Indicateurs géographiques caractérisant l’environnement bâti et l’accessibilité aux services autour des écoles du Québec

Benoit Lalonde
Éric Robitaille, Alexandre Lebel, Marie-Hélène Vandersmissen

 

Contexte :
Les enfants et les adolescents passent une grande partie de leur temps à l’école et sont donc régulièrement exposés à l’environnement scolaire. L’école est fréquemment identifiée comme un lieu important dans la pratique de saines habitudes de vie des jeunes. Si celle-ci contrôle en partie l’offre alimentaire et d’activité physique à l’intérieur de ses murs, cette emprise ne s’étend pas dans son voisinage. Plusieurs recherches relient les caractéristiques de l’environnement bâti et des services autour des écoles au statut pondéral et aux habitudes de vie des jeunes. À notre connaissance, peu d’études ont analysé l’influence de ces environnements sur le poids et les habitudes de vie des élèves du Québec. Ce type d’analyses nécessite l’utilisation d’indicateurs robustes couvrant le voisinage d’un grand nombre d’écoles. De tels indicateurs existent déjà à l’échelle du découpage de Statistique Canada, mais sont difficilement utilisables pour estimer l’environnement proximal des écoles. Le principal objectif de notre étude est de construire des mesures objectives permettant de qualifier l’environnement bâti proximal des écoles du Québec.

Méthode :
À l’aide d’un système d’information géographique et de méthodes d’analyse spatiale, notre étude consistait à construire des indicateurs à l’échelle du voisinage de 4 588 bâtiments scolaires.

Résultats :
L’approche adoptée dans la construction des indicateurs s’inspire des plus récentes études dans le domaine et des travaux faits au Québec en plus de s’appuyer sur un protocole de mesure de variables environnementales déjà établi. Les principales sources d’information de cette recherche sont issues de plusieurs bases de données à référence spatiale provenant de partenaires publics et de producteurs privés qui ont été intégrées dans un système d’information géographique.

Conclusion :
Vingt-deux indicateurs ont été opérationnalisés, permettant ainsi de caractériser l’environnement bâti autour des écoles pour différents seuils de distance. Les premières analyses révèlent d’importantes différences entre les écoles et les régions sociosanitaires (RSS) en ce qui concerne l'environnement bâti et les services. Au regard du potentiel piétonnier, ce sont les écoles des RSS de Montréal, de Laval et de la Capitale-Nationale qui sont davantage favorisées tandis que ce sont les écoles des RSS de la Côte-Nord, du Bas-Saint-Laurent, de l’Abitibi-Témiscamingue et de Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine qui sont les moins favorisées. De même, c’est autour des écoles des RSS de Montréal, de Laval et de la Capitale-Nationale que l’accessibilité aux restaurants-minute et aux dépanneurs est la plus grande. Toujours selon les résultats, environ 80 % des bâtiments scolaires du Québec sont situés à 10 minutes et moins de marche d’un dépanneur ou d’un restaurant-minute tandis que 50 % d’entre eux sont localisés à 1000 mètres et moins d’une piste cyclable.