Bilan de l'opération Béryllium

Paule Pelletier
Chantal Lafortune, Jean-Pierre St-Georges, Mélane Villeneuve

 

Contexte :
Un premier cas de bérylliose chronique est diagnostiqué en 1998 chez un travailleur d’une fonderie. D’autres cas de bérylliose et de sensibilisation au béryllium (Be) sont observés chez des travailleurs de la même entreprise. Il appert que la norme québécoise sur le Be ne permet pas de protéger les travailleurs. Une demande conjointe de l’employeur et du syndicat de l’entreprise est transmise à la CSST pour obtenir un avis scientifique sur le niveau admissible de Be pour les travailleurs sensibilisés et dans l’air ambiant. Il est connu que d’autres établissements utilisent des alliages comportant du Be, mais le nombre de travailleurs exposés et leur niveau d’exposition est inconnu. Il est donc nécessaire de connaître la situation réelle au Québec.

Méthode :
Il a alors été décidé par le conseil d’administration de la CSST de mettre sur pied le plan d’action concerté (PAC) sur le béryllium, en partenariat avec l’IRSST (Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et sécurité é du travail), le RSPSAT (réseau de santé publique en santé au travail) et certaines ASP (associations sectorielles paritaires). L’objectif général de ce PAC était de réduire l’exposition dans les établissements du Québec de façon à prévenir l’apparition de la bérylliose. Les objectifs spécifiques visaient à : faire l’inventaire des entreprises pouvant utiliser Be ; évaluer les expositions de travailleurs au béryllium; contrôler l’exposition au béryllium dans ces établissements.

Résultats :
Statuer sur une valeur de référence dans l’air en attente de la révision de la norme québécoise. Élaborer des outils d’intervention : questionnaire de collecte de données, arbre de décision, outils d’information, critère pour définir la présence du Be dans un établissement. Visiter de chaque établissement pour établir la présence du Be et l’estimation de l’exposition des travailleurs.

Conclusion :
Plus de 1550 établissements regroupant près de 60 000 travailleurs ont été visés pour une visite. La présence de Be a été identifiée dans 215 établissements. On estime que 569 travailleurs, surtout du secteur de la fonderie, étaient exposés à plus de 0,2 µg/m3 au moment des visites. Plus de 14 000 frottis de surface ont servi à identifier la présence de Be et près de 1300 échantillons dans l’air ont permis d’estimer l’exposition des travailleurs.