Qualité des eaux récréatives au Québec : questions-réponses

Ce feuillet s’adresse aux personnes et aux organisations œuvrant dans le domaine des eaux récréatives incluant, sans s’y limiter, les exploitants, les organisations gouvernementales telles que les municipalités et les ministères, ainsi que les associations.

L’information qu’il contient provient de deux rapports produits par l’INSPQ, soit :


Quels sont les risques à la santé liés à la baignade en milieu naturel ou artificiel?

D’abord, la pratique de la baignade et des autres activités en milieu aquatique, par exemple, le canot ou le kayak, présentent de nombreux bénéfices en contribuant notamment aux saines habitudes de vie. Il existe néanmoins certains risques qu’il faut chercher à réduire le plus possible (p. ex. noyade, risques associés aux UV, etc.), incluant ceux associés à la qualité de l’eau et la qualité de l’air des bassins intérieurs.

Les risques associés à la qualité de l’eau de baignade peuvent différer selon le type d’installation. Les problèmes de santé les plus souvent rapportés en lien avec la qualité des eaux récréatives sont habituellement ceux de type gastro-intestinal. Les autres problèmes importants sont ceux d’ordre respiratoire. Ce type de problème a été associé tant aux eaux récréatives artificielles que naturelles et peut être causé par des agents chimiques et microbiologiques. Enfin, les problèmes oto-rhino laryngologique (ORL) comme les otites externes ainsi que les problèmes cutanés tels que la dermatite du baigneur et les infections de plaies sont d’autres problèmes de santé pouvant être associés à la qualité des eaux récréatives.


Combien d’éclosions ont été rapportées en lien avec la qualité des eaux récréatives au québec?

Entre 2005 et 2016, 64 éclosions ont été associées à la qualité des eaux récréatives au Québec. Celles-ci ont touché 511 personnes. Ces données sont toutefois fort probablement sous-estimées. Comme les manifestations sont généralement bénignes, les personnes touchées ne vont pas nécessairement consulter leur médecin lorsqu’un tel événement survient. Ainsi, pour cette raison notamment, les cas ne sont pas toujours déclarés aux autorités de santé publique.


Qui sont les personnes plus vulnérables à la qualité des eaux récréatives?

Les personnes vulnérables sont notamment les jeunes enfants, car ils ont tendance à avaler plus d’eau que les adultes. Ils s’exposent ainsi davantage aux contaminants potentiellement présents. De plus, ils sont plus vulnérables à certaines infections qui peuvent se transmettre par les eaux récréatives, comme le rotavirus ou Escherichia coli O157 :H7.

Les personnes âgées, comme les enfants, sont aussi plus vulnérables à certaines infections. De plus, les personnes avec un système immunitaire affaibli peuvent souffrir plus sévèrement de certaines infections, comme les personnes infectées par le VIH, qui sont plus vulnérables aux infections par Cryptosporidium. Il est d’ailleurs suggéré qu’elles en discutent avec leur médecin afin de connaître les recommandations appropriées à leur situation.

Enfin, concernant les piscines intérieures, on considère également comme plus à risque les personnes qui passent beaucoup de temps dans les installations, comme c’est le cas pour les sauveteurs ou nageurs de haut niveau. En effet, ils s’exposent davantage à certains contaminants, en particulier ceux présents dans l’air intérieur (p. ex. trichloramines).


Comment se présentent les éclosions liées à la qualité des eaux récréatives au québec?

L’exemple typique d’une éclosion dépend du type d’eau récréative et des agents microbiologiques ou chimiques en cause. Par exemple, en milieu naturel, les éclosions les plus souvent rapportées au Québec sont celles associées à la cercaire, une petite larve invisible à l’œil nu, responsable de la dermatite du baigneur. Dans les piscines, ce sont davantage des éclosions associées à des agents chimiques tels que le chlore ou les chloramines qui ont été recensées. Elles constituent 76 % des éclosions survenues entre 2005 et 2016 dans ce type de d’installation. Enfin, dans les spas, les éclosions rapportées ont principalement été associées à Pseudomonas aeruginosa (57 %) et à la bactérie Legionella (21 %).

Il faut mentionner néanmoins que ces données sont basées sur les informations qui ont été rapportées. Il est fort possible que d’autres éclosions soient survenues, mais qu’elles n’aient pu être détectées en raison, par exemple, de la présentation non spécifique ou bénigne des symptômes.


Pourquoi retrouve-t-on davantage d’éclosions dans certaines régions du Québec?

Le nombre d’éclosions rapportées n’est pas nécessairement le même que celui réellement survenu. Ces données n’indiquent donc pas forcément que le nombre d’éclosions est réellement plus élevé dans ces régions. En effet, cela peut simplement indiquer que les éclosions sont davantage rapportées aux autorités de santé publique de ces régions, par exemple en raison d’une plus grande sensibilité des intervenants.   


Les changements climatiques et l’eutrophisation des cours d’eau pourraient conduire à une exposition accrue à certains contaminants potentiellement présents dans les eaux récréatives. pourquoi?

D’une part, les modèles climatiques prévoient davantage d’épisodes de chaleur accablante dans le futur, ce qui amènera vraisemblablement la population à faire davantage usage des installations récréatives aquatiques. Ceci pourrait donc exposer davantage les usagers aux contaminants potentiellement présents.

D’autre part, le réchauffement du climat et l’accroissement anticipé de fortes précipitations sont susceptibles d’altérer la qualité des eaux récréatives. Cette saison estivale prolongée pourrait notamment amener une présence accrue de cyanobactéries et de cercaires (responsables de la dermatite du baigneur) dans l’eau.