Le transport actif influence-t-il vraiment la prévalence d’excès de poids chez les jeunes canadiens?

Charles Nadeau

Contexte :
À l'heure actuelle, l'impact du transport actif (TA) sur l’excès de poids (embonpoint et obésité) chez les jeunes demeure incertain. Certaines études ont montré que les jeunes qui pratiquent le TA sont moins susceptibles de faire de l'embonpoint ou d'être obèses et d’autres n'ont montré aucune différence significative entre les jeunes qui utilisent la marche ou le vélo et ceux qui se rendent à l'école en voiture ou en autobus. De plus, certaines études rapportent que le TA est associé à un plus grand risque d'obésité. Au Canada, aux États-Unis et en Australie, le TA serait plus commun chez les jeunes provenant de familles plus démunies. Or, dans les pays industrialisés, les plus démunis seraient aussi plus à risque d'être obèses. Si la pauvreté est associée à la fois au TA et à l'obésité, il est possible que l’absence de cohérence entre les études révisées soit causée en partie par une considération inadéquate du statut socioéconomique (SES). L’objectif de cette étude est d’explorer l’association entre le TA et la prévalence de l’excès de poids chez les jeunes canadiens et d’en explorer la variance géographique en tenant compte de l’influence du SES sur chacun d’entre eux.

Méthode :
Des analyses secondaires de données provenant de l’Enquête sur la santé des collectivités canadiennes (2001-2010) ont été réalisées sur un échantillon de jeunes de 12 à 17 ans (N=44 599).

Résultats :
La variable dépendante est la prévalence auto-déclarée d’un indice de masse corporelle supérieur à 25kg/m2. Des analyses de régression logistique multiniveau incorporant le revenu total du ménage (RTM) seront effectuées et viendront (1) mesurer l’association entre le RTM et le TA, (2) établir leurs coefficients de détermination respectifs sur la prévalence de l’excès de poids et (3) décrire la variation entre les régions socio sanitaires (RSS) et les provinces canadiennes.

Conclusion :
Une analyse préliminaire utilisant le test du χ2 révèle des corrélations significatives entre le RTM et le TA (P=0.0002 (filles) et P=0.0241 (garçons)), le RTM et l’excès de poids (P<0.0001 (filles et garçons)) et le TA et l’excès de poids (P=0.0065 (filles)) chez les jeunes. Leurs intensités seront validées et le modèle prédictif de l’excès de poids sera ajusté en tenant compte de l’interaction entre ces trois variables au niveau de l’individu, de la RSS et de la province. Le modèle d’analyse multiniveau sera utilisé pour contrôler les corrélations intraclasses et quantifier la variation entre les RSS et les provinces.