Ciguatera : situation et définition

La ciguatera est une intoxication alimentaire liée à la consommation de poissons de récifs coralliens appartenant à des espèces habituellement comestibles.

Le pronostic de cette intoxication est le plus souvent bénin.

Transmission

L’algue G. toxicus est ingérée par les poissons herbivores qui mangent les algues des récifs coralliens. Ces poissons herbivores sont eux-mêmes mangés par les poissons carnivores. Les toxines se concentrent ainsi progressivement le long de la chaîne alimentaire. Ainsi, en règle générale, les grands poissons des récifs coralliens et plus particulièrement les poissons carnivores âgés, situés au bout de la chaîne alimentaire, sont les plus susceptibles d’être toxiques.

La ciguatoxine produite par G. toxicus est liposoluble et thermostable : elle n’est donc pas détruite lors de la cuisson ou de la congélation du poisson. Les toxines n’empoisonnent pas les poissons qui les contiennent et n’en modifient pas la chair, ni l’aspect, ni le goût. Le foie et les viscères contiennent plus de toxines que la chair.

Les poissons les plus souvent imputables parmi les 400 espèces potentiellement en cause sont :

  • le barracuda
  • la murène
  • le mérou (grouper)
  • le vivaneau (snapper)
  • le brochet de mer (amber jack)
  • le maquereau (mackerel)
  • la perche de mer (seabass).

Les poissons herbivores coralliens sont moins à risque : le perroquet, le chirurgien, le poisson-roi. Les poissons du large (par ex. : le thon) ou de profondeur sont très rarement ciguatériques. Les poissons sont contaminés par une microalgue présente dans les récifs coralliens : G. toxicus.

Distribution géographique

La ciguatera sévit entre le 35e parallèle nord et le 35e parallèle sud, sur une ceinture circumtropicale englobant l’ensemble des régions coralliennes : la Floride, Hawaï, Puerto Rico, les Caraïbes, les Antilles, l’océan Atlantique ouest, l’océan Pacifique sud et central, l’océan Indien. Sa distribution spatiale et temporelle reste par contre imprévisible. Les cas surviennent sporadiquement et en petites épidémies.

Le Pacifique Sud est la région du monde la plus touchée par la ciguatera, suivi en deuxième lieu par les Caraïbes.

Toute perturbation modifiant l’écologie du récif corallien peut permettre la prolifération de G. toxicus. Ces perturbations peuvent être naturelles (ouragans, cyclones, séismes) ou artificielles (construction de digues, aménagement du littoral).