Charge virale et transmission sexuelle de l'infection par le VIH

Quelles sont les conditions essentielles pour réduire le risque de transmission sexuelle de l’infection par le VIH à un niveau négligeable?

Lorsque les deux conditions suivantes sont présentes, il n’y a aucune preuve de transmission sexuelle de l’infection par le VIH pendant les relations sexuelles orales, vaginales ou anales sans condom : 1) la personne vivant avec le VIH prend son traitement comme prescrit et 2) sa charge virale, mesurée par des analyses consécutives de laboratoire tous les 4 à 6 mois, se maintient à moins de 200 copies/ml de sang.

Que veut dire un risque « négligeable »?

Cela signifie qu’il y a un potentiel de transmission parce que les conditions permettant la transmission du VIH sont présentes, mais elles ne sont pas optimales. La faible quantité de liquides biologiques ou de l’agent infectieux et l’efficacité relative du vecteur de transmission semblent limiter grandement le risque de transmission. Il n’y a aucun cas de transmission rapporté.

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Que veut-on dire par « mesures consécutives »?

Quand une personne vivant avec le VIH commence un traitement, le temps requis pour abaisser la charge virale peut varier entre quelques semaines et quelques mois. Le médecin effectuera des tests afin de quantifier la charge virale et suivre l’efficacité du traitement. Afin de confirmer que le risque de transmission sexuelle est devenu négligeable, au moins deux mesures à un intervalle de 4 à 6 mois sont nécessaires pour confirmer le maintien de la charge virale à moins de 200 copies/ml.

Pourquoi précise-t-on « 200 copies/ml » au lieu de « charge virale indétectable » comme dans le consensus d’experts de 2014 et dans la campagne « I=I, indétectable = intransmissible »?

Les études démontrent l’absence de transmission sexuelle de l’infection par le VIH lorsque la personne vivant avec le VIH prend un traitement et maintient une charge virale, mesurée par des analyses consécutives de laboratoire tous les 4 à 6 mois, à moins de 200 copies/ml de sang.

La définition de la charge virale indétectable repose essentiellement sur la capacité des trousses de laboratoire à mesurer la charge virale et à détecter la présence du virus. Le seuil « indétectable » dépend donc de la trousse utilisée et peut varier d’un laboratoire à un autre et selon l’évolution des technologies. Le seuil de 200 copies/ml de sang permet de donner un seul seuil clair à interpréter en ce qui concerne le risque de transmission.

Par ailleurs, il est important de distinguer l’évaluation du risque de transmission et les objectifs thérapeutiques. Ces derniers visent l’atteinte et le maintien d’une charge virale indétectable.

Est-ce que les personnes vivant avec le VIH qui prennent un traitement et maintiennent une charge virale inférieure à 200 copies/ml peuvent utiliser cette information pour avoir un enfant?

Afin de pouvoir prendre une décision éclairée, les couples planifiant une grossesse et dont au moins un des partenaires est infecté par le VIH ou les personnes seules séropositives pour le VIH et désirant un enfant doivent recevoir un counseling préconception portant sur toutes les modalités possibles et offertes en matière de conception ainsi que sur le risque de transmission du VIH. La consultation dans un centre spécialisé est recommandée.

Est-ce que le maintien d’une charge virale à moins de 200 copies/ml est une meilleure stratégie que l’usage du condom?

Non. L’usage du condom et le traitement efficace qui maintient la charge virale à moins de 200 copies/ml de sang sont deux stratégies hautement efficaces. Elles ont des modes d’action différents, l’une n’est pas meilleure que l’autre en ce qui concerne le VIH. Il est important de noter que le condom protège aussi contre plusieurs infections transmissibles sexuellement comme la syphilis ou la gonorrhée.

Est-ce que les personnes vivant avec le VIH qui prennent un traitement et maintiennent une charge virale inférieure à 200 copies/ml de sang peuvent arrêter d’utiliser le condom?

Il revient aux personnes vivant avec le VIH et à leurs partenaires de mettre en place des stratégies de prévention adaptées à leur situation. Il existe plusieurs stratégies pour prévenir la transmission du VIH et des autres ITSS. Les personnes vivant avec le VIH et leurs partenaires sont invités à discuter avec un professionnel de la santé pour explorer les différentes options selon leur situation.

Est-ce que cette position s’applique aux autres modes de transmission de l’infection par le VIH?

Non, elle s’applique uniquement à la transmission sexuelle. Il n’y a pas de données sur l’effet de la charge virale sur la transmission par le sang, par exemple, lors du partage de matériel d’injection.

Quand est-ce qu’une personne vivant avec le VIH devrait commencer un traitement?

Les professionnels de la santé et les personnes vivant avec le VIH devraient discuter de différentes options de traitement de l’infection par le VIH ainsi que de leurs avantages et de leurs inconvénients. Le traitement de l’infection par le VIH comporte des bénéfices cliniques pour le patient en plus de réduire le risque de transmission.