Adopter des politiques saines : les résultats probants?

Clémence Dallaire
Karine Aubin
France Gagnon
Jean Turgeon

Contexte :
Les décisions politiques inspirées des résultats probants sont à l'ordre du jour un peu partout. Toutefois, on observe que les décisions politiques font place dans une large part à d'autres types de considérations. Au Québec, la santé publique est appelée à jouer un rôle conseil dans l'adoption de politiques. Dans le cadre d'une programmation de recherche sur l'adoption de politiques saines, et en raison d'un cadre théorique faisant appel à la dimension cognitive dans le processus politique, nous avons examiné les notions de résultats probants et de connaissance utile à ce processus.

Méthode :
Une recension de la littérature a été effectuée à partir de banques de données connues (médecine, sciences appliquées, sciences infirmières, management, etc.) et de certains sites Internet. Cette littérature a été examinée afin de déterminer les différents types de connaissances disponibles et de résultats de recherche ainsi que les utilisations possibles que l'on peut en faire. Ainsi, plusieurs auteurs qui traitent de l'utilisation et du transfert des connaissances abordent aussi les différents types de connaissances qui sont utilisés.

Résultats :
Les résultats montrent que la littérature récente se concentre davantage sur les mécanismes facilitant l'utilisation des résultats probants que sur une analyse critique des différentes connaissances requises dans le processus d'élaboration de politique saines. Plusieurs types de connaissances sont disponibles et sur le plan de leur utilisation éventuelle, elles ne sont pas toutes équivalentes ou convaincantes de la même manière. Pour aider, nous avons élaboré un tableau qui les présente, les distingue et permet de manière transparente de faire un choix entre les connaissances disponibles et celles utiles à la prise de décision politique.

Conclusion :
Il est important de dépasser le simple constat du manque d'utilisation des résultats probants sur la santé dans l'adoption de politiques saines et celui d'une utilisation accrue en cas d'une meilleure disponibilité de ces derniers. Puisqu'un ensemble de connaissances sont requises en vue d'apporter des solutions aux problèmes qui se posent pour mieux promouvoir la santé, il est indispensable de se doter de moyens permettant d'évaluer les connaissances utilisées et de mieux cibler celles ayant le potentiel de les compléter.