Précautions contre l'exposition aux liquides biologiques

Le risque d’exposition aux infections transmissibles par le sang est variable en fonction de la région visitée (endémicité des maladies) et des comportements du voyageur le mettant à risque.

Prophylaxie post-exposition contre le VIH

Le risque de l’exposition au VIH et aux hépatites virales chez les travailleurs de la santé qui se rendent à l’étranger pour dispenser des soins peut être important. Dans certaines régions du monde, la prévalence élevée du VIH, la difficulté d’obtenir un résultat rapide et fiable en cas d’accident et l’incapacité de trouver sur place la médication appropriée justifient d’apporter une réserve médicamenteuse en cas de prophylaxie post-exposition (voir section traitement).

Vaccin de l’hépatite B

Les travailleurs de la santé devraient s’assurer que leur couverture vaccinale contre l’hépatite B est complète. Une sérologie postvaccination (dosage anti-HBs) est recommandée aux travailleurs de la santé entre 1 et 6 mois après la dernière dose de vaccin. Un résultat ≥ 10 UI/L signifie qu’on est protégé à vie.  Au Québec, il n’est pas recommandé de doser systématiquement les anti-HBs chez les travailleurs de la santé si plus de 6 mois se sont écoulés depuis la dernière dose, car le résultat risque d’être inférieur à 10 UI/L même si la personne a bien répondu. En cas d’exposition significative aux liquides biologiques, le travailleur devra être évalué pour voir s’il est nécessaire de recevoir des produits immunisants en postexposition. Exceptionnellement, dans le cas d’un professionnel de la santé qui donnerait des soins dans une région avec une prévalence élevée de porteurs chroniques, et dont l’accès aux immunoglobulines et aux vaccins en postexposition est problématique, on pourrait effectuer une sérologie avant le voyage. Dans le cas d’un résultat inférieur à 10, une dose de rappel est recommandée avant le départ avec un dosage des anti-HBs entre 1 et 6 mois après le rappel. On peut se référer au PIQ, section sur la vaccination contre l’hépatite B pour un algorithme complet sur la vaccination1.

Chez les autres voyageurs, il est recommandé de vacciner les personnes qui se rendent en zone endémique pour l’hépatite B. On peut consulter la section sur l’hépatite B du guide pour obtenir plus de détail sur les zones d’endémicité. De plus, certains groupes de personnes sont plus à risque : les personnes qui ont plusieurs partenaires sexuels, les HARSAH, les utilisateurs de drogues intraveineuses, les personnes qui vivent sous le même toit ou qui ont des relations sexuelles avec un porteur de l’hépatite B, les personnes qui travaillent dans un autre domaine que la santé mais qui ont un risque professionnel d’exposition au sang lors de situations d’urgence (pompiers et policiers par exemple). On trouvera une liste plus complète des indications pré-exposition dans le PIQ1.

Autres précautions

Dans un contexte non-professionnel, ce sont principalement les relations sexuelles non protégées et le partage de matériel d’injection qui posent le plus grand risque de transmission. Il est prudent pour le voyageur actif sexuellement d’apporter sa propre réserve de condoms en voyage. L’utilisateur de drogues intraveineuses devrait également, ici comme ailleurs, avoir son propre matériel d’injection à utilisation individuelle. Il n’est pas toujours facile de se procurer du matériel fiable sur place.

Afin de connaître plus en détail les différents risques infectieux en fonction du mode de transmission, on peut se référer au document sur la prophylaxie post-exposition du MSSS2.