Faire l’enseignement sur les Étapes à suivre pour le voyageur en cas de morsure ou d’égratignure. 

Recommandations de vaccination préexposition selon la catégorie de risque du pays visité :

  • Risque très faible : Aucune recommandation de vaccination préexposition.
  • Risque faible : La vaccination préexposition peut être envisagée pour les groupes particuliers de voyageurs qui seront probablement exposés à des chauves-souris (voir ligne A du tableau).
  • Risque modéré : La vaccination préexposition peut être envisagée pour les groupes particuliers de voyageurs qui seront probablement exposés à des chauves-souris ou à des mammifères sauvages (voir lignes A et B du tableau).
  • Risque élevé : La vaccination préexposition peut être envisagée pour les groupes particuliers de voyageurs susceptibles d’être exposés à des chauves-souris, à des mammifères sauvages ou à des mammifères domestiques, en particulier les chiens errants (voir lignes A, B et C du tableau).

Certains pays ont un risque indéterminé. Cela indique que plusieurs données sont manquantes. Une recommandation ne peut être émise.

La vaccination en préexposition n’élimine pas la nécessité d’une vaccination en postexposition mais la simplifie, car on réduit le nombre de doses de vaccin nécessaires et on évite l’administration d’immunoglobulines qui sont souvent plus difficiles à obtenir. Noter l’exception chez la personne immunosupprimée qui aura besoin d’immunoglobulines en postexposition même si elle a reçu une vaccination en préexposition.

Prophylaxie postexposition

Étapes à suivre par le voyageur en cas de morsure ou d’égratignure

  1. Nettoyer la plaie à l’eau et au savon pendant 10 à 15 minutes.
  2. Appliquer un agent virucide (exemples : proviodine iodée 10 %, iode en teinture ou en solution aqueuse, éthanol 70 %, gluconate de chlorhexidine 2 %), et ce, même si l’incident est survenu depuis quelques heures. L’application du virucide ne doit pas remplacer le savonnage, étape la plus efficace pour éliminer le virus.
  3. Consulter un professionnel de la santé le plus rapidement possible, idéalement dans un délai de moins de 24 heures.
  4. Recevoir l’immunisation (immunoglobulines et/ou vaccins) contre la rage selon l’évaluation du professionnel de la santé.
  5. Au retour de voyage, faire l’objet d’une consultation auprès d’un professionnel de la santé qualifié pour faire l’évaluation, même si l’exposition s’est produite il y a plusieurs mois.

Immunisation postexposition

La prophylaxie postexposition (PPE) contre la rage comprend l’immunisation de la personne exposée à l’aide de vaccins contre la rage, associés ou non à des immunoglobulines antirabiques.

La PPE est recommandée à la suite d’une exposition significative à un mammifère, survenue à l’étranger, sauf pour les situations suivantes :

  • Exposition à un petit rongeur (comme les écureuils, hamsters, cobayes, gerbilles, tamias, rats, souris ou autres rongeurs de même taille) ou à un lagomorphe (lapins, lièvres et pikas). Ces mammifères ne sont presque jamais infectés par la rage. Jusqu’à ce jour, aucun cas de rage humaine dû à une morsure de rongeur n'a été signalé1,2. Par conséquent, une PPE est rarement indiquée à la suite d’une exposition significative à ces mammifères. On doit envisager la PPE uniquement si, au moment de l’exposition, l'animal s'est comporté de façon inhabituelle ou présentait des signes de rage3.
    • Comportement inhabituel : Par exemple, l’animal attaque la personne sans avoir été provoqué. Notons qu’une morsure n’est pas considérée comme un comportement inhabituel lorsque l’animal mange, se fait toucher ou pendant toute autre interaction initiée par la personne4.
    • Signes de rage : Par exemple, l’animal présente de la léthargie, de l’hypersalivation, une démarche chancelante ou une paralysie.
      Au besoin, une opinion sur la situation peut être obtenue en communiquant avec le vétérinaire du Ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP)5, au 1-877-346-6763.
  • Exposition à un animal domestique de compagnie (chien, chat ou furet), dans un pays à risque faible ou très faible, qui ne présente pas de symptômes de rage et qui est dans l’impossibilité d’avoir été exposé à un animal rabique. Par exemple, l’animal n’a jamais été laissé à l’extérieur sans surveillance durant les six derniers mois et aucune blessure n’a été notée chez l’animal durant les six derniers mois. L’intervenant peut ne pas proposer de PPE si le risque de rage chez l’animal est jugé nul ou minime; 

Se référer au Protocole d’Immunisation du Québec (PIQ) concernant l’administration des immunoglobulines et des vaccins contre la rage. 

Considérations particulières pour les morsures de singes

Outre la rage, la morsure d’un singe macaque est susceptible de transmettre le virus herpès B (herpès simien). Une PPE contre cette infection virale est disponible. Ce risque serait moindre à la suite d’une morsure par d’autres types de primates non humains. Néanmoins, une exposition significative (morsure, griffure, etc.) par un primate non humain doit faire rapidement l’objet d’une consultation en infectiologie, car dans la plupart des cas l’espèce de primate ne peut pas être identifiée. Pour plus d’informations sur le sujet, vous référer au document Situation, orientation et guide d’intervention à la suite d’une exposition à risque avec un primate non humain.

 


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