La qualité de l’air à Mercier

Pierre Walsh, Gilles Boulet, Julien Hotton, Germain Tremblay, Yvon Couture
 

Contexte :
L’incinérateur de l’entreprise Clean Harbour, installé sur le site des anciennes lagunes de Mercier, est autorisé à recevoir des matières résiduelles organiques dangereuses. Le Québec a annoncé en 2007 la réalisation d’une étude visant à caractériser la qualité de l’air à Mercier et à évaluer les effets possibles des émissions de l’incinérateur.

Méthode :
Le MDDEP a procédé via 4 approches différentes : (1) une modélisation de la dispersion atmosphérique, (2) une étude de bioindicateurs sur les contaminants semi volatils, (3) des campagnes de mesures du laboratoire mobile du Centre d’expertise en analyse environnementale (CEAEQ) et (4) l’installation de stations fixes d’échantillonnage.

Résultats :
La modélisation de la dispersion indique que les émissions de l’incinérateur et celles de l’Unité de traitement des eaux souterraines (UTES), qui est aussi situé sur le site des lagunes, ont peu d’impacts sur la qualité de l’air et ne causent pas de dépassements des normes et critères. Les concentrations de biphényles polychlorés (BPC), de dioxines et furanes (PCDD et PCDF) et d’hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) dans les aiguilles de conifères, utilisées comme bio indicateur, sont à des niveaux similaires à celles des milieux ruraux et urbains du Québec. De plus, la répartition spatiale des concentrations ne présente pas de patron particulier pouvant suggérer une influence de l’incinérateur. Le laboratoire mobile a effectué 7 sorties de 2007 à 2009 à Mercier. De nombreux contaminants ont été mesurés à différents endroits dans la région dont à des sites directement dans le panache des émissions. À l’exception d’une concentration trace de mercure, il n’a pas été possible d’identifier une influence de l’incinérateur sur la qualité de l’air. Quatre stations fixes d’échantillonnage ont été installées pour la mesure de plusieurs contaminants dont les particules fines (en continu), les métaux et les composés organiques volatils et semi volatils. Après une année de mesure, les concentrations se sont révélées inférieures aux critères et comparables à celles de milieux ruraux ou périurbains.

Conclusion :
L’évaluation effectuée par différentes méthodes nous conduit à conclure jusqu’ici que la qualité de l’air à Mercier est bonne et que l’impact des émissions de l’incinérateur et de l’UTES est faible.