La violence dans les relations amoureuses des jeunes

Martine Hébert, Andréanne Lapierre
Université du Québec à Montréal
Francine Lavoie
Université Laval
Mylène Fernet, Martin Blais
Université du Québec à Montréal

Messages clés

  • Les enquêtes révèlent que plus du quart des jeunes Québécois ont subi ou infligé de la violence dans le cadre d’une relation amoureuse. La proportion variant selon le sexe et la forme de violence considérée.
  • La violence dans les relations amoureuses des jeunes peut avoir lieu :
    • entre des partenaires actuels ou après une rupture;
    • dans le cadre de relations occasionnelles;
    • au sein de couples;
    • entre partenaires de sexes différents, de même sexe ou transgenres.
  • La violence vécue au sein des relations amoureuses des jeunes s’exprime sous forme physique, psychologique, sexuelle, ou peut se manifester par de la cybervictimisation.
  • La violence dans les relations amoureuses est fréquente chez les jeunes Québécois, tant chez les garçons que chez les filles. Cependant, ces dernières rapportent davantage d’épisodes de violence, plusieurs formes de violence en cooccurrence, et sont davantage victimes de violence sexuelle.
  • La violence dans les relations amoureuses est associée à une panoplie de répercussions sur la santé physique et mentale des jeunes, incluant des sentiments de tristesse, une perception de soi plus négative, de la détresse psychologique, des symptômes de dépression, des idéations suicidaires, de même que des tentatives de suicide, des conséquences somatiques, des troubles alimentaires, et des problèmes de consommation d’alcool et de drogues.
  • À ce jour, seulement quelques facteurs de protection de la violence dans les relations amoureuses, tant subie que perpétrée, ont été identifiés par la littérature. Pourtant, l’identification de ces facteurs serait susceptible d’orienter les programmes de prévention de la violence dans les relations amoureuses de manière à ce qu’ils développent prioritairement les forces que possèdent les adolescents et celles qui sont présentes dans leur environnement, plutôt que de s’attaquer principalement aux aspects qui augmentent le risque que les jeunes vivent ou infligent de la violence dans les relations amoureuses.
  • Les évidences scientifiques semblent démontrer que la prévention de la violence dans les relations amoureuses passe davantage par des efforts concertés et complémentaires touchant plusieurs niveaux, et implantés dans des conditions optimales (intensité, durée), que par des programmes isolés et partiels.
  • Au Québec et ailleurs, plusieurs initiatives sont prometteuses pour réduire la violence au sein des relations amoureuses des jeunes, comme les initiatives qui utilisent les nouvelles technologies et celles qui ciblent les témoins de la violence dans les relations amoureuses. Outre les programmes destinés à la population générale, des programmes plus ciblés destinés aux populations particulièrement vulnérables (ex. : les jeunes ayant vécu des traumas interpersonnels) devront être mis de l’avant pour véritablement répondre à ce problème de santé publique.